Vivre avec un handicap va souvent de pair avec des défis supplémentaires tels que la santé, un niveau d'éducation plus faible, une participation économique moindre et des taux de pauvreté plus élevés. Dans certains pays en développement, seulement 1 enfant handicapé sur 10 est scolarisé. L'UNESCO estime que le taux d'alphabétisation des femmes et des filles handicapées n'est que de 1 %. Dans les pays à faibles et moyens revenus, jusqu'à 80 % des personnes handicapées en âge de travailler sont au chômage.

Dans les 17 objectifs de développement durable, fixés par les Nations unies pour permettre le développement de chaque personne dans le monde, on trouve onze références aux personnes handicapées. Toutefois, malgré cet instrument international indispensable, force est de constater que nous devons intensifier nos efforts pour gagner la lutte contre les inégalités et les discriminations auxquelles les personnes handicapées sont confrontées au quotidien.

L'exemple de Kinshasa

Après avoir travaillé pendant 25 ans comme kinésithérapeute en Afrique, j'ai pu constater que le handicap était principalement abordé sur le plan médical. Pourtant, le handicap entraîne des conséquences sociales pour les personnes touchées à savoir l'exclusion sociale et la stigmatisation.

La ville de Kinshasa compte aujourd'hui une population d'environ 12 millions d'habitants, dont près de 300 000 enfants porteurs de handicaps modérés à graves. Nos équipes sont confrontées chaque jour aux conséquences du handicap et du rejet qu'il entraîne. Des mères sont exclues de leur famille lorsque l'un de leurs enfants est handicapé. Nos agents de sensibilisation font du porte-à-porte pour identifier les enfants handicapés, qui vivent isolés, pour ensuite les accompagner. A côté de cela, les centres de santé ont besoin de personnel de santé, de formations et de matériel. La situation des personnes handicapées dans la capitale congolaise n'est qu'un aperçu des obstacles rencontrés par les équipes de Handicap International ailleurs dans les pays à faibles revenus.

Les soins de réadaptation sont essentiels

La réadaptation physique est une partie essentielle des soins de santé universels, au même titre que la promotion de la santé, la prévention des maladies, le traitement et les soins palliatifs. Elle aide les enfants et les adultes handicapés ou âgés à être aussi indépendants que possible dans leurs activités quotidiennes et leur permet de participer notamment à l'éducation, au travail et aux loisirs.

On estime que 2,4 milliards de personnes vivent actuellement avec un état de santé qui nécessite des soins de réadaptation et qu'entre 110 millions et 190 millions d'adultes ont des difficultés fonctionnelles importantes.

Handicap International met tout en oeuvre afin d'améliorer l'accès aux soins de réadaptation pour les personnes handicapées en utilisant l'innovation de nouvelles technologies

Pourtant, les besoins en réadaptation est largement insatisfait. Dans certains pays, moins de la moitié des personnes reçoivent les soins dont elles ont besoin. Par exemple, seuls 5 à 15 % des personnes en fauteuil roulant y ont accès. Une des premières raisons est le manque de ressources, de politiques et de connaissances concernant les stratégies en matière de réadaptation, ainsi que les systèmes d'orientation. Également, le manque de services de réadaptation disponibles et de prestataires de soins formés et des systèmes de sécurité sociale inexistants ou inadéquats. Enfin, les personnes handicapées doivent non seulement surmonter leur handicap mais aussi la stigmatisation qu'il entraîne.

Le Covid-19 perturbe les soins de santé

La pandémie Covid-19 a exacerbé et perturbé les services de réadaptation existants dans 60 à 70 % des pays où Handicap International intervient. Le Covid-19 démontre l'importance de la réadaptation physique et la nécessité de l'inscrire à l'ordre du jour de la santé publique mondiale. De nombreuses personnes vivent aujourd'hui avec les conséquences à moyen et long terme de cette maladie et ont besoin de traitements de revalidation pour se rétablir complètement.

Soins de réadaptation et innovation

Handicap International mets tout en oeuvre afin d'améliorer l'accès aux soins de réadaptation pour les personnes handicapées en utilisant l'innovation de nouvelles technologies. Cette volonté a récemment été récompensée par deux importants prix européens de l'innovation, notamment pour les progrès réalisés dans l'utilisation de la télé-réadaptation. Le développement de l'internet et de la connectivité nous permet d'offrir un meilleur accès aux soins pour les personnes vivant dans des régions reculées. Une étude menée en Afrique de l'Ouest en collaboration avec l'Université Thomas More à Geel sur l'utilisation de la 3D dans la fabrication d'orthèses et de prothèses s'est aussi montrée très prometteuse.

Handicap International a donc pour objectif d'améliorer de façon tangible la vie des personnes handicapées grâce à une approche globale du handicap et basée sur le partenariat. L'expérience de nos équipes prouve que cette approche, dans laquelle la réadaptation physique joue un rôle capital, est la clé d'une vie digne pour les personnes handicapées.

Erwin Telemans, directeur général Handicap International

Vivre avec un handicap va souvent de pair avec des défis supplémentaires tels que la santé, un niveau d'éducation plus faible, une participation économique moindre et des taux de pauvreté plus élevés. Dans certains pays en développement, seulement 1 enfant handicapé sur 10 est scolarisé. L'UNESCO estime que le taux d'alphabétisation des femmes et des filles handicapées n'est que de 1 %. Dans les pays à faibles et moyens revenus, jusqu'à 80 % des personnes handicapées en âge de travailler sont au chômage.Dans les 17 objectifs de développement durable, fixés par les Nations unies pour permettre le développement de chaque personne dans le monde, on trouve onze références aux personnes handicapées. Toutefois, malgré cet instrument international indispensable, force est de constater que nous devons intensifier nos efforts pour gagner la lutte contre les inégalités et les discriminations auxquelles les personnes handicapées sont confrontées au quotidien.Après avoir travaillé pendant 25 ans comme kinésithérapeute en Afrique, j'ai pu constater que le handicap était principalement abordé sur le plan médical. Pourtant, le handicap entraîne des conséquences sociales pour les personnes touchées à savoir l'exclusion sociale et la stigmatisation.La ville de Kinshasa compte aujourd'hui une population d'environ 12 millions d'habitants, dont près de 300 000 enfants porteurs de handicaps modérés à graves. Nos équipes sont confrontées chaque jour aux conséquences du handicap et du rejet qu'il entraîne. Des mères sont exclues de leur famille lorsque l'un de leurs enfants est handicapé. Nos agents de sensibilisation font du porte-à-porte pour identifier les enfants handicapés, qui vivent isolés, pour ensuite les accompagner. A côté de cela, les centres de santé ont besoin de personnel de santé, de formations et de matériel. La situation des personnes handicapées dans la capitale congolaise n'est qu'un aperçu des obstacles rencontrés par les équipes de Handicap International ailleurs dans les pays à faibles revenus.La réadaptation physique est une partie essentielle des soins de santé universels, au même titre que la promotion de la santé, la prévention des maladies, le traitement et les soins palliatifs. Elle aide les enfants et les adultes handicapés ou âgés à être aussi indépendants que possible dans leurs activités quotidiennes et leur permet de participer notamment à l'éducation, au travail et aux loisirs.On estime que 2,4 milliards de personnes vivent actuellement avec un état de santé qui nécessite des soins de réadaptation et qu'entre 110 millions et 190 millions d'adultes ont des difficultés fonctionnelles importantes.Pourtant, les besoins en réadaptation est largement insatisfait. Dans certains pays, moins de la moitié des personnes reçoivent les soins dont elles ont besoin. Par exemple, seuls 5 à 15 % des personnes en fauteuil roulant y ont accès. Une des premières raisons est le manque de ressources, de politiques et de connaissances concernant les stratégies en matière de réadaptation, ainsi que les systèmes d'orientation. Également, le manque de services de réadaptation disponibles et de prestataires de soins formés et des systèmes de sécurité sociale inexistants ou inadéquats. Enfin, les personnes handicapées doivent non seulement surmonter leur handicap mais aussi la stigmatisation qu'il entraîne.La pandémie Covid-19 a exacerbé et perturbé les services de réadaptation existants dans 60 à 70 % des pays où Handicap International intervient. Le Covid-19 démontre l'importance de la réadaptation physique et la nécessité de l'inscrire à l'ordre du jour de la santé publique mondiale. De nombreuses personnes vivent aujourd'hui avec les conséquences à moyen et long terme de cette maladie et ont besoin de traitements de revalidation pour se rétablir complètement.Handicap International mets tout en oeuvre afin d'améliorer l'accès aux soins de réadaptation pour les personnes handicapées en utilisant l'innovation de nouvelles technologies. Cette volonté a récemment été récompensée par deux importants prix européens de l'innovation, notamment pour les progrès réalisés dans l'utilisation de la télé-réadaptation. Le développement de l'internet et de la connectivité nous permet d'offrir un meilleur accès aux soins pour les personnes vivant dans des régions reculées. Une étude menée en Afrique de l'Ouest en collaboration avec l'Université Thomas More à Geel sur l'utilisation de la 3D dans la fabrication d'orthèses et de prothèses s'est aussi montrée très prometteuse.Handicap International a donc pour objectif d'améliorer de façon tangible la vie des personnes handicapées grâce à une approche globale du handicap et basée sur le partenariat. L'expérience de nos équipes prouve que cette approche, dans laquelle la réadaptation physique joue un rôle capital, est la clé d'une vie digne pour les personnes handicapées.Erwin Telemans, directeur général Handicap International