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"Nous avons conclu que les mammographies ont détecté des tumeurs qui ne se seraient jamais développées pour provoquer des symptômes cliniques chez 1,3 million de femmes lors des trente dernières années", concluent les auteurs de l'étude, Gilbert Welch de la faculté de médecine Dartmouth et Archie Bleyer de l'Université des sciences d'Oregon (nord-ouest). Les traitements subis par les femmes sont souvent des interventions médicales lourdes --chirurgie, traitement radiologique, thérapie hormonale et chimiothérapie-- qu'il est préférable d'éviter si ce n'est pas indipensable, soulignent-ils. Les chercheurs ont analysé des données épidémiologiques pour déterminer la fréquence des tumeurs du sein découvertes précocement, et les cancers diagnostiqués à un stade avancé chez des femmes de 40 ans et au-delà entre 1976 et 2008. Depuis le recours systématique à la mammographie aux Etats-Unis, le nombre de détections de cancers précoces du sein a doublé, mais le taux de femmes diagnostiquées d'un cancer avancé a baissé de seulement 8%. Selon les chercheurs, les mammographies n'ont donc pas permis de détecter efficacement les cancers avancés, mais ont parallèlement conduit à des diagnostics excessifs -- 31% en 2008, soit 70.000 femmes. Ils concluent également que la forte baisse de la mortalité résultant du cancer du sein s'explique surtout par l'amélioration des traitements plutôt que par la détection précoce des tumeurs avec les mammographies.