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Autour des sites de Mol-Dessel et Fleurus, l'incidence du cancer de la thyroïde est supérieure aux moyennes régionales respectives, une situation qui est cependant également constatée dans des zones dépourvues de sites nucléaires. Autour de Mol-Dessel, on constate également une incidence plus élevée de leucémie infantile aiguë, potentiellement en lien avec l'activité nucléaire mais l'observation, basée sur un très faible nombre de cas ne permet à cet égard pas de valider une telle conclusion. Les communes belges situées à proximité de la centrale de Chooz, en France, ont également fait l'objet des recherches. On n'y a détecté aucun cas de leucémie infantile aiguë. Le nombre de cas de cancer de la thyroïde rapporté à une petite population ne permet pas d'en tirer des conclusions valides, sachant que les autorités françaises n'ont pas été sollicitées.Dans l'étude, rien de particulier n'est mis au jour dans les environs de Tihange et de Doel. Présentée mercredi en Commission de la Santé de la Chambre, elle s'est concentrée sur la leucémie chez les enfants de 0 à 14 ans et la thyroïde, deux types de cancer susceptibles de trouver leur origine dans une exposition aux rayonnements ionisants avec une période latence très courte pour le premier, et dans une exposition aux isotopes radioactifs d'iode dont Fleurus est un des principaux producteurs européens pour le second.Les chercheurs se sont basés sur les données du Registre national du cancer jusqu'en 2008, celles-ci étant disponibles depuis 2000 en Flandre et 2004 en Wallonie et à Bruxelles.En collaboration avec l'agence fédérale du contrôle nucléaire (AFCN), l'Institut scientifique de la Santé publique(ISP) a examiné la situation des communes belges situées dans un périmètre de 20 kilomètres autour de sites nucléaires de classe I.Les chercheurs ont développé leurs investigations en intégrant, outre la proximité résidentielle par rapport au site nucléaire, la direction du vent dominant ainsi qu'une "modélisation mathématique des rejets radioactifs". L'étude de l'ISP a été réalisée à la demande de la ministre des Affaires sociales et de la Santé Laurette Onkelinx après un incident survenu en 2008 à l'institut des radioéléments à Fleurus. Les chercheurs recommandent de répéter la surveillance épidémiologique dans les cinq ans, de rendre les données de santé disponibles à un niveau géographique plus petit que la commune et d'intégrer une dynamique internationale.Le centre fédéral d'expertise (KCE) poursuit pour sa part un examen de la situation.