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Les dépenses de santé des patients concernés sont sept fois plus élevées que celles des personnes en bonne santé. Pourtant, la prévention reste un parent pauvre en Belgique, avec seulement 2 % du budget des soins qui lui est alloué, bien loin des 5 % recommandés par l'OMS.Certaines pathologies, bien que touchant une minorité, absorbent une part disproportionnée du budget. Ainsi, 4,5 % des membres diabétiques génèrent 12 % des dépenses de santé. Plus frappant encore, 1 % des membres - souvent atteints de comorbidités - consomment à eux seuls plus de 30 % des dépenses. Ces chiffres alarmants montrent l'urgence d'investir dans des politiques de prévention efficaces.La fragmentation des compétences entre les niveaux fédéral et régional freine l'efficacité des mesures préventives. Ce manque de coordination se traduit par une absence de stratégie globale, un gâchis budgétaire et un impact limité sur la santé publique. Les Mutualités libres plaident pour une approche transversale qui inclurait des objectifs et budgets communs, avec une implication accrue des administrations locales. Espaces verts, infrastructures sportives et initiatives citoyennes pourraient soutenir un mode de vie plus sain.Le symposium des Mutualités libres entend mettre en lumière des modèles inspirants, comme l'intervention combinée sur le mode de vie aux Pays-Bas. Ce programme, intégré au remboursement de l'assurance maladie, combine alimentation, sport et coaching comportemental. Résultat : une perte de poids moyenne de 5,1 % sur deux ans pour plus de 100.000 participants.Les mutualités elles-mêmes jouent un rôle central. Leurs données permettent d'identifier des lacunes dans le système, comme le lien entre pollution et consultations médicales. Elles agissent aussi en sensibilisant leurs membres, à l'image des campagnes "Octobre Rose" ou celles sur la santé mentale.Pour Xavier Brenez, directeur général des Mutualités Libres, " il est crucial de démontrer scientifiquement que chaque euro investi en prévention rapporte plusieurs fois sa mise. Si les effets de ces politiques sont parfois lents à se matérialiser, ils n'en sont pas moins indispensables pour enrayer l'explosion des maladies chroniques et garantir un système de soins viable. "Investir dans la prévention, c'est réduire les coûts à long terme tout en améliorant la santé publique. Les Mutualités libres appellent à une prise de conscience urgente et à des actions concertées pour bâtir une société plus saine. Les exemples internationaux montrent la voie?; à la Belgique de s'en inspirer.