"Dans la nuit du 12 au 13 janvier, nous avons compté environ 150 réfugiés et migrants en transit à l'intérieur et aux alentours de la gare du Nord", s'alarmait MdM dans un communiqué. "A la gare du Midi, il y avait environ 50 personnes." A Bruxelles, les équipes de MdM sont présentes chaque mardi et jeudi soir avec le Médibus, et en maraude aux alentours des gares de la capitale. "Deux personnes restent dans le bus, les autres partent en maraude ", explique au jdM Jonathan Hardenne de MdM, qui a participé à la maraude à la gare du Midi, ce mardi soir. "Hier, nous avons accueilli quinze personnes dans le Médibus", ajoute-t-il. Les pathologies rencontrées sont principalement des problèmes dermatologiques, musculaires ou, en ces temps hivernaux, des infections respiratoires. "MdM a développé des partenariats avec des hôpitaux (dont le CHU St-Pierre) pour la prise en charge de cas plus graves et urgents", précise-t-il. "Parmi ces personnes réfugiées que nous rencontrons, il y a beaucoup d'Erythréens et de Soudanais", constate Stéphane Heymans, directeur des opérations chez MdM.

A Bruxelles, la capacité d'accueil des centres urbains est théoriquement suffisante avec près de 1.300 places disponibles. Un autre problème qui se pose est la difficulté de créer un lien de confiance, avec des dispositifs ponctuels et une population par essence très volatile.

"Souvent, les personnes se méfient, refusant de suivre les équipes, car les réfugiés se sentent souvent criminalisés, explique Stéphane Heymans. Souvent aussi, ils souhaitent rester en groupe, ce qui rend l'accueil plus compliqué puisqu'il s'agit parfois de groupes de 30, 35 personnes. " Beaucoup de réfugiés en transit se retrouvent aussi dans les villes côtières dont, chez nous, à Zeebruges où MdM est actif également. Là, les places d'accueil sont clairement insuffisantes (voir ci-dessous) et les gens aboutissent dans des abris de fortune, des squatts...

"Au début des années 2000, à Ostende, il existait un centre pour migrants en transit", explique Stéphane Heymans qui constate incidemment que le climat a beaucoup changé depuis lors. "Aujourd'hui, le signal est : vous n'êtes pas les bienvenus en Belgique. Il arrive que la police se tienne à côté du Médibus lors de nos consultations", explique-t-il. "Comme les autorités craignent un appel d'air, il n'y a plus de volonté de fournir une structure ad hoc pour l'accueil des migrants ", poursuit-il, en ajoutant que le harcèlement dont sont victimes les réfugiés augmente également. "C'est comme cela en Belgique, en France et ailleurs en Europe".

"L'important est aussi de maintenir le contact avec ces gens qui errent dans ce qui est pour eux une sorte de no man's land." Malgré le climat de suspicion qui plane sur les réfugiés, permettre qu'au-delà de l'hébergement d'urgence nécessaire, se dessinent des solutions réelles pour chaque individu.

Accueil hivernal : nombre de places par ville

Bruxelles : 1.300 places ;

Alost : 12 lits (période hivernale du 14.11.2016 au 31.03.2017) Limitation : 5 nuits sur 14 ;

Gand : 65 lits + ajout de 40 lits (période hivernale du 28.11.2016 au 11.03.2017) Limitation : 5 nuits sur 14 (sauf si suffisamment de places disponibles) ;

Courtrai : 15 lits disponibles (entre septembre et juin) et ajout de 5 lits supplémentaires en cas de grand froid annoncé ;

Anvers : 60 lits permanents avec 5 chambres pour familles avec enfants à Victor 4. Ajout de 80 lits en période hivernale (01.12.2016 au 31.03.2017) à Victor 5 pour les personnes sans permis de séjour et de 45 lits au centre De Biekorf ;

Louvain : 11 lits (période hivernale 14.11.2016 au 31.03.2017). Limitation : 5 nuits sur 8 ;

Bruges : 10 lits en dehors des périodes hivernales et 10 lits en période hivernale (du 14.11.2016 au 31.03.2017) avec 8 lits supplémentaires en cas de froid extrême. Limitation : 5 nuits sur 8 ;

Ostende : 20 lits (période hivernale du 14.11. 2016 au 31.03.2017) avec 12 lits supplémentaires en cas de froid extrême. Limitation : 5 nuits sur 8 ;

Namur : 33 lits, dont un réservé aux personnes à mobilité réduite. Ajout de 30 lits dans la Caserne de Génie

(Source : Médecins du Monde)

"Dans la nuit du 12 au 13 janvier, nous avons compté environ 150 réfugiés et migrants en transit à l'intérieur et aux alentours de la gare du Nord", s'alarmait MdM dans un communiqué. "A la gare du Midi, il y avait environ 50 personnes." A Bruxelles, les équipes de MdM sont présentes chaque mardi et jeudi soir avec le Médibus, et en maraude aux alentours des gares de la capitale. "Deux personnes restent dans le bus, les autres partent en maraude ", explique au jdM Jonathan Hardenne de MdM, qui a participé à la maraude à la gare du Midi, ce mardi soir. "Hier, nous avons accueilli quinze personnes dans le Médibus", ajoute-t-il. Les pathologies rencontrées sont principalement des problèmes dermatologiques, musculaires ou, en ces temps hivernaux, des infections respiratoires. "MdM a développé des partenariats avec des hôpitaux (dont le CHU St-Pierre) pour la prise en charge de cas plus graves et urgents", précise-t-il. "Parmi ces personnes réfugiées que nous rencontrons, il y a beaucoup d'Erythréens et de Soudanais", constate Stéphane Heymans, directeur des opérations chez MdM.A Bruxelles, la capacité d'accueil des centres urbains est théoriquement suffisante avec près de 1.300 places disponibles. Un autre problème qui se pose est la difficulté de créer un lien de confiance, avec des dispositifs ponctuels et une population par essence très volatile. "Souvent, les personnes se méfient, refusant de suivre les équipes, car les réfugiés se sentent souvent criminalisés, explique Stéphane Heymans. Souvent aussi, ils souhaitent rester en groupe, ce qui rend l'accueil plus compliqué puisqu'il s'agit parfois de groupes de 30, 35 personnes. " Beaucoup de réfugiés en transit se retrouvent aussi dans les villes côtières dont, chez nous, à Zeebruges où MdM est actif également. Là, les places d'accueil sont clairement insuffisantes (voir ci-dessous) et les gens aboutissent dans des abris de fortune, des squatts... "Au début des années 2000, à Ostende, il existait un centre pour migrants en transit", explique Stéphane Heymans qui constate incidemment que le climat a beaucoup changé depuis lors. "Aujourd'hui, le signal est : vous n'êtes pas les bienvenus en Belgique. Il arrive que la police se tienne à côté du Médibus lors de nos consultations", explique-t-il. "Comme les autorités craignent un appel d'air, il n'y a plus de volonté de fournir une structure ad hoc pour l'accueil des migrants ", poursuit-il, en ajoutant que le harcèlement dont sont victimes les réfugiés augmente également. "C'est comme cela en Belgique, en France et ailleurs en Europe"."L'important est aussi de maintenir le contact avec ces gens qui errent dans ce qui est pour eux une sorte de no man's land." Malgré le climat de suspicion qui plane sur les réfugiés, permettre qu'au-delà de l'hébergement d'urgence nécessaire, se dessinent des solutions réelles pour chaque individu.