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Le Dr Claeys est attaché à la concertation et au dialogue constructif. " A cet égard, cela fonctionne aussi très bien avec le président du GBS, le Dr Jean-Luc Demeere. " Donald Claeys précise qu'il s'exprime dans cette interview à titre personnel.Le GBS n'est pas un syndicat médical mais regroupe la connaissance et l'expertise de presque toutes les disciplines médicales. " Attribuer un remboursement à un numéro de nomenclature est davantage une matière syndicale. Mais au sujet du financement du système de santé, le GBS a certainement beaucoup de choses à dire. "Le Dr Claeys estime que le paiement à l'acte reste un instrument irremplaçable. La nomenclature donne une information rapide sur ce qui se passe sur le terrain, mais elle doit ensuite correspondre à la réalité. La révision de la nomenclature est à l'agenda (lire en page 10) - entre autres pour réduire les grands écarts de revenus entre les spécialités." Le paiement à l'acte est performant, surtout lorsqu'il s'agit d'actes techniques ", se souvient le Dr Claeys. " En tant que chirurgien, je me suis concentré sur l'oncologie et j'avais souvent de longues consultations avec des patients. J'appliquais le même tarif que celui prévu pour une simple consultation de médecine interne. " Le poids spécifique des actes intellectuels est plus difficile à mesurer que celui des prestations techniques.Le Dr Claeys estime que le GBS doit s'intéresser beaucoup plus aux médecins qui sont actuellement en formation. " Ils veulent pouvoir exercer correctement leur métier mais ils se sentent plus que jamais insécurisés par rapport à leur avenir. " Ils sont accablés par des informations parfois contradictoires. Ils vont devoir se forger leur propre expérience, étape par étape. " Ils ont pleinement le droit de vouloir un meilleur équilibre entre vie privée et travail. "Pour Donald Claeys, la qualité est un enjeu majeur pour toutes les spécialités. " Les médecins veulent avant tout offrir les 'best proven care'. Durant les dernières décennies, des innovations chères ont parfois été adoptées sans qu'une plus-value soit démontrée. Entre-temps, tout le monde a appris à travailler en suivant les directives et en étant attentif à la sécurité. " Le nouveau secrétaire général estime que l'amélioration de la qualité doit venir des médecins, de leur connaissance clinique.Garantir la qualité entraîne un travail administratif d'enregistrement complémentaire. " Personnellement, c'est quelque chose que je déteste, mais c'est inévitable. La nouvelle génération éprouve moins de difficulté à faire cela. "Le chirurgien estime que les autorités sont une source de surcharge administrative. Elles imaginent surtout des systèmes qui servent à punir les médecins qui ne travailleraient pas correctement. " Un médecin qui fait des efforts supplémentaires pour garantir la qualité, le fait parce qu'il est convaincu de l'utilité de le faire. C'est très difficile de mesurer et de récompenser cette implication. "Donald Claeys n'est pas un grand fan du plan actuel sur le réseautage hospitalier. Il trouve que cette réforme a du sens si elle peut permettre de faire coïncider une offre à une zone de soins, de lutter contre la fragmentation, d'organiser éventuellement de façon plus rationnelle les lits hospitaliers, et, certainement, pour mieux adapter les soins hospitaliers à la première ligne. Il craint que le modèle serve, surtout dans les réseaux suprarégionaux, à drainer les soins d'excellence vers quelques hôpitaux. " L'idée ne peut pas être de référer toutes les pathologies complexes au même endroit et de mettre un terme à l'expertise locale. "Le nouveau secrétaire général du GBS estime que les réseaux doivent surtout se mettre en place en se basant sur une meilleure efficience au niveau des coûts et une façon plus logique de pratiquer. Il estime qu'avec un peu de soutien, les médecins parviendront très bientôt à collaborer. " A former un mélange entre les spécialistes des petits et grands hôpitaux, des généraux et des universitaires. A parler ensemble, construire des projets en commun et éventuellement échanger des membres des staffs à temps partiel. "La concentration des soins lui inspire des commentaires similaires : " Le volume joue un rôle dans tous les soins, mais on ne peut pas fixer les volumes en tenant une simple comptabilité du nombre de patients." Il faut tenir compte de l'infrastructure actuelle pour organiser les soins complexes. Il y a-t-il un bon service de soins intensifs prenant en charge assez de pathologies lourdes et variées ? Le Dr Claeys est partisan d'une collaboration multidisciplinaire plus large dans certains domaines : le conseil génétique, la recherche, le post-traitement, ... " Le traitement chirurgical pour le cancer de l'oesophage et du pancréas n'est pas un bon choix pour lancer une mesure de concentration des soins parce que les résultats à long terme sont mauvais et que l'application des nouveaux traitements multidisciplinaires est perturbée lorsque l'on se concentre trop sur l'acte technique et chirurgical. On copie ce qui s'est passé il y a vingt ans à l'étranger et qui a été adapté entre-temps. C'est à comparer avec, par exemple, le cancer du rectum pour lequel il est possible d'obtenir un gain important et pour lequel la chirurgie est décisive. Mais la qualité de l'intervention peut faire une grande différence, par exemple, en ce qui concerne l'incontinence. Il s'agit de veiller au bien-être et à la qualité de vie du patient. C'est très important. "Wouter Colson