Cette semaine, davantage de clarté a été faite au sujet des mesures d'économies qui sortent du cadre de l'accord : l'électrocardiogramme (ECG) lors de l'admission tombera finalement sous l'honoraire de surveillance, et pas sous le budget des moyens financiers. Tous les laboratoires cliniques doivent par ailleurs contribuer.
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Cette semaine, la ministre Onkelinx était face aux médecins, mais selon Marc Moens, rien de vraiment nouveau n'en est sorti. La ministre n'a fait que confirmer ce qui était déjà connu d'après la communication du gouvernement. 166 millions d'économies sur base annuelle dans l'assurance maladie, dont 67 millions chez les médecins. Et en 2013, 53 millions devront déjà être économisés (dans une autre note, il est question d'un montant de 37 millions pour cette année). Les économies dont il est question ne sont d'ailleurs pas encore approuvées. Les chiffres ci-dessus sont cités depuis le 30 mars, mais ne sont pas encore à 100% définitifs. Noeuds juridiquesCôté médecin, la plus grande partie sera absorbée par la biologie clinique: 33 millions seront retenus sur l'honoraire forfaitaire pour les patients ambulatoires à l'hôpital. Suivant la première communication officielle du gouvernement, cela ne valait que pour les laboratoires privés. Un " malentendu " semble-t-il, puisqu'en réalité, tous les laboratoires devront faire un effort sur ces forfaits. Selon Moens, il serait aussi question d'une économie de 15 millions parce qu'il serait en réalité impossible de cumuler certains forfaits avec d'autres. Là aussi, cela manque de clarté, souligne-t-il. Le point le plus douloureux pour les syndicats médicaux est l'économie supplémentaire de 16,5 millions d'euros découlant de la fin de l'indemnisation séparée pour l'ECG lors de l'admission. Le gouvernement souhaitait que ces analyses soient financées à partir du budget des moyens financiers. Moens voyait plusieurs obstacles juridiques dans cette disposition. Il s'agit en effet de circuits financiers totalement différents. Mais le gouvernement a entretemps trouvé une solution. " Le commissaire du gouvernement a confirmé lundi matin au Conseil général de l'Inami que l'ECG sera incorporé à l'honoraire de surveillance. " 'Ordre de marche'Aux yeux de Marc Moens, ce n'est en aucun cas une amélioration. "Le résultat final est que le médecin qui fait l'examen ne sera simplement plus payé pour le faire." L'accord de gouvernement épargne aussi la gestion de l'hôpital, pense Moens. " C'est en outre un précédent dangereux : l'honoraire pour un acte intellectuel doit aussi couvrir une prestation technique. " Le soir de la Médico-mut, les 'ordres de marches' sont en une fois devenus très concrets. Dans une lettre écrite juste avant la réunion, l'avis du Conseil technique médical (CTM) est demandé. Ainsi, en tant que Président du CTM, le Dr De Toeuf doit rédiger un texte pour intégrer l'ECG lors de l'admission dans l'honoraire de surveillance. Un avis qui doit être prêt endéans le mois, pour le 21 mai prochain. A défaut, la ministre est en droit de faire appel à l'article 35 de la Loi AMI lui permettant de définir elle-même les modalités. " En ce qui concerne les économies dans la biologie clinique, un groupe de travail est mis sur pied au sein de la médico-mut, présidé par Jo De Cock lui-même. Elle se réunira d'ici deux semaines (le Dr Moens en fera partie) avec la mission de rabotter de 7,73% l'honoraire forfaitaire de biologie clinique pour les patients ambulants. Nécessité fait loiLa ministre n'exclut pas de nouveaux efforts dans les soins de santé si des économies supplémentaires s'avèrent nécessaires à l'automne. Pour la ministre, les mesures de crise priment sur un accord. Moens a exprimé son mécontentement et a posé la question de l'intérêt de conclure encore un accord, lundi lors du Conseil général de l'Inami, du Comité de l'Assurance et dans la médico-mut. Du côté de l'arrière banc de L'Absym, on semble prêt à l'action: "Tout le monde en a plus qu'assez. Le point est aussi à l'agenda de la réunion statutaire du conseil d'administration de l'Absym, planifiée ce 4 mai prochain. La clarté sera faite sur les actions à entreprendre. " Entretemps, la ministre veut revoir le financement des hôpitaux, pour lequel des discussions sont en cours. Moens prévient: "les médecins ne s'en porteront pas mieux, et les patients non plus". Il s'interroge sur l'objectif. Alors que des économies douloureuses sont appliquées dans l'assurance maladie, on trouve pourtant bien l'argent pour cinq laboratoires de cathétérisme en Flandre, la plupart totalement superflus selon Moens. " Cela coûte des dizaines de millions, alors que les chiffres des laboratoires de cathétérisme sont déjà partout dans le rouge en Belgique. La qualité va baisser parce qu'aucun laboratoire de cathétérisme ne recevra plus assez de patients."