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C'est vrai, chaque génération a sa propre vision. La nôtre peut dire merci aux acquis sociaux obtenus par nos anciens, au pouvoir d'achat qui, bien qu'il y ait eu une crise, a fait un bond colossal en 20 ans. Ce pouvoir d'achat, plus élevé que celui de nos parents, permet de penser à un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Les jeunes médecins ont aujourd'hui le loisir de s'adonner à leurs passions, de mettre leurs enfants au lit, ou, tout simplement de profiter d'un bon restaurant. Ce n'est pas pour autant que les jeunes médecins oublient leur sacerdoce. Il leur manque cependant peut-être l'audace de s'en prendre aux dinosaures de la profession. Ces dinosaures, parlons-en. L'Ordre des médecins, nous l'avons cité, est lucide. L'institution inchangée depuis 50 ans a bien besoin d'un coup de polish. Il en va de même pour les syndicats. L'Association belge des syndicats médicaux (Absym) notamment, pour qui le rajeunissement des cadres se fait attendre. Marc Moens (66 ans) est là depuis 30 ans, au même titre que le séculaire Jacques De Toeuf (70 ans), alias " le bon client ". Le chirurgien bruxellois restera vraisemblablement président de l'Absym pour un temps encore. On parlera également du récent président sortant Roland Lemye (68 ans) qui, outre 5 ans de présidence à l'Absym a passé un quart de siècle à la tête de la Chambre syndicale du Hainaut, Namur et Brabant wallon. Il a été remplacé par l'interniste Pierre Duprez, à peine plus jeune... N'en jetez plus, la coupe est pleine ! D'ailleurs, où sont les femmes ? La seule femme francophone d'envergure de la profession était sans doute la généraliste Anne Gillet, présidente du GBO pendant trois petites années, remplacée en novembre 2015 par Paul De Munck. C'est bien beau de vouloir attirer les jeunes, mais peut-être faudrait-il prendre en compte la féminisation de la profession également.