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"Qui pense que des mesures Covid fortes ne sont pas nécessaires ? La Wallonie compte déjà 46 % de patients hospitalisés en plus qu'au plus fort de la première vague. Bruxelles est au même niveau que lors du pic de la première vague et la Flandre suit le mouvement. Aux Cliniques de l'Europe, nous suivons plutôt la courbe Wallonne", prévient Peter Fontaine. Le CEO des Cliniques de l'Europe rappelle qu'à la mi-mars, au début du confinement, son hôpital comptait 22 patients pour atteindre un pic de 85 patients. "Aujourd'hui, nous sommes déjà à 110 patients et aucune mesure forte n'a été prise pour éviter une autre augmentation. Nous sommes très inquiets parce que nous avons cinq unités Covid ouvertes - nous en avions quatre lors du pic de la première vague - et nous avons deux unités de soins intensifs (20 lits en tout) qui sont saturées. Nous avons déjà treize patients en soins intensifs. Nous avons arrêté toutes les activités non-urgentes. Ce qui nous permet de récupérer du personnel des quartiers opératoires, mais cela ne suffit pas parce que ces renforts doivent avoir des compétences particulières en soins intensifs. A cela s'ajoute, le personnel qui est malade. Nous allons tout faire pour avoir 23 lits de soins intensifs disponibles au 2 novembre mais il sera très difficile d'ouvrir 30 lits USI sans infirmières supplémentaires. Nous avons le même problème au niveau des unités Covid. Nous avons fermé une unité de soins palliatifs et une unité psychiatrique pour libérer du personnel pour les unités Covid. Si nous devons ouvrir une unité Covid supplémentaire, nous allons devoir faire des choix pour déterminer quelles interventions seront prioritaires. Cela risque d'arriver."Peter Fontaine souligne que cette situation est identique dans les autres hôpitaux de son réseau. En tout, ils prennent en charge 417 patients. Heureusement, les Cliniques de l'Europe peuvent transférer des patients vers des hôpitaux flamands. "En transférant une dizaine de patients par jour, nous parvenons à prendre en charge 110 à 115 patients. Ces transferts peuvent encore nous aider durant une semaine, mais dans quelques jours les hôpitaux flamands seront aussi saturés. Nous serons alors obligés de faire des choix entre les patients."Quant au transfert des patients vers des hôpitaux étrangers, Peter Fontaine estime que c'est aux autorités de s'en charger. Et de s'étonner, à l'instar d'autres dirigeants hospitaliers, du manque de mesures fortes de la part des autorités fédérales et régionales.