...

La Cour suprême des Etats-Unis a validé dans sa quasi-intégralité la réforme maîtresse de Barack Obama, la loi sur l'assurance maladie, une décision historique qui touchera des millions d'Américains et affectera l'élection présidentielle de novembre. Au terme de trois mois de débats et de spéculations qui ont déchaîné les passions dans tout le pays, le président conservateur de la Cour, John Roberts, a sauvé la loi, en se joignant aux votes des quatre juges progressistes sur les neuf que compte la juridiction suprême. La pièce maîtresse de la réforme, l'obligation pour tout Américain de se doter d'une assurance maladie, a été approuvée dans son principe, donnant une victoire au président démocrate à un peu plus de quatre mois de la présidentielle de novembre. La plus haute juridiction du pays a cependant apporté une limite à l'extension de l'aide aux plus pauvres à 16 millions de personnes, que contestait également plus de la moitié des Etats américains. Elle a estimé que les Etats ne devaient pas perdre l'ensemble des fonds fédéraux pour ce programme s'ils refusaient de l'élargir. "Les Etats sont plus dépendants des fonds fédéraux pour ce programme que pour n'importe quel autre", a déclaré la haute cour. "Rien n'empêche le Congrès de fournir des fonds pour élargir la couverture médicale et d'exiger que les Etats acceptant ces fonds se plient à certaines conditions pour leur utilisation. Ce que le Congrès n'est pas libre de faire, c'est de pénaliser les Etats qui choisissent de ne pas participer à ce nouveau programme en confisquant les fonds existant" pour l'aide aux plus démunis, a ajouté le président de la Cour en lisant la décision.La décision a été accueillie par des clameurs devant la Cour où s'étaient massées un millier de personnes, dont certaines se montraient enthousiastes et d'autres attristées.Plus de la moitié des Etats, tous républicains, avait demandé à la Cour de retoquer l'ensemble de la réforme maîtresse de Barack Obama. La Floride et 25 autres Etats, ainsi qu'une organisation patronale et quatre particuliers, demandaient que l'obligation individuelle de se doter d'une assurance santé soit déclarée anticonstitutionnelle et réclamaient que la loi soit retoquée dans son ensemble, estimant qu'elle ne pouvait pas survivre sans cette pièce maîtresse. Ils jugaient que la loi constitue une violation des libertés individuelles et un élargissement considérable de l'autorité du gouvernement fédéral sur les prérogatives des Etats. "Nous avons répondu à l'appel de l'histoire", avait déclaré Barack Obama lors de l'adoption de la loi en mars 2010. "Nous avons prouvé que ce gouvernement - un gouvernement du peuple et par le peuple - oeuvre encore pour le peuple". Son rival républicain Mitt Romney, qui avait pourtant institué une législation similaire au niveau de l'Etat du Massachussetts dont il était gouverneur, a promis que, si la Cour suprême n'abrogeait pas le texte, il s'empresserait de le faire dès son entrée à la Maison Blanche. Sans attendre, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a promis de se battre pour abroger la loi. La plus grande réforme du président démocrate vise à assurer une couverture maladie à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus. "Je crois qu'il est bon de nous assurer que tous dans ce pays puissent avoir une couverture médicale décente sans être ruinés quand ils sont malades", a scandé mardi le président Obama. Les Républicains ne s'avouent toutefois pas vaincus. La Chambre des représentants américaine votera le 11 juillet pour abroger la loi sur la santé du président démocrate Barack Obama, a indiqué jeudi l'influent élu républicain Eric Cantor, peu après la décision de la Cour suprême confirmant la constitutionnalité du texte. "Le 11 juillet, la Chambre votera une fois de plus pour abroger l'Obamacare", a annoncé M. Cantor, en référence à la réforme maîtresse de M. Obama. Même si la chambre basse dominée par les républicains abolit le texte, l'abrogation n'a aucune chance de passer le cap du Sénat qui reste aux mains des démocrates.