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"Tirant ainsi les conséquences de votre décision de placer la conduite de la riposte à l'épidémie à virus Ebola sous votre supervision directe et anticipant la cacophonie préjudiciable à la riposte qui découlera inévitablement de cette décision, je viens par la présente vous présenter ma démission de mes fonctions de ministre de la Santé", a écrit le ministre dans une lettre publiée lundi sur Twitter. . "Comme dans toute guerre, car c'est bien de cela dont il s'agit dans cette lutte, il ne peut y avoir plusieurs centres de décision au risque de créer des confusions (...) L'unicité dans la gestion d'une telle riposte répond ainsi au triple impératif de l'efficacité, de la cohérence des décisions prises et de la redevabilité", a expliqué le Dr Ilunga."La crise d'Ebola en cours n'est pas une crise humanitaire. C'est une crise de santé publique qui intervient dans un environnement caractérisé par des problèmes de sécurité", a-t-il encore expliqué, en dénonçant "des pressions de toutes parts qui tendent à en faire une crise humanitaire dont les logiques d'intervention consacrent la mise en place d'un système parallèle qui ne renforce jamais le système de santé existant". Samedi, le président Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo a nommé une équipe d'experts dont le directeur de l'Institut congolais de la recherche biomédicale pour assurer la "conduite" de la riposte anti-épidémie d'Ebola en RDC sous sa "supervision". Déclarée le 1er août dernier, la dixième épidémie de fièvre hémorragique a fait 1.737 morts, principalement dans la région de Beni et Butembo, dans la province du Nord-Kivu (est), selon le dernier bulletin du ministère de la Santé dimanche. La démission du ministre de la Santé intervient après la décision de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) d'élever l'épidémie en cours au rang "d'urgence de santé publique de portée internationale". Né le 24 juin 1960 à Lubumbashi (sud-est de la RDC), le Dr Ilunga a vécu à partir de l'âge de 13 ans en Belgique, où il a effectué des études de médecine à l'Université catholique de Louvain (UCL), avant de devenir administrateur délégué et directeur médical des Cliniques de l'Europe à Bruxelles. Une fonction qu'il avait quittée le 1er janvier 2017 pour regagner la RDC. Il avait à cette époque déclaré renoncé à sa nationalité belge pour des raisons "de convenance personnelle", à l'image du Premier ministre congolais de l'époque, Samy Badibanga. Il avait recouvré la nationalité congolaise quelques jours seulement après sa nomination, le 19 décembre 2016. Le Dr Ilunga avait également soigné l'opposant historique Etienne Tshisekedi - le père de l'actuel président - lors d'un séjour en Belgique pour "raisons médicales", entre août 2014 et juillet 2016.