Un chapelet de bonnes intentions. Recyclées à partir de précédentes sorties sur le sujet. Le ministre wallon de la Santé a remis en musique ce lundi, par voie de communiqué de presse, sa note d'orientation pour attirer les généralistes, surtout les jeunes, en zones rurales.

Maxime Prévot y précise toutefois qu'il ne supprimera pas les incitants financiers Impulseo hérités du fédéral. Il a annoncé maintenir la prime à l'installation, d'un montant de 20.000 euros, à condition de rester au moins 5 ans dans une zone de pénurie.

Les fonds Impulseo II et III, concernant les charges salariales d'un employé administratif ou dans les frais de télé-secrétariat, sont également préservés. Fini en revanche la possibilité de contracter un prêt à taux zéro. "Loin de rencontrer un succès fracassant, moins de 30 prêts demandés en 2015, cet avantage ne répondait pas à un besoin du secteur, en raison notamment des taux bancaires du moment, particulièrement bas", motive le dirigeant wallon.

Et, face au peu d'effets sur le terrain produits par les mécanismes Impulseo, le ministre cdH rappelle aussi qu'il complètera l'éventail des incitants avec l'Assisteo, le partage de certaines tâches du médecin avec un infirmier. Mais ce nouveau modèle censé renforcer la complémentarité des prestataires de soins, prévu initialement pour cette année, ne sera mis en place qu'à partir de 2017.

"Logements médicaux"

Dans sa note d'orientation politique de l'année dernière, Maxime Prévot se disait déjà "bien conscient que le premier frein à l'installation de médecins en zones rurales reste la charge de la garde, sur laquelle la Wallonie n'a que peu de prise". Les nouvelles générations de jeunes médecins mettent, à raison, un point d'honneur à leur vie privée. Les maisons médicales ou les pratiques collectives peuvent dans ce cas être une solution.

La communication du numéro deux wallon renvoie à ce propos à une précédente présentation du gouvernement relative au développement rural. Mi-juillet, la Région avait annoncé qu'elle interviendrait à hauteur de 426.000 euros pour quatre maisons médicales à Pont-à-Celles, Bièvre, Habay et Libin. Des moyens renforcés et dépassant les 700.000 euros grâce au cofinancement par le Fonds Européens Agricole pour le Développement Rural (Feader).

Par ailleurs, toujours en tandem avec son collègue de la Ruralité, le ministre wallon de la Santé entend soutenir les communes dans la création de "logements tremplins pour médecins", stagiaires ou généralistes en formation. Il envisage aussi de développer des "cabinets ruraux" favorisant les pratiques groupées. Une opération villégiature pour inciter les jeunes praticiens à s'installer dans les zones rurales.

"Pour que ces mesures soient réellement efficaces, elles devront s'articuler aux mesures à prendre aux niveaux fédéral et communautaire, comme par exemple : la valorisation de la filière généraliste dans le cursus, la possibilité d'augmenter les quotas pour la médecine générale, garantir des mesures pour rendre la garde plus acceptable", reconnaît avec lucidité le communiqué de Maxime Prévot. Il ne reste plus au ministre qu'à passer à l'action.

Tandis que se pose la question de la part de responsabilité que devraient prendre les communes, pour la plupart inconfortables financièrement. Les autorités locales soutiennent facilement la création de logements sociaux, de structures culturelles ou de garderies d'enfants pour parer à l'inflation démographique. Pourquoi pas des centres de soins ?

L'heure est grave ?

Car, comme le détaille l'annexe de son communiqué de presse, certaines données sont de nature à inquiéter sur l'état de l'offre médicale dans les communes.

"A l'heure actuelle, l'offre de médecins généralistes est considérée comme insuffisante dans 123 communes wallonnes", précise le ministre cdH. Sur les cinq provinces du sud du pays, le Hainaut accuserait les plus grand manque, avec 43 communes touchées, suivi par le Luxembourg (41), Namur (22), Liège (12) et le Brabant wallon (5). Des chiffres calculés par l'Observatoire wallon de la santé vraisemblablement pas de toute fraîcheur puisque Maxime Prévot les évoquait déjà dans nos colonnes en mars dernier.

Surtout que ces données ne tiennent pas compte du nombre de médecins considérés comme actifs (500 contacts-patients), du sexe, de l'âge et autres. Le peu de médecin recensé dans ces communes est probablement sur le départ (en retraite). La médecine générale affiche un taux de féminisation accéléré par rapport à d'autres spécialités.

Certaines communes comportent normalement assez de médecins pour échapper aux critères de pénurie mais s'échangent en quelque sorte leurs praticiens pour assurer la permanence des soins. Une collaboration qui dilue alors le territoire et le nombre de patients potentiellement couverts. Sans compter que si le listing présenté lundi amalgame la pratique médicale avec le domicile du généraliste (souvent identique mais plus toujours), cela biaise les interprétations.

Toutes ces imprécisions, le fameux "cadastre wallon" devrait les corriger. Ce recensement que le ministre Prévot promet depuis décembre 2015.

Agenda chargé

Pour le surplus, le ministre-bourgmestre cdH de Namur énumère ses autres projets tels que réorganiser la prise en charge des maladies chroniques. Un premier appel à projet a permis de sélectionner 6 premiers projets-pilote en Wallonie, qui bénéficieront d'un financement. "5 autres projets-pilotes feront prochainement l'objet d'un réexamen de leur candidature, en septembre 2016", souligne-t-on au cabinet Prévot.

Notons au passage, le ministre espère renforcer le rôle des Services intégrés de soins à domicile (SISD) comme lieu de rassemblement interprofessionnel et d'élargir les missions des Réseaux locaux multidisciplinaires (RLM). Ou qu'il travaille encore à l'intégration dans le Code wallon de l'Action sociale du financement des actions menées en matière de soins palliatif.

Enfin, le ministre wallon veut promouvoir une culture d'évaluation des dispositifs au sein de la première ligne, tout comme Maggie De Block ne jure que par l'EBM et les bonnes pratiques. Objectifs et critères de réalisations verront le jour l'année prochaine.

Un chapelet de bonnes intentions. Recyclées à partir de précédentes sorties sur le sujet. Le ministre wallon de la Santé a remis en musique ce lundi, par voie de communiqué de presse, sa note d'orientation pour attirer les généralistes, surtout les jeunes, en zones rurales. Maxime Prévot y précise toutefois qu'il ne supprimera pas les incitants financiers Impulseo hérités du fédéral. Il a annoncé maintenir la prime à l'installation, d'un montant de 20.000 euros, à condition de rester au moins 5 ans dans une zone de pénurie.Les fonds Impulseo II et III, concernant les charges salariales d'un employé administratif ou dans les frais de télé-secrétariat, sont également préservés. Fini en revanche la possibilité de contracter un prêt à taux zéro. "Loin de rencontrer un succès fracassant, moins de 30 prêts demandés en 2015, cet avantage ne répondait pas à un besoin du secteur, en raison notamment des taux bancaires du moment, particulièrement bas", motive le dirigeant wallon.Et, face au peu d'effets sur le terrain produits par les mécanismes Impulseo, le ministre cdH rappelle aussi qu'il complètera l'éventail des incitants avec l'Assisteo, le partage de certaines tâches du médecin avec un infirmier. Mais ce nouveau modèle censé renforcer la complémentarité des prestataires de soins, prévu initialement pour cette année, ne sera mis en place qu'à partir de 2017.Dans sa note d'orientation politique de l'année dernière, Maxime Prévot se disait déjà "bien conscient que le premier frein à l'installation de médecins en zones rurales reste la charge de la garde, sur laquelle la Wallonie n'a que peu de prise". Les nouvelles générations de jeunes médecins mettent, à raison, un point d'honneur à leur vie privée. Les maisons médicales ou les pratiques collectives peuvent dans ce cas être une solution. La communication du numéro deux wallon renvoie à ce propos à une précédente présentation du gouvernement relative au développement rural. Mi-juillet, la Région avait annoncé qu'elle interviendrait à hauteur de 426.000 euros pour quatre maisons médicales à Pont-à-Celles, Bièvre, Habay et Libin. Des moyens renforcés et dépassant les 700.000 euros grâce au cofinancement par le Fonds Européens Agricole pour le Développement Rural (Feader).Par ailleurs, toujours en tandem avec son collègue de la Ruralité, le ministre wallon de la Santé entend soutenir les communes dans la création de "logements tremplins pour médecins", stagiaires ou généralistes en formation. Il envisage aussi de développer des "cabinets ruraux" favorisant les pratiques groupées. Une opération villégiature pour inciter les jeunes praticiens à s'installer dans les zones rurales. "Pour que ces mesures soient réellement efficaces, elles devront s'articuler aux mesures à prendre aux niveaux fédéral et communautaire, comme par exemple : la valorisation de la filière généraliste dans le cursus, la possibilité d'augmenter les quotas pour la médecine générale, garantir des mesures pour rendre la garde plus acceptable", reconnaît avec lucidité le communiqué de Maxime Prévot. Il ne reste plus au ministre qu'à passer à l'action.Tandis que se pose la question de la part de responsabilité que devraient prendre les communes, pour la plupart inconfortables financièrement. Les autorités locales soutiennent facilement la création de logements sociaux, de structures culturelles ou de garderies d'enfants pour parer à l'inflation démographique. Pourquoi pas des centres de soins ?Car, comme le détaille l'annexe de son communiqué de presse, certaines données sont de nature à inquiéter sur l'état de l'offre médicale dans les communes."A l'heure actuelle, l'offre de médecins généralistes est considérée comme insuffisante dans 123 communes wallonnes", précise le ministre cdH. Sur les cinq provinces du sud du pays, le Hainaut accuserait les plus grand manque, avec 43 communes touchées, suivi par le Luxembourg (41), Namur (22), Liège (12) et le Brabant wallon (5). Des chiffres calculés par l'Observatoire wallon de la santé vraisemblablement pas de toute fraîcheur puisque Maxime Prévot les évoquait déjà dans nos colonnes en mars dernier.Surtout que ces données ne tiennent pas compte du nombre de médecins considérés comme actifs (500 contacts-patients), du sexe, de l'âge et autres. Le peu de médecin recensé dans ces communes est probablement sur le départ (en retraite). La médecine générale affiche un taux de féminisation accéléré par rapport à d'autres spécialités. Certaines communes comportent normalement assez de médecins pour échapper aux critères de pénurie mais s'échangent en quelque sorte leurs praticiens pour assurer la permanence des soins. Une collaboration qui dilue alors le territoire et le nombre de patients potentiellement couverts. Sans compter que si le listing présenté lundi amalgame la pratique médicale avec le domicile du généraliste (souvent identique mais plus toujours), cela biaise les interprétations. Toutes ces imprécisions, le fameux "cadastre wallon" devrait les corriger. Ce recensement que le ministre Prévot promet depuis décembre 2015.Pour le surplus, le ministre-bourgmestre cdH de Namur énumère ses autres projets tels que réorganiser la prise en charge des maladies chroniques. Un premier appel à projet a permis de sélectionner 6 premiers projets-pilote en Wallonie, qui bénéficieront d'un financement. "5 autres projets-pilotes feront prochainement l'objet d'un réexamen de leur candidature, en septembre 2016", souligne-t-on au cabinet Prévot.Notons au passage, le ministre espère renforcer le rôle des Services intégrés de soins à domicile (SISD) comme lieu de rassemblement interprofessionnel et d'élargir les missions des Réseaux locaux multidisciplinaires (RLM). Ou qu'il travaille encore à l'intégration dans le Code wallon de l'Action sociale du financement des actions menées en matière de soins palliatif.Enfin, le ministre wallon veut promouvoir une culture d'évaluation des dispositifs au sein de la première ligne, tout comme Maggie De Block ne jure que par l'EBM et les bonnes pratiques. Objectifs et critères de réalisations verront le jour l'année prochaine.