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D'abord, parce qu'elles considèrent qu'elles sont capables après 21 mois de crise sanitaire de savoir elles-mêmes si elles doivent stopper certaines activités pour pouvoir prendre en charge les patients Covid. Ensuite parce que les ordres contradictoires donnés par le comité HTSC (lire en page 10)obligent les directions hospitalières à arrêter "immédiatement" pour une durée de deux semaines certaines activités... tout en leur permettant de continuer si elles se sentent capables de le faire! "La ligne politique hésitante des derniers jours et les ordres contradictoires font douter les plus motivés. Il faut réagir vite et fort car, d'une gestion de crise, on pourrait passer rapidement à une gestion du chaos", préviennent les directeurs généraux des hôpitaux du réseau Phare dans une tribune adressée aux autorités (lire sur www.lejournaldumedecin.com). "À chaque étape de changement, il faut déployer une débauche d'énergie incroyable pour parvenir à reconfigurer l'offre de soins ainsi que la distribution des ressources humaines et prendre en compte les multiples conséquences des décisions prises sur nos collaborateurs, et tout particulièrement sur la qualité de prise en charge des patients, avec toutes les conséquences possibles pour ces derniers", rappellent Thérèse Trotti (CHR Haute Senne), François Burhin (Epicura), Didier Delval (Chwapi) et Grégoire Lefebvre (CHMouscron) qui estiment que "cette quatrième vague prend le visage d'une éthique médicale bafouée.""Reporter un triple pontage coronaire met la vie du patient concerné en danger en l'exposant au risque d'infarctus. Reporter une exérèse chirurgicale lourde d'une tumeur non métastasée expose le patient au risque de dissémination. Aucune des circulaires précédentes n'a précisé ce qu'étaient les "soins urgents et nécessaires ", faisant porter la responsabilité éthique et juridique sur les médecins chefs, les directions générales et directions des départements Infirmiers", soulignent les directeurs médicaux des hôpitaux du Réseau hospitalier namurois dans une tribune (lire en page 46) qui alerte également les autorités sur la gestion de la quatrième vague et les choix éthiques qui en découlent.