Six Belges sur dix se disent pessimistes quant à l'évolution de la société en 2024. C'est l'un des enseignements de la nouvelle édition du Baromètre - la dixième depuis 2015 - de l'Institut Solidaris, qui prend chaque année le pouls de la population francophone à travers un questionnaire " santé & bien-être " (+ de 200 questions, 1.229 sondés).

Si l'indice composite de bien-être (IBE) - qui constitue l'indice témoin du Baromètre - avait légèrement augmenté au cours de deux années précédentes (effet post-covid), depuis, il repart à la baisse (53). Depuis le premier Baromètre en 2015 (56,7), l'IBE a ainsi perdu 6,5% (schéma ci-dessous). Il faut reconnaître que nous avons traversé pas mal de tempêtes depuis cette époque qui semble désormais lointaine, et cette fin d'année 2024 ne prête pas vraiment à retrouver le moral (guerre en Ukraine qui s'éternise, guerre au Proche-Orient qui s'étend, nouvelles violences en Syrie, retour de Trump difficile à comprendre pour les Européens, économie en berne et licenciements, hôpitaux en faillite et pénurie toujours plus criante de soignants...).

© Solidaris

Voici les éléments clés à retenir (par rapport à 2015) :

-75% des Belges francophones trouvent qu'il y a assez d'hôpitaux dans leur région (-8 points) ;

-51% trouvent qu'il y a assez de soignants (-25 points) ;

-83% trouvent les temps d'attente trop longs pour aller chez le spécialiste (+7 points) et/ou 63% pour être admis à l'hôpital (+14) ;

-53% se disent en très bon et bon état de santé général (-11 points) ;

Tous ces éléments montrent une dégradation. Même si le lien de cause à effet ne peut être établi ainsi directement, Solidaris constate un " parallélisme entre la détérioration de la perception de notre système de soins de santé et la baisse d'accessibilité aux soins avec l'état de santé perçu ".

Si sept personnes sur dix trouvent notre système de santé excellent, cela peut sembler positif, mais c'est un score qui recule lui aussi, et qui est aujourd'hui le plus bas depuis 2015. Et deux tiers des sondés craignent que la qualité des soins ne baisse (à cause de leur coût).

Le travail, c'est la santé? Non, plus du tout

Autre enseignement neuf à tirer de ce baromètre : le travail constitue de moins en moins une source de bien-être (quatre sondés sur dix, versus plus de six sur dix en 2015). Et on concilie de moins en moins bien rythme de travail et contraintes sur la vie privée (-8%).

Les inégalités désormais banalisées

La manière de percevoir son propre état de santé constitue un indicateur marquant d'inégalités sociales. Or, celles-ci ne font que se renforcer :

-69% des francophones les plus aisés se trouvent en bonne santé, contre 40% des personnes en précarité (celles-ci reculent encore de 9% par rapport à 2015).

© Solidaris

-Comme les années antérieures, moins de femmes (48%, -9,6% depuis 2015) se disent en bonne santé que d'hommes (59%).

-Les personnes en incapacité de travail se trouvent, là aussi comme dans les baromètres précédents, au plus bas de l'échelle du bien-être avec un IBE de 31 en 2024 (-15%). À noter que l'IBE recule aussi lourdement chez les familles monoparentales (-13,6%) et dans la tranche des 40-59 ans (-10%).

Force est de constater que les inégalités se creusent plus que jamais. Et les chercheurs de l'Institut Solidaris notent leur étonnement face à ce constat préoccupant : ces inégalités, nous les trouvons de moins en moins insupportables (-12 points), comme si elles devenaient banales ou, pire, acceptables par le reste de la population. Parce que les réalités des uns diffèrent largement de celles des autres, et nos sociétés deviennent de plus en plus individualistes.

© Solidaris

Au final, aujourd'hui, moins d'un quart des francophones se disent optimistes, contre un tiers en 2015...

Six Belges sur dix se disent pessimistes quant à l'évolution de la société en 2024. C'est l'un des enseignements de la nouvelle édition du Baromètre - la dixième depuis 2015 - de l'Institut Solidaris, qui prend chaque année le pouls de la population francophone à travers un questionnaire " santé & bien-être " (+ de 200 questions, 1.229 sondés).Si l'indice composite de bien-être (IBE) - qui constitue l'indice témoin du Baromètre - avait légèrement augmenté au cours de deux années précédentes (effet post-covid), depuis, il repart à la baisse (53). Depuis le premier Baromètre en 2015 (56,7), l'IBE a ainsi perdu 6,5% (schéma ci-dessous). Il faut reconnaître que nous avons traversé pas mal de tempêtes depuis cette époque qui semble désormais lointaine, et cette fin d'année 2024 ne prête pas vraiment à retrouver le moral (guerre en Ukraine qui s'éternise, guerre au Proche-Orient qui s'étend, nouvelles violences en Syrie, retour de Trump difficile à comprendre pour les Européens, économie en berne et licenciements, hôpitaux en faillite et pénurie toujours plus criante de soignants...).Voici les éléments clés à retenir (par rapport à 2015) :-75% des Belges francophones trouvent qu'il y a assez d'hôpitaux dans leur région (-8 points) ;-51% trouvent qu'il y a assez de soignants (-25 points) ;-83% trouvent les temps d'attente trop longs pour aller chez le spécialiste (+7 points) et/ou 63% pour être admis à l'hôpital (+14) ;-53% se disent en très bon et bon état de santé général (-11 points) ;Tous ces éléments montrent une dégradation. Même si le lien de cause à effet ne peut être établi ainsi directement, Solidaris constate un " parallélisme entre la détérioration de la perception de notre système de soins de santé et la baisse d'accessibilité aux soins avec l'état de santé perçu ".Si sept personnes sur dix trouvent notre système de santé excellent, cela peut sembler positif, mais c'est un score qui recule lui aussi, et qui est aujourd'hui le plus bas depuis 2015. Et deux tiers des sondés craignent que la qualité des soins ne baisse (à cause de leur coût).La manière de percevoir son propre état de santé constitue un indicateur marquant d'inégalités sociales. Or, celles-ci ne font que se renforcer :-69% des francophones les plus aisés se trouvent en bonne santé, contre 40% des personnes en précarité (celles-ci reculent encore de 9% par rapport à 2015).-Comme les années antérieures, moins de femmes (48%, -9,6% depuis 2015) se disent en bonne santé que d'hommes (59%).-Les personnes en incapacité de travail se trouvent, là aussi comme dans les baromètres précédents, au plus bas de l'échelle du bien-être avec un IBE de 31 en 2024 (-15%). À noter que l'IBE recule aussi lourdement chez les familles monoparentales (-13,6%) et dans la tranche des 40-59 ans (-10%).Force est de constater que les inégalités se creusent plus que jamais. Et les chercheurs de l'Institut Solidaris notent leur étonnement face à ce constat préoccupant : ces inégalités, nous les trouvons de moins en moins insupportables (-12 points), comme si elles devenaient banales ou, pire, acceptables par le reste de la population. Parce que les réalités des uns diffèrent largement de celles des autres, et nos sociétés deviennent de plus en plus individualistes.Au final, aujourd'hui, moins d'un quart des francophones se disent optimistes, contre un tiers en 2015...