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Maxime Prévot, ministre wallon de la Santé, ne cache pas son ambition pour ce projet de décret, lors de son exposé en Commission santé. " Il faut doter la Wallonie d'un mécanisme d'intervention permettant à notre parc hospitalier de se régénérer, de s'entretenir, de se renouveler, de se moderniser, le tout en veillant à une responsabilisation accrue des directions hospitalières. "L'homme fort du cdH table sur une reconstruction en 35 ans à travers sept plans quinquennaux successifs, dont le premier sera, au plus tard, pour le 1er janvier 2018.Pour arriver à ces fins, à partir du 1er juillet 2017, le gouvernement wallon autorisera les hôpitaux1 à facturer aux patients admis en hospitalisation un prix d'hébergement. En réalité indolore pour le portefeuille des patients, grâce à la participation des organismes assureurs qui feront office de tiers payant, ce prix permettra de couvrir l'usure et le développement de l'infrastructure hospitalière, ainsi que le renouvellement des équipements (voir encadré). Ce prix d'hébergement sera un prix forfaitaire, calculé sur la base de la valeur théorique de reconstruction à neuf de l'hôpital en fonction de son profil, autrement appelée " juste prix ". Cette forfaitarisation est synonyme de changement de paradigme, puisque le risque de l'investissement ne pèsera plus sur les épaules du pouvoir public, mais sur celles de l'hôpital bénéficiaire, qui devra faire bon usage de l'argent octroyé. Qui plus est, l'hôpital qui facture le prix d'hébergement devra respecter un certain nombre de principes (respecter la loi sur les hôpitaux, dont la programmation hospitalière, s'inscrire dans une démarche d'amélioration continue de la qualité des soins et enregistrer l'état de ses infrastructures dans un cadastre régional), mais surtout atteindre un taux d'occupation suffisant (fixé par l'arrêté). Ces obligations seront compensées par l'équité dans le traitement des projets éligibles pour l'intégration des plans quinquennaux successifs et surtout par la prévisibilité des montants qui seront octroyés. In fine, chacun saura à quoi il peut s'en tenir. " Un arbitrage devra toutefois être fait pour savoir quels dossiers seront retenus dans chacune des programmations quinquennales ", admet Maxime Prévot, tout en minimisant le risque de privilégier un hôpital plutôt d'un autre. " Je ne pense pas qu'il y ait un risque en la matière puisqu'on a prévu le renouvellement intégral du parc sur un horizon maximum de 35 ans. La totalité des hôpitaux aura donc voix au chapitre dans cette périodicité. "La dernière étape de la réforme dépendra toutefois du Fédéral. En effet, certains craignent que la réforme hospitalière de Maggie De Block, dont on ne connait pas encore les intentions, hypothèque le choix des hôpitaux prenant part au premier plan quinquennal. " Il faudra qu'il y ait obligatoirement une expression de ce qu'est la vision du développement des instructions sur les 10 ans qui viennent ", répond Maxime Prévot. " Il n'y a toutefois pas lieu d'attendre que la réforme ait été bouclée par Mme De Block pour pouvoir avancer. Il est probable que les effets plein pot de sa réforme coïncideront davantage avec le calendrier de rédaction du deuxième programme quinquennal. "Laurent ZanellaNotesLe gouvernement wallon interviendra forfaitairement dans le financement des hôpitaux via 4 sous-parties: En Commission santé wallonne, le 14 février, outre la distribution de petits coeurs en chocolat par la présidente, Mme Kapompole (PS), il était question d'examiner les articles du projet de décret. L'ensemble du projet de décret a été adopté, mais qu'y-a-t-on apprit concrètement?