Et maintenant que vais-je faire ?

De tout ce plan qui est mon défi ?

De tous ces gens qui interfèrent

En veillant, à garder leurs profits ?

Cette courte paraphrase d'un chanteur célèbre que les aînés d'entre nous n'auront pas manqué de reconnaître (ndlr : Gilbert Bécaud), résume, selon moi, tous les obstacles qu'il faudra franchir pour faire aboutir la réforme en convainquant les uns et les autres de renoncer à certains de leurs avantages ou prérogatives que le temps et les circonstances leur ont octroyés.

Il faut faire aboutir MAINTENANT une réforme en gestation depuis des années

Mettre sur la table un plan ambitieux est certes une initiative heureuse.

Franck Vandenbrouke a en outre judicieusement choisi le moment opportun et a rassemblé dans un seul texte tous les éléments à réformer pour aboutir à un " produit fini " cohérent. Si, selon moi, il a le mérite de l'exhaustivité, le projet ne propose néanmoins rien de neuf. Tout ce qui y est proposé est sur la table depuis plusieurs années et a déjà fait (ou fait encore) l'objet de multiples discussions ou concertations entre les acteurs du secteur de la santé.

Mettre sur la table un plan global de réforme est une chose, rassembler les énergies pour le faire aboutir rapidement en est une autre. A mon avis, bien plus périlleuse et hasardeuse. Les intérêts en jeu sont importants et très divers. Pourtant le temps presse.

Au ministre de trouver la bonne formule et les bons incitants.

Je suis persuadé qu'il en existe.

Relever le défi demandera du courage politique.

En me reportant quelques années en arrière, quand madame De Block (qui n'a pas eu que des mauvaises idées) a lancé son plan de constitution de réseaux hospitaliers, elle s'est heurtée à la levée d'une multitude de boucliers.

A titre personnel, je me souviens avoir hérité du statut de " non fiable " au sein de ma fédération pour avoir pris position en faveur d'un rapprochement des hôpitaux du Centre pour constituer un réseau loco-régional.

Maggie De Block s'y était aussi engagé

Trois années plus tard, le réseau est constitué et, à ma grande satisfaction, son conseil d'administration a opté pour la compétence plutôt que pour la prise en compte d'intérêts politiques lors de la désignation de la direction du réseau. Un bon signal mais aussi la preuve que rien n'est facile dans un secteur au sein duquel les intérêts sont souvent divergents.

Il a donc fallu trois années pour constituer des réseaux dont, à ma connaissance, le fonctionnement idéal (voire le fonctionnement tout court) est encore loin d'être assuré.

Le chantier initié par Frank Vandenbroucke est d'une toute autre ampleur et, selon moi, il doit aboutir à engager un processus irréversible de transformation avant la fin de la législature au risque de ne jamais aboutir. Le Ministre semble en être conscient, puisqu'il assortit ses propositions de dates butoirs pour les faire aboutissent. Mais madame De Block avait fait la même chose en clamant haut et fort (je l'ai personnellement entendu dire) qu'après 20 années d'immobilisme, elle prenait les choses en mains et qu'on allait voir ce qu'on allait voir !

Force est de constater qu'on n'a pas vu grand-chose.

Mettre en place une réforme qui vise l'intérêt général se heurtera inévitablement aux interférences liées aux intérêts particulier.

Les (nombreux) détracteurs de la Ministre n'ont jamais manqué de mettre en doute sa compétence et sa capacité à gérer une réforme complexe pour expliquer qu'en une législature, peu de progrès ont été accomplis.

Le système des soins de santé à la limite de l'implosion

Je suis plus nuancé. Je suis persuadé que les intérêts divergents, voire contradictoires des acteurs du secteur sont à l'origine de manoeuvres de retardement qui expliquent aussi que peu de chantiers ont abouti. Ces manoeuvres n'ont aucune raison de cesser. L'actuel Ministre va s'y heurter comme s'y est heurtée celle qui l'a précédé. Le contexte n'est donc pas facile ! La réforme est pourtant impérative ! Le système des soins de santé est à la limite de l'implosion.

Prétendre, comme le fait l'introduction de la note du Ministre que " l'épidémie a montré la résilience du système " est certes un signal bienvenu de reconnaissance pour le travail et le dévouement de nombreux acteurs du système des soins de santé lors de la pandémie mais constitue une contre-vérité si on se donne la peine d'une analyse froide et objective.

Il faut en finir avec les interminables discussions, il faut agir.Il faut agir vite. Il faut agir sous l'impulsion d'un meneur déterminé et capable de décider après une concertation raisonnable mais limitée dans le temps. Je pense que l'actuel Ministre a les cartes en mains pour être ce meneur.

J'espère qu'il les jouera.

Et maintenant que vais-je faire ?De tout ce plan qui est mon défi ?De tous ces gens qui interfèrentEn veillant, à garder leurs profits ?Cette courte paraphrase d'un chanteur célèbre que les aînés d'entre nous n'auront pas manqué de reconnaître (ndlr : Gilbert Bécaud), résume, selon moi, tous les obstacles qu'il faudra franchir pour faire aboutir la réforme en convainquant les uns et les autres de renoncer à certains de leurs avantages ou prérogatives que le temps et les circonstances leur ont octroyés.Il faut faire aboutir MAINTENANT une réforme en gestation depuis des annéesMettre sur la table un plan ambitieux est certes une initiative heureuse.Franck Vandenbrouke a en outre judicieusement choisi le moment opportun et a rassemblé dans un seul texte tous les éléments à réformer pour aboutir à un " produit fini " cohérent. Si, selon moi, il a le mérite de l'exhaustivité, le projet ne propose néanmoins rien de neuf. Tout ce qui y est proposé est sur la table depuis plusieurs années et a déjà fait (ou fait encore) l'objet de multiples discussions ou concertations entre les acteurs du secteur de la santé.Mettre sur la table un plan global de réforme est une chose, rassembler les énergies pour le faire aboutir rapidement en est une autre. A mon avis, bien plus périlleuse et hasardeuse. Les intérêts en jeu sont importants et très divers. Pourtant le temps presse.Au ministre de trouver la bonne formule et les bons incitants.Je suis persuadé qu'il en existe.Relever le défi demandera du courage politique.En me reportant quelques années en arrière, quand madame De Block (qui n'a pas eu que des mauvaises idées) a lancé son plan de constitution de réseaux hospitaliers, elle s'est heurtée à la levée d'une multitude de boucliers.A titre personnel, je me souviens avoir hérité du statut de " non fiable " au sein de ma fédération pour avoir pris position en faveur d'un rapprochement des hôpitaux du Centre pour constituer un réseau loco-régional.Trois années plus tard, le réseau est constitué et, à ma grande satisfaction, son conseil d'administration a opté pour la compétence plutôt que pour la prise en compte d'intérêts politiques lors de la désignation de la direction du réseau. Un bon signal mais aussi la preuve que rien n'est facile dans un secteur au sein duquel les intérêts sont souvent divergents.Il a donc fallu trois années pour constituer des réseaux dont, à ma connaissance, le fonctionnement idéal (voire le fonctionnement tout court) est encore loin d'être assuré.Le chantier initié par Frank Vandenbroucke est d'une toute autre ampleur et, selon moi, il doit aboutir à engager un processus irréversible de transformation avant la fin de la législature au risque de ne jamais aboutir. Le Ministre semble en être conscient, puisqu'il assortit ses propositions de dates butoirs pour les faire aboutissent. Mais madame De Block avait fait la même chose en clamant haut et fort (je l'ai personnellement entendu dire) qu'après 20 années d'immobilisme, elle prenait les choses en mains et qu'on allait voir ce qu'on allait voir !Force est de constater qu'on n'a pas vu grand-chose.Mettre en place une réforme qui vise l'intérêt général se heurtera inévitablement aux interférences liées aux intérêts particulier.Les (nombreux) détracteurs de la Ministre n'ont jamais manqué de mettre en doute sa compétence et sa capacité à gérer une réforme complexe pour expliquer qu'en une législature, peu de progrès ont été accomplis.Je suis plus nuancé. Je suis persuadé que les intérêts divergents, voire contradictoires des acteurs du secteur sont à l'origine de manoeuvres de retardement qui expliquent aussi que peu de chantiers ont abouti. Ces manoeuvres n'ont aucune raison de cesser. L'actuel Ministre va s'y heurter comme s'y est heurtée celle qui l'a précédé. Le contexte n'est donc pas facile ! La réforme est pourtant impérative ! Le système des soins de santé est à la limite de l'implosion.Prétendre, comme le fait l'introduction de la note du Ministre que " l'épidémie a montré la résilience du système " est certes un signal bienvenu de reconnaissance pour le travail et le dévouement de nombreux acteurs du système des soins de santé lors de la pandémie mais constitue une contre-vérité si on se donne la peine d'une analyse froide et objective.Il faut en finir avec les interminables discussions, il faut agir.Il faut agir vite. Il faut agir sous l'impulsion d'un meneur déterminé et capable de décider après une concertation raisonnable mais limitée dans le temps. Je pense que l'actuel Ministre a les cartes en mains pour être ce meneur.J'espère qu'il les jouera.