Le vaccin de Pzifer/BioNtech est le premier vaccin autorisé par l'Agence européenne des médicaments, et donc le premier à être administré en Belgique. Jeudi, des vaccins placebo ont été utilisés dans quatre centres hospitaliers du pays1 pour déterminer si la procédure de livraison, de stockage dans les congélateurs des hôpitaux, de décongélation, de transport vers les centres de soins, puis du stockage et de l'administration présentait encore des lacunes.

Pour Dirk Ramaekers, qui dirige le groupe de travail sur les vaccins contre le Covid-19, ce n'est pas le cas. " Quelques détails pourraient être améliorés, mais les hôpitaux et les centres de soins résidentiels disposaient de la plupart des équipements appropriés et tout s'est bien passé. Dans les MR-MRS, les responsables sont déjà bien informés, mais le personnel infirmier a encore besoin de formation ", résume l'intéressé. Des propos corroborés par Yvon Englert, délégué général de la cellule wallonne contre le Covid.

L'importance du transport

Le dry run était surtout l'occasion de vérifier comment se déroule le transport du vaccin qui nécessite d'être congelé à -80°C.

Le transport se fait en deux étapes. D'abord, les doses de vaccin sont transférées du site de production, à Puurs, vers 40 hôpitaux qui disposent chacun d'un congélateur capable de les conserver. Ces hôpitaux serviront ensuite de plaque tournante pour la distribution du vaccin vers les autres hôpitaux et les maisons de repos et maisons de repos et de soins (MR-MRS).

Le transport de Pfizer vers les hubs doit avoir lieu à une température de -80 ° C. C'est donc la société Pfizer elle-même qui assure le transport. La distribution des hubs vers les hôpitaux et MR-MRS se fait quant à lui via des fourgonnettes qui maintiennent les doses de vaccin à une température contrôlée de 4 à 8 degrés. Le vaccin doit donc être décongelé avec d'être transporté. Les doses peuvent ensuite être conservées cinq jours maximums. Les MR-MRS n'ont donc pas besoin d'installations adaptées, si ce n'est un réfrigérateur dédié dont la température est contrôlée.

" Le test a permis de vérifier qu'il n'y avait pas eu de rupture de la chaîne du froid ", détaille Yvon Englert. " Les trois pharmacies hospitalières qui ont participé au test ont été capables de recevoir et stocker les vaccins dans les conditions adéquates. C'était l'enjeu majeur de ce test grandeur nature en termes de logistique. "

Quelques anicroches subsistent toutefois dans le transport des vaccins vers les maisons de repos (MRS), par exemple sur la présence de gants qui évitent de se brûler à cause du froid, ou sur la décongélation des doses qui doit suivre une procédure stricte. Quelques problèmes avec la prescription des vaccins ont également été répertoriés. D'où la nécessité de former le personnel aux procédures qui doivent aujourd'hui être prêtes et distribuées à tous les acteurs concernés. Des webinaires sont notamment prévus.

Pas de pénurie de vaccins en vue

On le sait, tout le monde ne sera pas vacciné en même temps. La Belgique, à l'instar d'autres pays européens, a décidé de vacciner en premier lieu la population âgée (phase 1A) et singulièrement les résidents de MR-MRS ainsi que le personnel, y compris ceux qui ont déjà été atteint par le Covid. " L'objectif affiché est d'atteindre les 700.000 vaccins à l'horizon de fin février ", a spécifié vaccinologue Pierre Van Damme (UAnvers).

10.000 doses de vaccin sont attendues entre Noël et Nouvel an, afin de vacciner 5.000 patients prioritaires, mais la vaccination de masse est prévue après les congés de Noël, comme dans l'ensemble des pays européens. Les Régions ont la main pour décider quelles MR-MRS auront la primeur du vaccin.

Aucune pénurie n'est à craindre, avance le Pr Englert. " Nous connaissons les volumes de vaccins disponibles et nous adapterons la vitesse de vaccination à ces volumes. Nous n'utiliserons pas tout de suite le volume maximum pour monter en puissance, ce qui permettra par ailleurs de veiller à la qualité du processus de vaccination avec une rigueur absolue. "

Les volumes des vaccins vont croître avec l'arrivée prochaine du vaccin de Moderna, dont l'autorisation de l'EMA est prévue au plus tard pour le 4 janvier 2021, ainsi que d'autres vaccins. L'EMA a prévu d'autoriser sur le marché au moins deux vaccins à l'horizon de juin 2021.

La procédure de vaccination veillera toutefois à éviter le gaspillage. Les MR-MRS devront ainsi indiquer à l'avance le nombre exact de doses dont elles ont besoin pour les résidents et les membres du personnel qui ont indiqué qu'ils souhaitent être vaccinés.

1. CHU Ambroise Paré à Mons, St. Nikolaus-Hospital à Eupen, les Cliniques univervisataires St Luc à Bruxelles et l' AZ Sint-Maartensziekenhuis à Malines

Questions subsidiaires sur le vaccin

Dans une conférence de presse organisée en marge de la présentation du dry run, les experts ont également répondu aux questions des journalistes sur le vaccin lui-même.

Il en ressort qu'en MRS, le personnel infirmier sera responsable de la vaccination, sous la houlette du médecin coordinateur. Après l'administration d'une première dose, une seconde est prévue 21 jours après. Le groupe de travail Covid a préparé des webinaires et des vidéos des démarches à suivre.

Le vaccin n'est pas obligatoire, les résidents comme le personnel peuvent donc refuser leur vaccination. L'objectif est de plébisciter le vaccin auprès du grand public. " L'information est cruciale dans les semaines à venir ", estime Yvon Englert. " Les résultats inspirent la tranquillité d'esprit. Nous devons être extrêmement respectueux de l'opinion de chacun et répondre à ses préoccupations. Mais la plupart réalisent qu'un vaccin est une étape vers la solution. " La vaccination étant prévue en deux vagues, le Pr Englert espère que les sceptiques de la première heure se mueront en convaincus lorsqu'ils s'apercevront qu'il n'y a pas d'effets secondaires chez leurs comparses.

Les effets secondaires du vaccin, justement, ont également abordés. Pierre Van Damme a cité le nombre d'études sur l'efficacité et la sécurité du virus, qu'il juge " impressionnantes ". Selon lui, les effets secondaires du vaccin sont communs à d'autres vaccins, soit " des raideurs locales ou des douleurs musculaires, pour 10% de la fièvre, qui aura disparu après deux jours ". À noter que l'impact du vaccin sur les enfants et les femmes enceintes n'a pas encore été étudié. Ces deux publics ne sont toutefois pas concernés par les premières vagues de vaccination.

Une fois vacciné, le patient est enregistré via VaccinNet, qui répond à toutes les exigences en termes de confidentialité. Seules les données anonymisées peuvent être utilisées pour la surveillance. Le gouvernement garde donc tout de même une trace de qui a déjà été vacciné.

Le vaccin de Pzifer/BioNtech est le premier vaccin autorisé par l'Agence européenne des médicaments, et donc le premier à être administré en Belgique. Jeudi, des vaccins placebo ont été utilisés dans quatre centres hospitaliers du pays1 pour déterminer si la procédure de livraison, de stockage dans les congélateurs des hôpitaux, de décongélation, de transport vers les centres de soins, puis du stockage et de l'administration présentait encore des lacunes.Pour Dirk Ramaekers, qui dirige le groupe de travail sur les vaccins contre le Covid-19, ce n'est pas le cas. " Quelques détails pourraient être améliorés, mais les hôpitaux et les centres de soins résidentiels disposaient de la plupart des équipements appropriés et tout s'est bien passé. Dans les MR-MRS, les responsables sont déjà bien informés, mais le personnel infirmier a encore besoin de formation ", résume l'intéressé. Des propos corroborés par Yvon Englert, délégué général de la cellule wallonne contre le Covid.Le dry run était surtout l'occasion de vérifier comment se déroule le transport du vaccin qui nécessite d'être congelé à -80°C.Le transport se fait en deux étapes. D'abord, les doses de vaccin sont transférées du site de production, à Puurs, vers 40 hôpitaux qui disposent chacun d'un congélateur capable de les conserver. Ces hôpitaux serviront ensuite de plaque tournante pour la distribution du vaccin vers les autres hôpitaux et les maisons de repos et maisons de repos et de soins (MR-MRS).Le transport de Pfizer vers les hubs doit avoir lieu à une température de -80 ° C. C'est donc la société Pfizer elle-même qui assure le transport. La distribution des hubs vers les hôpitaux et MR-MRS se fait quant à lui via des fourgonnettes qui maintiennent les doses de vaccin à une température contrôlée de 4 à 8 degrés. Le vaccin doit donc être décongelé avec d'être transporté. Les doses peuvent ensuite être conservées cinq jours maximums. Les MR-MRS n'ont donc pas besoin d'installations adaptées, si ce n'est un réfrigérateur dédié dont la température est contrôlée." Le test a permis de vérifier qu'il n'y avait pas eu de rupture de la chaîne du froid ", détaille Yvon Englert. " Les trois pharmacies hospitalières qui ont participé au test ont été capables de recevoir et stocker les vaccins dans les conditions adéquates. C'était l'enjeu majeur de ce test grandeur nature en termes de logistique. "Quelques anicroches subsistent toutefois dans le transport des vaccins vers les maisons de repos (MRS), par exemple sur la présence de gants qui évitent de se brûler à cause du froid, ou sur la décongélation des doses qui doit suivre une procédure stricte. Quelques problèmes avec la prescription des vaccins ont également été répertoriés. D'où la nécessité de former le personnel aux procédures qui doivent aujourd'hui être prêtes et distribuées à tous les acteurs concernés. Des webinaires sont notamment prévus.On le sait, tout le monde ne sera pas vacciné en même temps. La Belgique, à l'instar d'autres pays européens, a décidé de vacciner en premier lieu la population âgée (phase 1A) et singulièrement les résidents de MR-MRS ainsi que le personnel, y compris ceux qui ont déjà été atteint par le Covid. " L'objectif affiché est d'atteindre les 700.000 vaccins à l'horizon de fin février ", a spécifié vaccinologue Pierre Van Damme (UAnvers).10.000 doses de vaccin sont attendues entre Noël et Nouvel an, afin de vacciner 5.000 patients prioritaires, mais la vaccination de masse est prévue après les congés de Noël, comme dans l'ensemble des pays européens. Les Régions ont la main pour décider quelles MR-MRS auront la primeur du vaccin.Aucune pénurie n'est à craindre, avance le Pr Englert. " Nous connaissons les volumes de vaccins disponibles et nous adapterons la vitesse de vaccination à ces volumes. Nous n'utiliserons pas tout de suite le volume maximum pour monter en puissance, ce qui permettra par ailleurs de veiller à la qualité du processus de vaccination avec une rigueur absolue. "Les volumes des vaccins vont croître avec l'arrivée prochaine du vaccin de Moderna, dont l'autorisation de l'EMA est prévue au plus tard pour le 4 janvier 2021, ainsi que d'autres vaccins. L'EMA a prévu d'autoriser sur le marché au moins deux vaccins à l'horizon de juin 2021.La procédure de vaccination veillera toutefois à éviter le gaspillage. Les MR-MRS devront ainsi indiquer à l'avance le nombre exact de doses dont elles ont besoin pour les résidents et les membres du personnel qui ont indiqué qu'ils souhaitent être vaccinés.1. CHU Ambroise Paré à Mons, St. Nikolaus-Hospital à Eupen, les Cliniques univervisataires St Luc à Bruxelles et l' AZ Sint-Maartensziekenhuis à Malines