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Les 22 et 23 juillet derniers a eu lieu le sommet d'Athènes sur la santé mentale. Une réunion (en partie virtuelle) des ministres de la santé et des représentants des différents pays qui composent la "Région européenne" de l'OMS, soit 53 pays - de Londres à Vladivostok, en passant par la Turquie et Israël. Des associations de patients et des organisations professionnelles y ont également participé. Dans une déclaration publiée à l'issue du sommet, les États membres ont reconnu que la crise du Covid-19 constitue en soi une menace pour la santé mentale à court et à long terme, pour la population en général et pour des groupes vulnérables en particulier. Les ministres déclarent que leur pays mettront la crise pandémique à profit pour faire des efforts supplémentaires, notamment en investissant dans des stratégies préventives, dans la détection précoce dans les soins primaires, dans des soins dits "à bas seuil" et intégrés, et dans des interventions appropriées et innovantes. Les pays s'engagent à participer aux programmes de l'OMS visant à faire de la santé mentale une partie importante et accessible des soins de santé en général. "Il était grand temps de sortir le thème de la santé mentale de l'ombre et de l'intégrer dans les soins de santé généraux et dans le processus de réinsertion", déclare le Dr Hans Kluge. "Depuis février, un groupe consultatif technique s'est penché sur les questions les plus urgentes de notre région. C'est ce travail qui a abouti au sommet d'Athènes.""La santé mentale devrait être considérée comme un droit de l'homme - indispensable à une communauté prospère et performante", souligne encore le Dr Kluge. "Nous devons développer différentes approches pour les différents groupes. Tout d'abord, un programme destiné à la population générale. Deuxièmement, une approche pour les groupes vulnérables, comme les enfants et les jeunes, et les réfugiés par exemple. Enfin, nous voulons accorder une attention particulière à la prise en charge psychologique des travailleurs de la santé et des travailleurs sociaux, sans oublier les aidants familiaux."La semaine précédant le sommet d'Athènes, le Dr Kluge était à Ljubljana pour s'entretenir avec le Premier ministre de Slovénie, qui venait de prendre la présidence de l'Union européenne. "Je veux mettre à profit cette présidence pour promouvoir le renforcement des soins primaires dans l'Union européenne."Hans Kluge explique qu'il ne met pas la présidence slovène à profit à la légère. "La Slovénie est un exemple de pays doté d'un solide secteur de soins de santé primaires. Les gens y ont une grande confiance dans la première ligne. Ils ne se précipitent pas directement à l'hôpital. La première ligne slovène est très bien formée, et elle est bien équipée. Les travailleurs slovènes des soins primaires sont également bien payés. Ils travaillent de manière multidisciplinaire: si l'on veut aider le patient dans sa globalité, en tenant compte des dimensions économiques et sociales, un centre multidisciplinaire reste une bonne solution."La première ligne devrait être le point de convergence des soins de santé, souligne Hans Kluge. "Les hôpitaux sont bien sûr aussi très importants, mais principalement pour prendre en charge les cas complexes."