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Natalie Eggermont (PVDA-PTB) a souligné un changement dans les profils des populations touchées, avec une augmentation des cas chez les hétérosexuels et les personnes âgées de plus de 60 ans. Elle a dénoncé un manque d'accès aux outils de prévention, comme la prophylaxie pré-exposition (PrEP), et a demandé une sensibilisation accrue auprès des populations vulnérables. Elle a également critiqué l'absence d'une stratégie efficace pour atteindre les groupes éloignés des systèmes de soins.De son côté, Dominiek Sneppe (VB) a insisté sur l'impact budgétaire croissant de la prise en charge des patients séropositifs, estimé à plusieurs centaines de millions d'euros par an. Elle a interrogé le ministre sur l'efficacité des mesures actuelles et a plaidé pour une évaluation approfondie des dépenses liées aux traitements antiviraux, afin de garantir une gestion budgétaire responsable.Katleen Depoorter (N-VA) a abordé la nécessité d'un accès simplifié à la PrEP, notamment par une implication accrue des médecins généralistes. Elle a souligné que de nombreux patients ignorent encore l'existence de ces outils préventifs ou n'y ont pas accès en raison de contraintes logistiques ou financières. Elle a appelé à une extension des campagnes de sensibilisation et à une évaluation de leur impact.Sarah Schlitz (Ecolo-Groen) a axé son intervention sur l'éducation sexuelle et relationnelle, qu'elle considère comme un levier essentiel pour enrayer la propagation du VIH. Elle a soutenu les recommandations de Sciensano, qui appellent à diversifier les stratégies de prévention, notamment par une distribution élargie de préservatifs gratuits et une meilleure promotion du dépistage.Patrick Prévot (PS) a demandé une réévaluation du Plan interfédéral VIH, estimant que les objectifs actuels ne suffisent pas à répondre à l'urgence de la situation. Il a plaidé pour une coordination renforcée entre les niveaux de pouvoir et un financement accru des actions de prévention.Frank Vandenbroucke a reconnu que les chiffres récents étaient préoccupants et a défendu les actions entreprises dans le cadre du Plan interfédéral VIH 2020-2026. Ce plan, structuré autour de quatre axes - prévention, dépistage, prise en charge, et qualité de vie - bénéficie d'un financement supplémentaire d'un million d'euros depuis 2022. Le ministre a mis en avant plusieurs avancées récentes, comme l'adaptation du cadre juridique permettant à des prestataires non médicaux de réaliser des dépistages combinés du VIH et des IST, et le développement de modèles alternatifs pour améliorer l'accès à la PrEP, notamment pour les travailleurs du sexe.Concernant la PrEP, Vandenbroucke a indiqué que son usage continuait de croître, avec 8 727 utilisateurs en 2023. Il a toutefois admis que des lacunes subsistaient dans sa distribution et a évoqué la possibilité de déléguer certaines tâches aux infirmiers et médecins généralistes, tout en maintenant une supervision par les centres de référence VIH.Le ministre a également insisté sur l'importance de renforcer les campagnes de sensibilisation pour toucher des populations moins informées, notamment les jeunes et les personnes issues de milieux précaires. Il a reconnu que les efforts actuels devront être amplifiés pour atteindre les objectifs fixés par l'Onusida pour 2030.Le débat a mis en lumière des lacunes dans la stratégie de lutte contre le VIH, notamment en matière de prévention et d'accessibilité. Les députés ont unanimement souligné l'urgence d'agir face à la hausse des infections, mais des désaccords subsistent sur les priorités budgétaires et les méthodes à privilégier. Le ministre a conclu en appelant à une mobilisation collective et en promettant une réévaluation des mesures dans le cadre du Plan interfédéral VIH.