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"Le gouvernement révisera le cas échéant le décret "ProxiSanté" pour garantir des soins de santé accessibles sur tout le territoire, en assurant une réelle clarification et simplification des et pour les acteurs de terrain." C'est en ces mots que la Déclaration de politique régionale (DPR) wallonne démarre son chapitre "Un médecin et un dentiste pour chaque patient". Par ces mots, on entend la volonté du nouveau gouvernement wallon de s'attaquer à tout ce qui a été réalisé avant lui, alors même que certaines politiques n'ont pas pu, par manque de temps, porter leurs fruits. C'est le cas évident de Proxisanté dont le décret a à peine été voté, mais aussi du Plan wallon de prévention et de promotion de la santé (WAPPS), dont l'actuelle programmation a seulement été fixée en 2022 et l'opérationnalisation a commencé en janvier 2023. Même l'Aviq, pourtant mise sur pied par Maxime Prévot alors ministre wallon de la Santé, fera l'objet d'une évaluation, et, le cas échéant, d'une réforme "tant dans son mode de gouvernance que dans son organisation, et ce afin de mieux répondre aux objectifs de santé, aux besoins de terrain et aux impératifs de rationalisation des ressources".Ce vent de réformes fait question pour la Plateforme de première ligne wallonne (PPLW), qui "souhaite obtenir des éclaircissements de la part du nouveau gouvernement", explique Justine Vignola, directrice générale de la PPLW. Claude Decuyper, président de la PPLW, a participé à la concertation des acteurs de santé du 20 juin organisée par le MR et Les Engagés et il y a exprimé les priorités de la PPLW, à savoir l'application rapide et effective du décret Proxisanté via les arrêtés d'exécution. "La PPLW demande que soit pris en considération le travail réalisé en concertation avec les acteurs de santé de terrain dans le cadre du processus Proxisanté. Les acteurs de terrain auraient du mal à accepter que leur travail des deux dernières années ne soit pas pris en considération."Au-delà de la "réformite", Les Engagés et le MR entendent mettre la santé au sein de toutes les politiques (Health in all policies). Pas une nouveauté dans les intentions, mais peut-être sera-t-elle enfin concrète dans les actes. Comme l'a expliqué Maxime Prévot lors de la présentation de la DPR, les budgets de la prévention seront doublés, et on note que "le gouvernement [wallon] plaidera auprès du gouvernement fédéral que soit mis en place le principe de la juste rémunération des professionnels de santé en octroyant également le temps nécessaire et le financement à l'exercice de la prévention".Au niveau hospitalier, les structures pourront d'avantage compter sur Wallonie Santé, instrument mis sur pied également par Maxime Prévot il y a cinq ans. Ses missions se voient élargies et l'outil sera refinancé pour pouvoir prendre en charge de plus gros dossiers (lire ici). Par ailleurs, le gouvernement wallon promet de simplifier les normes d'agrément en concertation avec le fédéral. Concernant la première ligne, le gouvernement wallon s'attaquera à la répartition inégale des prestataires de soins sur le territoire wallon, en renforçant le soutien à l'installation par des mesures incitatives associant les communes et les cercles de médecine générale, spécialement dans les zones les plus touchées par la pénurie, sur base d'une cartographie dynamique, d'une révision des mécanismes Impulseo, de l'amplification d'aides au financement de secrétariat, et davantage d'investissements de soutien aux pratiques de groupe. Maxime Prévot et Georges-Louis Bouchez avaient mis l'accent sur la santé mentale lors de la conférence de presse présentant la DPR régionale, mais force est de constater le peu de place qu'a finalement prise la santé mentale dans la DPR. Un petit paragraphe pour mentionner la santé mentale est une cause interfédérale, un autre pour évaluer et... réviser le décret santé mentale et enfin une dernière ligne sur la potentielle pérennisation des emplois. C'est court.