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Le " désert médical ", décrié par le président français François Hollande, pourrait-il s'installer également dans le sud de la Belgique? A l'hôpital de Bastogne, notamment, le service de maternité a été fermé il y a cinq ans. A Virton , c'était il y a dix ans déjà. Depuis, les femmes habitant ces régions doivent se rendre à Arlon, Marche-en-Famenne ou Libramont pour accoucher."Cette problématique française vécue dans le Lot n'est pas tout à fait similaire à ce que l'on vit en province de Luxembourg. La personne concernée en France a dû quitter l'hôpital pour faire un trajet d'à peu près 1h20 pour se rendre dans une maternité. En province de Luxembourg, les sites hospitaliers sont séparés à l'heure actuelle de 20 à 30 minutes", confie le docteur Philippe Deleuse, porte-parole de Vivalia, l'intercommunale en soins de santé en province de Luxembourg."C'est vrai qu'il y a déjà eu par le passé la fermeture des maternités à Virton et Bastogne, mais nous n'avons jamais eu d'incident sérieux à déplorer comme celui s'étant produit en France".Rebondissant sur les propos de François Hollande qui veut réduire à 30 minutes maximum la durée pour apporter des soins en urgence à une personne en difficulté, le directeur médical des sites hospitaliers de Marche, Bastogne et Vielsalm assure que cet intervalle médical libre est de 15 minutes en province de Luxembourg."La province Luxembourg compte 270.000 habitants sur un large territoire, mais les structures sont rapidement joignables", insiste-t-il.Pour ce qui concerne la fermeture éventuelle du service d'urgences à Bastogne, plusieurs fois évoquée ces dernières années par différents mandataires politiques luxembourgeois, le directeur médical se veut catégorique."Il n'a jamais été question de fermer l'hôpital de Bastogne et pour ce qui concerne les urgences, nous ne savons pas encore vers quoi nous allons. Par contre, il vaut mieux avoir une vraie permanence dans des sites de proximité plutôt que de montrer à la population des permanences de façade", dit-il. "Notre grosse problématique se situe surtout au niveau de la pénurie médicale, de la difficulté de recruter des médecins dans des équipes constituées de peu de médecins. Les médecins sont davantage enclins, aujourd'hui, à travailler dans de larges équipes, pour diminuer entre autres le nombre de tours de gardes. Il faut donc travailler avec des équipes médicales performantes pour juguler cette pénurie médicale que l'on connait en Belgique, aussi bien au nord qu'au sud".