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La ministre de la Santé publique a demandé à ses services d'enquêter sur les consultations prénatales réalisées dans les structures hospitalières de l'ONE. Elle craint que le fédéral, par le biais de l'assurance soins de santé, rembourse les prestations effectuées au sein de cet organisme public de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Surtout que ces consultations sont sensiblement plus importantes en nombre que celles menées du côté flamand par Kind en Gezin (193 fois !)." La ministre semble mal informée ". C'est la seule explication que parvient à trouver le Dr Marie-Christine Mauroy, directrice santé de l'office. " L'ONE ne touche pas un euro de l'Inami. Et l'Inami ne donne pas un euro pour les travailleurs médico-sociaux ". L'office verse d'ailleurs un loyer à l'hôpital pour les bureaux dans lesquels ces travailleurs consultent." L'ONE finance les locaux et octroie un subside pour la partie liée aux prestations des travailleurs sociaux. Tout cela figure dans la convention que nous avons avec l'ONE ", nous confirme le Dr Florence Hut, directeur général médical du CHU Brugmann.Les directions hospitalières et l'ONE établissent en fait des conventions de partenariat dans lesquelles les mères inscrites à l'office peuvent consulter les médecins ou les sages-femmes de l'hôpital. Ces prestataires sont effectivement rémunérés selon les tarifs Inami, ils émettent une attestation comme pour n'importe quelle patiente faisant suivre sa grossesse. " Ces travailleurs sont salariés et rémunérés par nous indépendamment de leur activité ONE ", précise le Dr Hut.Et la nuance se joue à un autre niveau : l'ONE requiert la gratuité de la prestation pour la patiente. " C'est-à-dire que le médecin s'engage à ne pas prélever le ticket modérateur et en contrepartie de cela, l'ONE met à disposition des TMS qui assureront le suivi plus psychosocial, soutien à la parentalité. C'est du travail en partenariat ", souligne Marie-Christine Mauroy.Grâce à cette collaboration, le CHU Brugmann offre une meilleure accessibilité des soins prénataux aux futures mamans, ajoute Florence Hut.À cet égard, la démarche de la ministre De Block pose d'autant plus question. Car, en extrapolant la lecture qu'elle applique aux consultations prénatales de l'ONE, cela reviendrait à dire qu'un patient bénéficiant de l'aide médico-sociale d'un service régional ou communautaire n'a plus accès au remboursement des soins de santé. " Ce n'est pas parce qu'une femme est suivie à l'ONE qu'elle ne peut pas avoir d'échographie. Or, ce n'est pas l'ONE qui paie les échos, c'est l'Inami ", relativise la directrice santé de l'ONE.Enfin, un point d'actualité renforce le sentiment de désinformation de la ministre à l'égard des consultations prénatales : l'ONE et Kind en Gezin ont décidé la semaine passée d'entamer une collaboration au CHU Saint-Pierre. L'organisme flamand veut s'impliquer davantage et prendra en charge une partie du suivi des femmes en difficulté parlant néerlandais ou ne maîtrisant aucune langue nationale.