Arrêtons-nous à ce dernier point avec une question : comment quelques dizaines de milliers de médecins peuvent-ils peser face aux élus d'un pays de plusieurs millions d'habitants ? La Belgique multiplie les structures de concertation au gré des compromis destinés à résoudre les tensions diverses et variées entre ses citoyens. Comme eux, les médecins baignent dans la palabre institutionnalisée. Aux frontières entre universitaires et non universitaires, hospitaliers et extrahospitaliers, indépendants et salariés, praticiens en solo ou en groupe, au forfait ou à l'acte, s'ajoutent les cloisons entre spécialités et sous-spécialités. Une telle fragmentation du corps médical renvoie l'idée d'une représentation commune au royaume des utopies. En effet, nombre de médecins trouvent leur compte, sans même en avoir conscience, dans des organisations dont les intérêts sont défendus par d'autres. Des groupements d'hôpitaux, académiques, publics ou privés, des entreprises, des syndicats d'employés... ont un pouvoir d'influence dont les effets peuvent s'avérer bénéfiques pour certains confrères. Des fournisseurs d'équipements sophistiqués très coûteux s'efforcent d'en obtenir le remboursement, avec des effets favorables pour les spécialistes concernés. Quant aux petites structures, leurs membres se regroupent d'une part suivant des modalités de pratiques, avec le clivage maisons médicales au forfait ou cabinets à l'acte et d'autre part suivant les disciplines avec les unions de spécialistes et les sociétés scientifiques, médecine générale comprise.

Une représentation politique de l'ensemble de la profession médicale se justifie pour promouvoir des valeurs fondamentales.

Alors, pourquoi encore cotiser à un syndicat médical ? Pour défendre la liberté à la base de la diversité décrite ci-dessus. C'est là que la culture du compromis à la belge a plus d'un tour dans son sac, tour éminemment politique bien entendu ! Encore faut-il s'entendre sur la signification du mot " politique ". Au-delà des aspects professionnels propres à l'état, la politique peut être définie comme l'art de gérer les tensions dans les relations humaines à l'échelle de grands groupes et de toute la société. Ces tensions surviennent quand les savoirs techniques et les règles se trouvent dépassées par les conflits, soit qu'il y ait vraiment des incertitudes (sur les moyens médicaux par exemple) soit qu'il y ait des divergences d'intérêts. Face aux tensions de toutes sortes, les médecins ne peuvent avancer qu'en s'efforçant de les comprendre et de construire la confiance, rôle spécifique de la politique, avec des leaders prêts à y consacrer du temps. Une représentation politique de l'ensemble de la profession médicale se justifie donc largement pour promouvoir des valeurs fondamentales comme le libre choix des malades et des médecins. Il s'agit de rester ouvert à une diversité de pratiques avec des exigences fortes en termes de qualité scientifique, de relations humaines et de d'équité financière.

Peu d'organisations médicales affichent ces priorités. En suivant l'Absym de longue date, j'ai pu constater ses capacités de négociation en haut-lieu. Plus que jamais, les médecins doivent défendre l'accès à des soins optimaux dans le respect des préférences de chacun. Ils ne peuvent le faire qu'avec la force du plus grand nombre possible. Le temps n'est plus aux longs déplacements ni aux réunions interminables. A l'ère digitale, nous pouvons dialoguer, nous réunir et rester proches à distance.

Arrêtons-nous à ce dernier point avec une question : comment quelques dizaines de milliers de médecins peuvent-ils peser face aux élus d'un pays de plusieurs millions d'habitants ? La Belgique multiplie les structures de concertation au gré des compromis destinés à résoudre les tensions diverses et variées entre ses citoyens. Comme eux, les médecins baignent dans la palabre institutionnalisée. Aux frontières entre universitaires et non universitaires, hospitaliers et extrahospitaliers, indépendants et salariés, praticiens en solo ou en groupe, au forfait ou à l'acte, s'ajoutent les cloisons entre spécialités et sous-spécialités. Une telle fragmentation du corps médical renvoie l'idée d'une représentation commune au royaume des utopies. En effet, nombre de médecins trouvent leur compte, sans même en avoir conscience, dans des organisations dont les intérêts sont défendus par d'autres. Des groupements d'hôpitaux, académiques, publics ou privés, des entreprises, des syndicats d'employés... ont un pouvoir d'influence dont les effets peuvent s'avérer bénéfiques pour certains confrères. Des fournisseurs d'équipements sophistiqués très coûteux s'efforcent d'en obtenir le remboursement, avec des effets favorables pour les spécialistes concernés. Quant aux petites structures, leurs membres se regroupent d'une part suivant des modalités de pratiques, avec le clivage maisons médicales au forfait ou cabinets à l'acte et d'autre part suivant les disciplines avec les unions de spécialistes et les sociétés scientifiques, médecine générale comprise.Alors, pourquoi encore cotiser à un syndicat médical ? Pour défendre la liberté à la base de la diversité décrite ci-dessus. C'est là que la culture du compromis à la belge a plus d'un tour dans son sac, tour éminemment politique bien entendu ! Encore faut-il s'entendre sur la signification du mot " politique ". Au-delà des aspects professionnels propres à l'état, la politique peut être définie comme l'art de gérer les tensions dans les relations humaines à l'échelle de grands groupes et de toute la société. Ces tensions surviennent quand les savoirs techniques et les règles se trouvent dépassées par les conflits, soit qu'il y ait vraiment des incertitudes (sur les moyens médicaux par exemple) soit qu'il y ait des divergences d'intérêts. Face aux tensions de toutes sortes, les médecins ne peuvent avancer qu'en s'efforçant de les comprendre et de construire la confiance, rôle spécifique de la politique, avec des leaders prêts à y consacrer du temps. Une représentation politique de l'ensemble de la profession médicale se justifie donc largement pour promouvoir des valeurs fondamentales comme le libre choix des malades et des médecins. Il s'agit de rester ouvert à une diversité de pratiques avec des exigences fortes en termes de qualité scientifique, de relations humaines et de d'équité financière.Peu d'organisations médicales affichent ces priorités. En suivant l'Absym de longue date, j'ai pu constater ses capacités de négociation en haut-lieu. Plus que jamais, les médecins doivent défendre l'accès à des soins optimaux dans le respect des préférences de chacun. Ils ne peuvent le faire qu'avec la force du plus grand nombre possible. Le temps n'est plus aux longs déplacements ni aux réunions interminables. A l'ère digitale, nous pouvons dialoguer, nous réunir et rester proches à distance.