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En premier, il y a un réel besoin de moyens pour le financement de la formation des médecins assistants, des moyens qui permettent aux maîtres de stages et à leurs équipes de dégager le temps nécessaire pour en assurer la qualité sans faire supporter la charge de cette formation sur l'activité clinique. Citons au passage le manque de moyens également pour financer complètement le statut du médecin assistant, qui ne bénéficie actuellement pas de la couverture pour sa pension ni un éventuel chômage à la fin de sa formation.Le deuxième est le soutien financier pour couvrir la disponibilité des médecins, besoin que l'Absym a exprimé récemment, pour les généralistes et j'espère aussi à terme pour les spécialistes dans les hôpitaux. En dehors des gardes " rappelables ", beaucoup de médecins prestent des horaires inconfortables, fort peu rétribués. Dans ce contexte, qui voudrait encore faire des gardes sur place ?Le troisième et dernier besoin, c'est le soutien nécessaire aux organisations professionnelles représentatives pour assurer la professionnalisation de certaines missions managériales ou des postes à responsabilité dans les hôpitaux. Il s'agit entre autres des missions des chefs de service. Encore une fois tout ne peut être supporté par l'activité clinique. Le GBO faisait récemment remarquer dans le Journal du Médecin le manque de " financement suffisant - pour les médecins - pour faire appel à une armée d'experts qui puissent constituer une machine de guerre pour défendre leurs idées auprès des autorités publiques ni les structures qui permettent de dérouler le tapis rouge devant les autorités publiques ", en citant le contre-exemple du secteur pharmaceutique, des mutuelles et des hôpitaux, qui ont souvent l'appui politique, et je cite : " dès qu'ils inaugurent un nouveau bâtiment, tous les politiques du coin, tous partis confondus, se précipitent " et " dès qu'on ose raboter le budget d'un hôpital, tous les politiques du coin font front, tous partis confondus pour dénoncer la menace sur l'emploi ". La réalité n'est peut-être pas aussi tranchée, tant les collaborations sont nombreuses avec des partenariats qui fonctionnent bien. L'Absym a notamment plaidé et obtenu le renforcement du rôle du Conseil médical dans les réseaux hospitaliers, et a plaidé pour une participation des médecins à la gouvernance des hôpitaux. Plusieurs autres partenariats fonctionnent, au niveau des institutions ou des individus, mais un constat est alarmant : la faiblesse des dotations publiques aux organisations représentatives des médecins. La somme allouée est partagée entre les trois syndicats avoisine le million d'euros mais cette somme qui était partagée proportionnellement entre les organisations, serait peut-être " rabotée " à cause du plus faible nombre de votants ce qui ferait perdre 270.000 euros aux syndicats, soit presque le quart du budget somme ! Cela n'est pas acceptable. Cette somme est supposée couvrir nos frais administratifs et cela ne suffit absolument pas à couvrir les frais relatifs à la représentation des médecins dans les multiples commissions, en partie imposées par la 6e réforme de l'Etat, mais aussi au sein des différents groupes de travail nécessaires à la réforme des soins de santé. Assumer ses responsabilités est une chose, mais en avoir les moyens en est une autre. Et ces moyens sont insuffisants.A titre de comparaison, les mutuelles reçoivent +/- un milliard et les fédérations hospitalières** affichent un bilan de plus que 17 millions d'euros, qui sont financés par les cotisations des hôpitaux, et donc fort certainement, indirectement par les honoraires médicaux ! De quoi choquer ...Gilbert Bejjani, Président de l'Absym Bruxelles** données de la BNB ( GIBBIS, Unessa, Zorgnet-Icuro, Santhea )