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La Belgique compte au 31-12-2018, 2.036 pédiatres en droit de prester, soit une progression de 2% en un an. Ceci représente une densité de 1,4 pédiatre/10.000 habitants. Ils étaient 2.001 fin 2017. Parmi eux, 527 pédiatres de 65 ans et plus et 88 neuropédiatres. On distinguait 431 pédiatres en formation (28%) toutes années de formation confondues. On comptait fin 2016, 1.607 pédiatres agréés dont 1.492 pédiatres actifs et 909 ETP soit une croissance en ETP de 0,6% l'an depuis 2009. Fin 2016, toujours en ETP, on comptait 48% de néerlandophones et 33% d'hommes. 86% sont conventionnés et 88% accrédités.Les pédiatres vieillissent linéairement dirions-nous, mais pas dramatiquement, et tenant compte de l'essentiel : les ETP rajeunissent légèrement. Les pédiatres enregistrés avaient ainsi 53 ans en 2009 et 53,9 ans en 2016 tandis que les ETP, après une moyenne très légèrement vieillissante, en sont à 49,5 ans en moyenne. La pyramide des âges n'est pas trop préoccupante : si sur son épaule " gauche ", elle compte 225 pédiatres de 75 ans et plus, 105 '70-74 ans' et 157 '65-69 ans' ; sur son épaule " droite ", une cohorte fringante apparaît avec 229 moins de 35 ans, 233 '35-39 ans' et 246 '40-44 ans'. 85% des pédiatres ont entre 35 et 64 ans et 63% entre 35 et 54 ans.Où travaillent-ils ? Sur les 1.423 comptés en ambulatoire, seuls 347 exercent en " ambulatoire pur ", 1.108 seraient des " hospitaliers ". La densité la plus forte est observée en Brabant wallon (de 8 à 10/100.000 habitants) suivie notamment de Bruxelles, Hal-Vilvorde et Malmédy (6 à 8).La clé de répartition nord-sud des pédiatres est étrangement proche de 50/50 et non 60/40...Grâce aux codes de nomenclatures propres aux honoraires de surveillance NIC (néonatologie intensive), on parvient à compter 100 pédiatres néonatologues dont 32 travaillant également en cardiologie qui en compte 197 au total. En pneumologie et gastro-entérologie, on en compte respectivement 36 et 90.La prescription d'antibiotiques est très (trop ? ) variable entre arrondissements. En 2017, le pourcentage d'antibiotiques AB atteint 40-45% à Audenarde pour seulement 10-15% à Neufchâteau (1). Concernant les antibiotiques de seconde ligne (ceux que l'on ne prescrit pas en première intention, surtout chez des enfants : il s'agit en particulier des macrolides, des céphalosporines et de l'amoxiclav), l'arrondissement de Waremme est au top avec 50-60% alors que l'arrondissement voisin géographiquement de Huy n'atteint que 30-35%. En revanche, Neufchâteau atteint 45-50% concernant l'indicateur amoxi vs amoxiclav, ce qui est particulièrement faible si on compare aux 85-90% dans l'arrondissement de Maaseik (2).Comment expliquer ces variations ? C'est évidemment multifactoriel. La triade patient-fournisseur de soins-environnement étant au centre de l'explication, croisée avec des facteurs causals tournant autour de l'offre et la demande. Mais si les causes identifiées peuvent parfois indiquer une utilisation non-optimale des ressources, elles ne peuvent pas systématiquement être considérées comme injustifiées. Partant, ces variations n'infèrent pas forcément de l'inefficacité du système lui-même, indique l'Inami.La différence forte de taux de pratique ambulatoire (en particulier entre Brabant flamand et Brabant wallon) est ainsi corrélée à la densité de pédiatres/100.000 habitants plus importante en Brabant wallon, laquelle explique fortement la différence de taux d'interventions suivants : échographie cardiaque, bronchoscopie et endoscopie digestive.On peut noter également des variations tantôt plus faibles tantôt plus élevées entre arrondissements en matière de tubage gastrique pédiatrique ou de perfusions intraveineuses pédiatriques. A voir avec les pédiatres qui sont interpellés par ces pratiques apparemment différentes, les uns préféreraient utiliser des perfusions, d'autres des sondes de gavage pour la réhydratation des petits enfants.La fréquence haute de la pose de drains trans-tympaniques s'explique également dans les arrondissements proches de la côte belge, peut-être en raison des nombreuses tempêtes maritimes mais surtout en fonction, ici aussi, de la triade patient-offre de soins et environnement... Il est important de signaler aux non-pédiatres que la pose des drains transtympaniques ne concerne pas cette spécialité. L'Inami a présenté cet exemple non stigmatisant pour eux afin de leur expliquer les analyses faites au sein de l'institution. Cette intervention n'est d'ailleurs plus recommandée aux Pays-Bas." Les thèmes ont été sélectionnés et préparés par les pédiatres eux mêmes afin de mettre en évidence des variations de pratique et surtout de les expliquer ", souligne l'Inami. " Il s'agit d'une première étape dans la reconnaissance de différences qui ne sont pas toujours justifiées même si elles sont parfois explicables. Il faudra probablement approfondir pour y remédier le cas échéant en collaboration avec l'Inami. "" Nous invitons d'ailleurs toutes les spécialités à effectuer la même démarche que les pédiatres et à prendre contact avec nous ", conclut pour sa part le Dr Meeus.