Le programme politique du candidat Macron fait 13 pages. Il dresse à peine les contours de sa future politique. Concernant la santé, on trouve dix itérations du terme dans son manifeste.

D'abord pour défendre son bilan. En cinq ans, le numerus clausus a été supprimé au profit d'un numerus apertus. Des investissements " historiques " ont été consentis pour revaloriser les soignants et reconstruire l'hôpital. Ses détracteurs diront qu'il aura fallu attendre une crise majeure pour voir ces investissements arriver. Un reproche que l'on peut toutefois également faire à la majorité des gouvernements européens.

Diverses autres actions ont été menées pour " remettre le système à flot, pas de régler des problèmes accumulés depuis des décennies ", explique Emmanuel Macron dans son programme.

Que promet le candidat Macron ?

Quelles sont solutions avancées par le candidat Macron ? Donner la priorité à la prévention, notamment par le biais d'un bilan de santé complet et gratuit aux âges clés (25, 45 et 60 ans). Le candidat promet également de poursuivre le sauvetage de l'hôpital, via un plan de recrutement d'infirmiers et d'aides-soignants, la diminution des charges administratives pour les soignants et une place centrale donnée aux médecins dans la gouvernance.

Emmanuel Macron aborde également les déserts médicaux, par le prisme de la co-construction. Il propose notamment une conférence des parties prenantes pour construire les solutions locales et nationales autour d'un objectif : assurer l'accès aux soins pour tous. Le reste est assez classique avec le recours à la téléconsultation et la promotion de " l'hôpital hors les murs ".

C'est finalement (très) peu étayé. Les Français attendaient plus, à en croire l'enquête Ifop réalisée le jour du premier tour des élections françaises. Il indiquait que la problématique numéro un était la santé (71 %), devant le pouvoir d'achat (68 %), et la sécurité (60 %).

Que fera le président ?

C'est la grande question. Car la santé est un des chantiers prioritaires auxquels Emmanuel Macron souhaite s'atteler dès la première année de son deuxième quinquennat (avec l'éducation, les retraites et la justice)...mais il s'agit aussi d'une thématique qui passe après le pouvoir d'achat.

Il a promis une méthode " refondée ", en faisant davantage appel à la concertation, mais il reste évasif sur le fond. " Aucune mesure disruptive. Ni vraiment de vision ", fustige Libération au lendemain du second tour.

Une campagne qui a manqué de fond

Rien, ou presque, à se mettre sous la dent pendant la campagne présidentielle qui permettrait d'y voir plus clair. On sait les hôpitaux français mécontents. La France connaît, comme ailleurs, une pénurie de personnel soignant, des urgences engorgées. Pourtant, Emmanuel Macron a soigneusement évité de débattre longuement à ce sujet. " Onze petites minutes au mitan des 2h45 de débat télévisé entre les deux candidats du deuxième tour à l'élection présidentielle, ont été consacrées à la santé et à la dépendance, deux sujets pourtant évoqués dès les propos liminaires ", analysait Le quotidien du médecin au lendemain du débat de l'entre-deux tours.

Un débat qui a vu Emmanuel Macron davantage miser sur l'effet d'actions déjà menées que sur une révolution copernicienne. " On a une crise à l'hôpital et des déserts médicaux, dans beaucoup de nos territoires. Sur ce sujet, des décisions ont été prises dès 2018. J'ai mis fin à la baisse de ce qu'on appelle le tarif hospitalier. J'ai mis fin à ce qu'on appelle le numerus clausus. Malheureusement, ça prend trop de temps. Nous avons pris une décision historique pendant la crise, à la fois d'investir plus de 19milliards d'euros dans nos hôpitaux et d'investissements dans les salaires puisqu'on a revalorisé les salaires pour tous les soignants d'au moins 183euros par mois. Ça n'est pas suffisant. On va commencer à améliorer les choses pour les infirmiers et infirmières, les aides-soignants et aides-soignantes dans les mois qui viennent. "

La pauvreté des débats n'a pas empêché les acteurs de la santé à multiplier les appels au vote barrage contre le Rassemblement national. Mais ceux-ci attendent plus et ne voient aucune mesure disruptive pour améliorer la situation. D'aucuns espèrent que l'horizon de cent jours séparant le sacre de Macron aux présidentielles des élections législatives permettra d'y voir plus clair, et, pourquoi pas, quelques solutions déjà émerger.

Qu'en aurait-il été sous Marine Le Pen ?

Dans un monde de politique fiction, Marine Le Pen aurait été élue. Dans son manifeste politique, trois fois plus épais que celui d'Emmanuel Macron, la femme forte du Rassemblement national (RN) estime qu'il faut relever le système de santé français, " qui était, jusqu'à récemment, encore considéré par beaucoup de nos compatriotes comme le meilleur système de santé au monde ".

Comment comptait-elle faire ? En s'attaquant à deux grands chantiers : la gestion bureaucratique de l'hôpital et les déserts médicaux.

Sur la gestion de l'hôpital, Marine Le Pen promettait de modifier la gouvernance en associant un médecin et un directeur à la tête de chaque hôpital public. Autre promesse : l'institution d'un seuil maximum de 10 % de personnels administratifs dans tous les hôpitaux publics car " les cotisations sociales des Français n'ont pas vocation à financer une suradministration chronique qui n'améliore en rien la qualité des soins ".

Concernant les déserts médicaux, le RN proposait de mener " une politique volontaire " avec des consultations remboursées à un prix bonifié aux médecins libéraux par la sécurité sociale, des incitations financières à la création de maisons de santé, et le recours à la télémédecine. Cette politique signifiait la fin des Agences régionales de santé (ARS), créées en 2010 sous le mandat de Nicolas Sarkozy pour " assurer un pilotage unifié de la santé en région, de mieux répondre aux besoins de la population et d'accroître l'efficacité du système ". Un échec pour Marine Le Pen.

La proposition politique de Marine Le Pen était pleine de promesses. Mais, comme souvent avec la politique des extrêmes, elle a eu du mal à expliquer son financement structurel. La candidate RN promettait un investissement de 20 milliards d'euros sur cinq ans, dont une moitié pour l'embauche et la revalorisation du personnel, et l'autre moitié pour investir dans le matériel hospitalier. N'est pas Gérard Majax qui veut...

Le programme politique du candidat Macron fait 13 pages. Il dresse à peine les contours de sa future politique. Concernant la santé, on trouve dix itérations du terme dans son manifeste.D'abord pour défendre son bilan. En cinq ans, le numerus clausus a été supprimé au profit d'un numerus apertus. Des investissements " historiques " ont été consentis pour revaloriser les soignants et reconstruire l'hôpital. Ses détracteurs diront qu'il aura fallu attendre une crise majeure pour voir ces investissements arriver. Un reproche que l'on peut toutefois également faire à la majorité des gouvernements européens.Diverses autres actions ont été menées pour " remettre le système à flot, pas de régler des problèmes accumulés depuis des décennies ", explique Emmanuel Macron dans son programme.Quelles sont solutions avancées par le candidat Macron ? Donner la priorité à la prévention, notamment par le biais d'un bilan de santé complet et gratuit aux âges clés (25, 45 et 60 ans). Le candidat promet également de poursuivre le sauvetage de l'hôpital, via un plan de recrutement d'infirmiers et d'aides-soignants, la diminution des charges administratives pour les soignants et une place centrale donnée aux médecins dans la gouvernance.Emmanuel Macron aborde également les déserts médicaux, par le prisme de la co-construction. Il propose notamment une conférence des parties prenantes pour construire les solutions locales et nationales autour d'un objectif : assurer l'accès aux soins pour tous. Le reste est assez classique avec le recours à la téléconsultation et la promotion de " l'hôpital hors les murs ".C'est finalement (très) peu étayé. Les Français attendaient plus, à en croire l'enquête Ifop réalisée le jour du premier tour des élections françaises. Il indiquait que la problématique numéro un était la santé (71 %), devant le pouvoir d'achat (68 %), et la sécurité (60 %).C'est la grande question. Car la santé est un des chantiers prioritaires auxquels Emmanuel Macron souhaite s'atteler dès la première année de son deuxième quinquennat (avec l'éducation, les retraites et la justice)...mais il s'agit aussi d'une thématique qui passe après le pouvoir d'achat.Il a promis une méthode " refondée ", en faisant davantage appel à la concertation, mais il reste évasif sur le fond. " Aucune mesure disruptive. Ni vraiment de vision ", fustige Libération au lendemain du second tour.Rien, ou presque, à se mettre sous la dent pendant la campagne présidentielle qui permettrait d'y voir plus clair. On sait les hôpitaux français mécontents. La France connaît, comme ailleurs, une pénurie de personnel soignant, des urgences engorgées. Pourtant, Emmanuel Macron a soigneusement évité de débattre longuement à ce sujet. " Onze petites minutes au mitan des 2h45 de débat télévisé entre les deux candidats du deuxième tour à l'élection présidentielle, ont été consacrées à la santé et à la dépendance, deux sujets pourtant évoqués dès les propos liminaires ", analysait Le quotidien du médecin au lendemain du débat de l'entre-deux tours.Un débat qui a vu Emmanuel Macron davantage miser sur l'effet d'actions déjà menées que sur une révolution copernicienne. " On a une crise à l'hôpital et des déserts médicaux, dans beaucoup de nos territoires. Sur ce sujet, des décisions ont été prises dès 2018. J'ai mis fin à la baisse de ce qu'on appelle le tarif hospitalier. J'ai mis fin à ce qu'on appelle le numerus clausus. Malheureusement, ça prend trop de temps. Nous avons pris une décision historique pendant la crise, à la fois d'investir plus de 19milliards d'euros dans nos hôpitaux et d'investissements dans les salaires puisqu'on a revalorisé les salaires pour tous les soignants d'au moins 183euros par mois. Ça n'est pas suffisant. On va commencer à améliorer les choses pour les infirmiers et infirmières, les aides-soignants et aides-soignantes dans les mois qui viennent. "La pauvreté des débats n'a pas empêché les acteurs de la santé à multiplier les appels au vote barrage contre le Rassemblement national. Mais ceux-ci attendent plus et ne voient aucune mesure disruptive pour améliorer la situation. D'aucuns espèrent que l'horizon de cent jours séparant le sacre de Macron aux présidentielles des élections législatives permettra d'y voir plus clair, et, pourquoi pas, quelques solutions déjà émerger.