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Le registre The Skane Health Care inclut 1,3 millions de personnes vivant dans le sud de la Suède. Tous les cas d'arthrose et leurs localisations (épaule, hanche, dos, etc.) ont été répertoriés entre 1999 et 2011. La prévalence d'arthrose toutes localisations confondues, atteint 18,6% chez les hommes et 21,3% chez les femmes. Le site le plus fréquent est le genou (9%) suivi par la hanche (4%), et la main (2,7%). La prévalence de l'arthrose lombaire est seulement de 1,6%. Près de la moitié des patients (45,5%) ont en moyenne 65 ans et plus. Sur toutes les personnes qui consultent, près d'un tiers se plaint d'arthrose multiple incluant le plus souvent une gonarthrose (1). Comment vont évoluer ces chiffres ? L'augmentation de la prévalence de l'arthrose va-t-elle suivre seulement la courbe d'augmentation du nombre de personnes âgées ou d'autres facteurs vont-ils s'ajouter ? Pour répondre à cette question, la même équipe suédoise s'est servie d'un modèle mathématique(2) alimenté par 2 scénarii: le premier (modèle conservateur) table sur une prévalence liée seulement à l'âge qui ne devrait pas trop augmenter par rapport à la situation actuelle. Le second fait l'hypothèse d'une prévalence accrue non liée à l'âge des personnes, de 2,6% / an pendant les 10 premières années puis 1,2% pour les 10 années qui suivent (respectivement 1,6% et 1,2% pour les >65 ans), des chiffres qui découlent notamment d'une étude de cohorte menée entre 1994 et 2003 au Canada(3). Dans ce pays, la prévalence de l'arthrite avoisinerait les 26% en 2021, soit 50% d'augmentation. Les auteurs y soulignent entre autres le rôle majeur que pourrait jouer l'obésité dans ce phénomène. Dans le scénario " conservateur " fondé sur l'âge, la prévalence des consultations chez l'adulte (>20 ans) devrait passer de 9% en 2011 à 9,9% en 2030 pour la gonarthrose et de 4 à 4,6% pour l'arthrose de hanche. Dans le second scénario, on atteindrait respectivement 13,6% et 6,1% en 2030. Pour les auteurs, il existe un sérieux risque de voir le nombre de consultations augmenter de 50%. Considérant l'impact humain et financier, tout doit être mis en oeuvre pour freiner cette montée de l'obésité et de sa constellation de comorbidités dont les gonarthroses et les coxarthroses.