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Un autre chemin avait aussi été évoqué : celui d'une médecine libre de fixer ses tarifs avec, en parallèle, un système d'assurance sociale pour les plus démunis. C'est donc l'offre et la demande, cette monstrueuse loi économique théorisée par les économistes classique du 19e siècle, qui aurait fixé le prix d'une consultation ! C'est finalement le système de conventionnement qui a prévalu, avec ses commissions nombreuses dans lesquelles l'Etat laisse une marge de discussion importante aux partenaires, prestataires et organismes assureurs. Les qualités de cette charpente sont connues : équité, accessibilité, approche sociale, bonne qualité des soins. Ses défauts ont été mis en lumière au fur et à mesure : lenteur de décision, approche en silos, complexité, charge administrative, excès de réglementation, encommissionnement... Alors que les Régions héritent de pans substantiels de la politique de santé publique, la question du choix d'un nouveau système se pose avec acuité. D'après les informations dont on dispose actuellement, l'objectif, en tout cas en Wallonie et à Bruxelles, n'est apparemment pas de calquer l'Inami pour en faire un Iwami et un Ibami. Les représentants des médecins sont unanimes à dénoncer, à tout le moins, un certain flou, voire même une évolution qui les écarte royalement du processus de décision. Apparemment, les autorités wallonnes et bruxelloises estiment que le système héritier des années 60 est par trop complexe et relativement peu efficient. Et qu'en conséquence, inviter aux discussions ces " emmerdeurs " de syndicats médicaux, est contre-productif. Il n'est pas interdit pourtant d'imaginer un nouveau système de prise de décision qui fasse la synthèse des vertus du système Inami, sans ses tares. Quant à écarter les médecins de la politique des soins de santé régionalisés, il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte qu'elle est vouée à l'échec. A l'heure où chacun parle d'impliquer davantage les patients, ce serait, avouons-le, le monde à l'envers...