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Jean-Luc Gala répondait notamment aux déclarations de l'épidémiologiste Marius Gilbert qui a déclaré : " Il faut comprendre ce qu'est une épidémie et ce qu'est une croissance exponentielle. Quand les choses doublent toutes les semaines ou toutes les deux semaines, en un mois on peut passer d'un petit chiffre à un chiffre très important. Et ça il faut pouvoir le voir et l'anticiper. "Réaction véhémente de Jean-Luc Gala sur RTL-TVI : " C'est incroyable qu'un épidémiologiste sorte quelque chose de pareil! C'est vraiment incroyable. Il n'y a pas une progression exponentielle des cas. Il y a une série de tests positifs qui sont liés à une augmentation du nombre de tests qu'on fait en Belgique. Le ratio reste globalement de 3% à 4% de tests positifs. On ne parle pas de malades! On parle de tests! D'un résultat. Ça reste à 3% ou 4% depuis des semaines! C'est la même chose en France, c'est la même chose à peu près partout en Europe. Donc une épidémie, non. On a des cas positifs, et on a des cas sporadiques, il faut le reconnaître, qui arrivent à l'hôpital mais qu'on ne voit plus aux soins intensifs. 70 lits occupés aux soins intensifs en Belgique sur une capacité totale de 2.000 lits... Ce sont les intensivistes eux-mêmes qui me fournissent ces données... Mais ce n'est rien par rapport à la problématique de santé globale! Vous savez qu'il y a 7.000 cas hospitalisés en Belgique non-covid tous les jours. 7.000 cas par rapport à 40 cas par jour. Franchement, vous m'excuserez de ne pas m'inquiéter outre mesure, mais de rester vigilant et attentif."Jean-Luc Gala s'est également penché sur les propos de Marc Van Ranst, le virologue de la KU leuven (où travaille également Emmanuel André), qui a affirmé sur Twitter que " tous les virologues avertissent à l'unanimité qu'on va dans la mauvaise direction. Il y a un nombre de nouveaux cas qui augmente de 75% par semaine. Le taux de reproduction du virus 'R' est à 1,4 ".Gala souligne que " ce nombre R, c'est une formule mathématique hyper complexe. Et je voudrais que monsieur Van Ranst nous explique exactement ce qu'il comprend de ce nombre R et comment on le calcule (...). Un R ne veut rien dire dans sa formule actuelle. "En outre, n'épargnant décidément personne, le Pr Gala s'en prend au microbiologiste de la KU Leuven Emmanuel André qui estimait sur Twitter qu'avec l'assouplissement des mesures on était " en train de rater le train " et que " l'évolution chez les groupes plus âgés est inquiétante ", le Pr Gala demande : " Je ne sais pas si Emmanuel André a consulté récemment les chiffres de Sciensano j'espère pour lui. Parce que dans les chiffres que l'on voit tant publiés par Sciensano qu'en France, en Allemagne, en Italie... Tous ces chiffres montrent le pic de cas positifs, mais quand on dit 'cas positifs', on parle bien de 'tests positifs', pas de malades. C'est un pic qui se situe au maximum entre 10, 20 et 30 ans. Les personnes à risque, qui étaient celles que nous voyions en hôpital, et qui effectivement surchargeaient les hôpitaux en mars et avril, nous ne les voyons plus. Et les cas positifs chez ces personnes, nous ne les voyons plus non plus. Quand je dis que nous ne les voyons plus, de nouveau, pondérons. Ce ne sont plus la majorité des personnes positives. "Enfin, le Pr Gala, après avoir discuté avec l'experte Erika Vlieghe pendant 2 h 30 pour le magazine Knack, affirme que celle-ci a reconnu " qu'effectivement la situation n'avait pas la gravité que lui conféraient certains experts du Celeval (ndlr: cellule d'évaluation qui conseille le Conseil national de sécurité) à l'heure actuelle. Mais qu'il fallait rester attentifs, ce sur quoi nous sommes d'accord. "Pour le Pr Jean-Luc Gala, toujours sur les antennes de RTL-TVI, " certains experts flamands sont des espèces d'ayatollahs " qui ont bien trop d'influence sur le politique. " Ayatollah, ça veut dire quoi? C'est quand en tant que scientifique vous maintenez une position dogmatique envers et contre tous. Envers et contre les évidences médicales et scientifiques. Les chiffres qu'on nous a donnés depuis des semaines ne corrèlent pas du tout ou plus du tout avec ce qu'on voit dans le milieu hospitalier. On a des cas sporadiques et on ne le conteste pas. Il y a des patients covid en soins intensifs, oui. Certains patients de soins intensifs sont là depuis des semaines et des semaines, ce ne sont donc pas des nouveaux cas... mais ils sont comptabilisés dans les cas de soins intensifs actuellement rapportés par Sciensano. Est-ce qu'on parle donc d'une épidémie et de quelque chose de nouveau? Non. Il y a des cas sporadiques? Oui. Est-ce que c'est exponentiel? Non. Est-ce que la situation médicalement est hors contrôle? Non. Est-ce qu'on doit absolument être vigilant pour contrôler cette situation hospitalière? Oui. Est-ce qu'on doit recommander les mesures et la persistance des mesures à la population? Oui! Et moi je l'encourage parce que franchement notre population a été exemplaire, résiliente et a fait le maximum pour se protéger ".Ces propos corroborent l'analyse de l'économiste de la Santé et qui a des connaissances en médecine Lieven Annemans qui a lui aussi intégré le Celeval récemment et qui soutenait jeudi dernier dans De Afspraak qu'il faut regarder le taux de positivité et pas le nombre de cas qui dépend du nombre de tests. " Combien de personnes ayant fait le test sont positives? Ce ratio a fluctué autour de 3% pendant des semaines, y compris ces dernières semaines au cours desquelles on met en garde contre une hausse. Ces dernières semaines, de plus en plus de personnes ont été retrouvées grâce au suivi des contacts. Il y a un ratio de positivité de 12%. C'est normal car si vous commencez à tester des personnes qui ont récemment eu un contact à haut risque, le taux de positivité moyen augmente également. "Lieven Annemans estime qu'on communique les chiffres absolus pour faire peur à la population au lieu des chiffres relatifs qui seraient perçus comme une invite à relâcher la vigilance. Celui qui sera vraisemblablement interrogé par la commission parlementaire covid a conclu sur Twitter : " Comment aurions-nous pu mieux gérer le virus dans cette phase? A. Avec une culture de la peur, du drame, des chiffres trompeurs, des mesures disproportionnées? B. Avec de la vigilance, de la sérénité, des chiffres corrects, des mesures équilibrées? J'aurais préféré B." Propos résumés par Nicolas de Pape