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Ce genre de question surgit peu après le diagnostic et porte surtout sur les aspects sans issue et dégénératifs d'une maladie comme celle d'Alzheimer, a fait observer Patrick Cras, neurologue à l'université d'Anvers, qui n'a été confronté, en dix ans, qu'à trois demandes de patients atteints d'Alzheimer. Tout comme son homologue de la KUL Rik Vandenberghe, il fait remarquer que la loi actuelle permet déjà l'euthanasie de personnes atteintes de démence, pour autant qu'elles restent compétentes à juger. Mais quid d'une personne qui, ayant rédigé une déclaration préalable d'euthanasie au cas où elle serait atteinte de démence, refuse ensuite de la mettre en oeuvre une fois qu'elle a été rattrapée par la maladie ? Dans ce cas, c'est le choix du patient qu'il faut suivre, souligne le psychologue Philippe Peigneux (ULB). La question de la compétence à pouvoir encore juger ou faire valoir sa volonté se pose, notamment parce que plus la maladie avance, moins le patient est impliqué dans la problématique et moins il semble souffrir, fait observer Manfredi Ventura, neurologue au Grand Hôpital de Charleroi. La demande d'un patient atteint d'Alzheimer peut aussi être influencée par de nombreux facteurs (dépression liée à la maladie, médication, famille, etc), dont il faut tenir compte. Mais pour le Dr Ventura, comme pour Philippe Peigneux, il convient d'être attentif aux demandes des personnes atteintes de démence et pour qui l'acceptation de la maladie neurodégénérative - comme l'Alzheimer - n'est plus possible. En la matière, une évolution législative aurait du sens.