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Ces trois hôpitaux veulent proposer ensemble une offre complète de soins généraux et universitaires, s'inscrivant ainsi dans la démarche des autorités politiques, entre autres, celle initiée par la ministre De Block."La collaboration au sein du réseau se fera en tenant compte des spécificités de chacun avec la meilleure qualité des soins comme ligne de force. L'offre médicale complète, en ce compris les investissements importants, se développera sur base du réseau", annoncent les partenaires. "Les trois institutions entreront comme partenaires égaux dans le réseau et maintiendront leur autonomie et leurs organes statutaires actuels. Le réseau se veut ouvert à la participation d'autres institutions hospitalières et/ou à des collaborations." Les Cliniques universitaires Saint-Luc, la Clinique Saint-Pierre à Ottignies et la Clinique Saint-Jean travaillent à la rédaction de l'accord de collaboration et de construction de leur réseau.Pour l'instant, les partenaires attendent d'être fixés sur la réglementation fédérale relative aux réseaux locorégionaux, examinée actuellement par le Conseil d'Etat, et les décrets régionaux qui se font attendre en Wallonie et à Bruxelles. "Plutôt que d'avoir un jour le couteau sur la gorge et de devoir construire un réseau rapidement, nous avons décidé de prendre le temps de réfléchir calmement à ce qu'on veut faire ensemble sachant que nous devons constituer une asbl pour le réseau et régler les problèmes de gouvernance, composer le conseil d'administration...", explique le Dr Pierre, directeur général et directeur médical de la Clinique Saint-Pierre à Ottignies. "Il fallait aussi se poser la question de savoir si le réseau se limite à ce ce que demande la réglementation. Nous avons décidé de constituer un réseau a minima et de nous occuper des matières qui ont été définies par le ministère. Au niveau de la gouvernance, la règle est de donner à chaque hôpital une voix, indépendamment de la taille actuelle des trois hôpitaux, et de prendre les décisions par consensus. Ces principes sont faciles à énoncer mais plus difficile à traduire en termes juridiques. C'est ce que nous voulons faire. Nous ne voulons pas qu'un seul hôpital écrase les autres."Philippe Pierre souligne que le réseau en préparation présente une certaine continuité géographique: Saint-Jean étant au centre de Bruxelles, Saint-Luc à l'Est et la Clinique Saint-Pierre dans le Brabant Wallon. "Le pivot est clairement Saint-Luc. Il y aura clairement deux axes: un entre Saint-Pierre et Saint-Luc et un entre Saint-Jean et Saint-Luc. En raison des problèmes de mobilité, il est plus compliqué de venir de Saint-Jean vers Saint-Pierre ou l'inverse."Pour rappel, les cliniques Saint-Luc et Saint-Pierre ont développé depuis des années des partenariats. "Nous avons toujours eu des liens privilégiés avec Saint-Luc, entre autres pour le transfert des patients", ajoute le Dr Pierre. "Nous avons 72 MACS en formation. Il aurait été plus compliqué de créer un réseau avec des hôpitaux namurois, qui essayent déjà de s'organiser entre eux, ou avec l'Hôpital de Nivelles, qui appartient au Groupe Jolimont, davantage tourné vers le Hainaut. C'était aussi plus compliqué pour Saint-Pierre de former un réseau avec l'hôpital de Braine-l'Alleud, qui appartient au Chirec. Pour nous, il était assez logique de se tourner vers Saint-Luc. Cela l'était moins par rapport à Saint-Jean, sauf en tenant compte de l'axe Saint-Jean Saint-Luc."Plus récemment, les cliniques Saint-Luc et Saint-Jean ont également noué des accords en radiothérapie et en orthopédie. Aucun timing n'a encore été fixé pour la constitution du réseau. "En outre, il n'y aura pas de réseau tant qu'il n'y aura pas de loi", prévient le Dr Phillipe Pierre. "Nous n'allons pas nous compliquer la vie en créant un réseau hospitalier s'il n'est pas obligatoire de le faire. Les trois hôpitaux souhaitent rester indépendants et garder leurs structures de gouvernance. Nous ne voulons pas réaliser une fusion, nous nous adaptons à la loi. Nous anticipons ce qui va vraisemblablement arriver sous une forme ou une autre." Les conseils médicaux des trois hôpitaux ont donné leur accord sur le principe de la constitution du réseau. "Au fur et à mesure que nous avancerons dans ce dossier, nous associerons les médecins. Ils sont en première ligne", précise le Dr Pierre.