Une fois n'est pas coutume, mon éditorial de ce jour est écrit sur un coup de sang et a pour but de faire partager une vraie colère !

Une communication maladroite...

Le journal parlé de la RTBF ouvrait ce matin de jeudi 24 janvier sur l'annonce de l'avis du KCE, rédigé à la demande de l'Inami, selon lequel la valeur ajoutée de la protonthérapie est contestable par rapport à la radiothérapie traditionnelle, trois fois moins chère! C'est la conclusion claire et sans appel des experts du KCE sur base d'une large revue de la littérature mondiale comme l'expliquait le docteur Karin Rondia, porte-parole du Centre d'expertise.

Vrai ? Faux ?

En l'occurence, je n'en sais absolument rien et mon propos n'est pas de savoir ce qu'il en est exactement.

Par ailleurs, que l'Inami se renseigne avant de définir la manière dont interviendra le remboursement des traitements me semble légitime.

Pourquoi dès lors se fâcher suite à la publication des résultats d'une étude réalisée pour répondre à une demande légitime de l'Inami ?

Voici les raisons de ma mauvaise humeur.

Faut-il rappeler que la société IBA qui a développé la protonthérapie et en est le leader mondial, est un des fleurons de l'industrie wallonne de pointe et installe des appareils de protonthérapie dans le monde entier, créant pour notre pays, une valeur ajoutée non négligeable.

A l'heure où des fortunes sont consacrées à mettre en vitrine le savoir-faire wallon, donner grande publicité à une étude (belge) pour condamner l'efficacité de la protonthérapie relève de la stupidité pure et simple. Je ne connais pas un seul autre pays qui prendrait l'initiative d'un telle démarche!

...Ou une communication politique ?

Mais une autre hypothèse me parait plausible qui dédouanerait les instigateurs de l'étude du caractère stupide de la publicité qui en est faite. Quoique...

Je vais énoncer cette hypothèse ci-dessous, même si certains ne manqueront pas de traiter cette hypothèse de phantasme.

Pour suivre le dossier de la protonthérapie depuis l'origine, j'en connais très bien le contexte et souhaite le rappeler brièvement.

Actuellement, les patients éligibles à la protonthérapie sont sélectionnés par une commission spéciale de l'Inami sur base d'un dossier médical très documenté et envoyés pour traitement à l'étranger. Compte-tenu du nombre de patients identifiés chaque année et des perspectives de la protonthérapie, l'idée légitime est dès lors apparue de développer un service de protonthérapie en Belgique.

Comme toujours, la question de la localisation de ce service a donné lieu à d'âpres débats.

Alors qu'une localisation logique et légitime (le siège d'IBA se situe à Louvain-la-Neuve) semblait devoir être trouvée en Brabant wallon, de petits arrangements entre amis prirent tout le monde de vitesse et un projet commun déposé par l'UCL et la KUL pour la construction d'un service de protonthérapie à Leuven fut rapidement adjugé sans grande concertation.

Intérêts de Leuven

Face à ce coup de force, la Région wallonne, se jugeant lésée, mit sur pied un montage financier permettant la construction d'un service de protonthérapie à Charleroi. Cette initiative wallonne déplut lourdement à beaucoup dans la mesure où elle privait le projet de Leuven de l'exclusivité des traitements prescrits en Belgique et d'une partie des recettes liées à cette exclusivité, avec des conséquences évidentes sur le Business plan. Ce "déplaisir" s'exprime régulièrement et depuis des années sous formes d'attaques parfois virulentes contre le projet wallon jugé hautement inutile, en particulier par ceux dont les intérêts se situent à Leuven. Il ne m'étonnerait pas que l'étude que vient de publier le KCE soit un nouveau jalon dans cette sanglante guerre d'intérêts.

Dans ce contexte, je suis vraiment curieux de voir comment elle sera utilisée pour définir la prochaine politique en matière de protonthérapie tout en me permettant de me poser des questions sur les conclusions sans appel du KCE dont la direction annonçait, il y a déjà trois ans et sans aucune étude à l'appui, que la Belgique était trop petite pour accueillir 2 services de protonthérapie!

Démarche irréfléchie du KCE ? Guerre d'intérêts ?

Tous les éléments sont sur la table et chacun pourra se faire une conviction en en prenant connaissance.

Quelle que soit la réponse à cette question, ma mauvaise humeur reste intacte face au gâchis que l'étude du KCE a déjà provoqué.

Une fois n'est pas coutume, mon éditorial de ce jour est écrit sur un coup de sang et a pour but de faire partager une vraie colère !Une communication maladroite...Le journal parlé de la RTBF ouvrait ce matin de jeudi 24 janvier sur l'annonce de l'avis du KCE, rédigé à la demande de l'Inami, selon lequel la valeur ajoutée de la protonthérapie est contestable par rapport à la radiothérapie traditionnelle, trois fois moins chère! C'est la conclusion claire et sans appel des experts du KCE sur base d'une large revue de la littérature mondiale comme l'expliquait le docteur Karin Rondia, porte-parole du Centre d'expertise.Vrai ? Faux ?En l'occurence, je n'en sais absolument rien et mon propos n'est pas de savoir ce qu'il en est exactement.Par ailleurs, que l'Inami se renseigne avant de définir la manière dont interviendra le remboursement des traitements me semble légitime.Pourquoi dès lors se fâcher suite à la publication des résultats d'une étude réalisée pour répondre à une demande légitime de l'Inami ?Voici les raisons de ma mauvaise humeur.Faut-il rappeler que la société IBA qui a développé la protonthérapie et en est le leader mondial, est un des fleurons de l'industrie wallonne de pointe et installe des appareils de protonthérapie dans le monde entier, créant pour notre pays, une valeur ajoutée non négligeable.A l'heure où des fortunes sont consacrées à mettre en vitrine le savoir-faire wallon, donner grande publicité à une étude (belge) pour condamner l'efficacité de la protonthérapie relève de la stupidité pure et simple. Je ne connais pas un seul autre pays qui prendrait l'initiative d'un telle démarche!...Ou une communication politique ?Mais une autre hypothèse me parait plausible qui dédouanerait les instigateurs de l'étude du caractère stupide de la publicité qui en est faite. Quoique...Je vais énoncer cette hypothèse ci-dessous, même si certains ne manqueront pas de traiter cette hypothèse de phantasme.Pour suivre le dossier de la protonthérapie depuis l'origine, j'en connais très bien le contexte et souhaite le rappeler brièvement.Actuellement, les patients éligibles à la protonthérapie sont sélectionnés par une commission spéciale de l'Inami sur base d'un dossier médical très documenté et envoyés pour traitement à l'étranger. Compte-tenu du nombre de patients identifiés chaque année et des perspectives de la protonthérapie, l'idée légitime est dès lors apparue de développer un service de protonthérapie en Belgique.Comme toujours, la question de la localisation de ce service a donné lieu à d'âpres débats.Alors qu'une localisation logique et légitime (le siège d'IBA se situe à Louvain-la-Neuve) semblait devoir être trouvée en Brabant wallon, de petits arrangements entre amis prirent tout le monde de vitesse et un projet commun déposé par l'UCL et la KUL pour la construction d'un service de protonthérapie à Leuven fut rapidement adjugé sans grande concertation.Face à ce coup de force, la Région wallonne, se jugeant lésée, mit sur pied un montage financier permettant la construction d'un service de protonthérapie à Charleroi. Cette initiative wallonne déplut lourdement à beaucoup dans la mesure où elle privait le projet de Leuven de l'exclusivité des traitements prescrits en Belgique et d'une partie des recettes liées à cette exclusivité, avec des conséquences évidentes sur le Business plan. Ce "déplaisir" s'exprime régulièrement et depuis des années sous formes d'attaques parfois virulentes contre le projet wallon jugé hautement inutile, en particulier par ceux dont les intérêts se situent à Leuven. Il ne m'étonnerait pas que l'étude que vient de publier le KCE soit un nouveau jalon dans cette sanglante guerre d'intérêts.Dans ce contexte, je suis vraiment curieux de voir comment elle sera utilisée pour définir la prochaine politique en matière de protonthérapie tout en me permettant de me poser des questions sur les conclusions sans appel du KCE dont la direction annonçait, il y a déjà trois ans et sans aucune étude à l'appui, que la Belgique était trop petite pour accueillir 2 services de protonthérapie!Démarche irréfléchie du KCE ? Guerre d'intérêts ?Tous les éléments sont sur la table et chacun pourra se faire une conviction en en prenant connaissance.Quelle que soit la réponse à cette question, ma mauvaise humeur reste intacte face au gâchis que l'étude du KCE a déjà provoqué.