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L'analyse de la Ligue wallonne pour la santé mentale fournit de nombreux exemples. La famille, par exemple, n'est présentée dans le Guide comme ayant seulement une influence marginale ou même plutôt négative dans la formation de l'enfant et de l'adolescent. Le Guide note même cette affirmation : " Vers 4-6 ans, on constate un sevrage familial et affectif ", une tranche d'âge où, au contraire, les psychiatres et psychologues constatent un attachement aux parents extrêmement fort. L'influence forte et fondatrice de la famille d'origine est complètement niée dans le Guide, affirme la Ligue. Et la mise à l'écart de la famille se cumule avec " l'invitation répétée à l'autodétermination " que la Ligue appelle même la " sacralisation de l'autodétermination " notamment à choisir son sexe, très précocement en fonction des seuls ressentis et conviction de l'enfant ou de l'adolescent. Ce qui fait perdre à l'enfant " le sens de la transmission entre générations ". La Ligue craint l'avènement ou le renforcement de l'enfant-roi voire même de l'enfant-dieu.La Ligue regrette que la sexualité, qui non seulement est abordée de manière très précoce, est donnée comme matière objective et brute à apprendre. La sexualité est présentée avant tout comme un plaisir. Ainsi, pour les 5-8 ans, " parler de la reproduction, du plaisir non reproductif et de la sexualité est pertinent (voire nécessaire) dès les maternelles ". Les 5-8 ans doivent découvrir " le plaisir et la satisfaction liés au toucher de leur propre corps, la découverte de leur propre corps, de leurs parties génitales et de leurs zones érogènes ". Les 9-11 ans doivent pouvoir " ...poser des questions sur le plaisir et sur la sexualité de manière à pouvoir se projeter, et comprendre que l'être humain peut avoir envie ou non d'une sexualité ". Les 12-14 ans ne sont invités qu'à aborder le plaisir de la sexualité, pas ses dérives.Pour la Ligue, le Guide méprise " l'hétéronormativité ", définie d'ailleurs " de manière très contestable ". " En quoi le fait d'être hétérosexuel ne pourrait-il pas être une norme au sens statistique du terme [dès lors que cela concerne] 85% des gens dans les pays occidentaux ? " Se référer à une norme majoritaire ne signifie pas marginaliser les autres, souligne la Ligue, en particulier les transsexuels.La Ligue regrette que le Guide incite à la sexualité précoce et considère de très jeunes ados comme forcément sexuellement actifs en précisant notamment la manière dont il faut éviter les infections urinaires en " urinant après un rapport [sexuel] " .Ainsi, les 9-11 ans devraient déjà connaître " les différents moyens pour se protéger des IST et des grossesses non prévues ". Les 12-14 ans devraient être informés " de la diversité des pratiques sexuelles (au-delà de la pénétration ". Page 187, " les 9-11 ans sont censés apprendre à ''parler de sexualité de manière adéquate et pouvoir communiquer différents ressentis liés à la sexualité, aux premières relations amoureuses et/ou sexuelles''. Page 87, on encourage les 12-14 ans à : ''... décider consciemment de vivre ou non des expériences sexuelles... exprimer son consentement ou l'absence de consentement en fonction de ses limites personnelles en matière de comportement sexuel ". Ils doivent donc pouvoir discuter " de sexualité, y compris les différents types de relations, les raisons d'avoir des relations et les problèmes rencontrés lors de relations sexuelles''.Selon La Ligue, le Guide normalise des pratiques à tout le moins douteuses comme la pornographie : les 9-11 ans doivent être informés de l'influence positive et négative de la pornographie, les 12-14 ans doivent pouvoir comprendre les usages de la pornographie, ses avantages et ses inconvénients. Le Guide normalise même les relations sexuelles éventuellement tarifées puisque dès 12-14 ans, on peut envisager " le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle (travail du sexe, prostitution, escort, accompagnement sexuel mais aussi sexe en échange de petits cadeaux, repas, sorties, petites sommes d'argent) ".Si l'encouragement des sextos a été retiré de la dernière version du Guide, d'autres chapitres continuent toutefois d'encourager les " nudes " dès le plus jeune âge (9-11 ans) au titre des " habiletés et savoir-faire ".La Ligue wallonne pour la santé mentale estime que le Guide EVRAS est totalement acquis à la théorie du genre, celui-ci occupant " une place disproportionnée eu égard à la réalité de la vie et aux préoccupations des enfants et des adolescents ". La Ligue affirme que le Guide postule que " le genre, masculin, féminin ou autre, assumé tôt ou tard par chacun est une pure production culturelle et sociale. Il n'a rien à voir avec la constitution biologique. Chacun peut se détacher des " stéréotypes " que la culture a attribués à chaque genre : un garçon, tout en se sentant du genre masculin, peut décider de venir en robe à l'école et celle-ci devrait l'accepter, sans plus, sous peine de discrimination. Deuxièmement et plus radicalement, chacun peut choisir son genre ; un garçon peut déclarer qu'il se sent une fille et donc qu'il l'est. Et la communauté devrait le désigner et interagir avec lui comme fille. Troisièmement, l'usage commun des simples termes filles, garçons, hommes, femmes doit être proscrit. Ces termes doivent être réservés à ceux qui se ressentent et se choisissent garçons, à celles qui se ressentent et se choisissent filles, indépendamment de leur sexe de naissance et de leur biologie. "Le guide ne mentionne quasi pas d'ailleurs ces termes et lorsqu'ils le sont, ils sont assortis d'un astérisque. Ainsi, les animateurs devraient interpeller les enfants non comme garçons ou filles mais " ceux qui se ressentent filles ou garçons ". Le Guide est donc, selon la grille de lecture de la Ligue, influencé fortement pas les transactivistes qui postulent que chacun peut au fond choisir son genre qui n'est qu'une production culturelle.Non seulement le Guide n'incite jamais à la prudence, mais " implicitement, le Guide proclame même l'inverse : il faut aller de l'avant face à tout choix transgenre qui a l'air de quelque peu s'installer. Une adolescente de 14 ans déclare qu'elle est un garçon : toute la communauté devrait s'incliner devant son choix, y compris via la médicalisation qui va changer son corps, souvent irréversiblement. " D'où une avalanche de jeunes gens dans les cabinets des psychologues et psychiatres avec des plaintes liées au transgenrisme " qui peuvent être une façon de colmater des problèmes psychologiques typiques de l'âge pubertaire ".La Ligue regrette en outre " un gavage d'informations indigestes " avec la question de l'intersexualité qui revient de manière presque obsessionnelle dans le Guide lequel crée en quelque sorte un troisième sexe à côté du sexe masculin et du sexe féminin. Or " il n'y a que deux types d'organes sexuels, féminin et masculin, les intersexes véritables présentant des organes sexuels panachés et très peu développés étant extrêmement rares ", rappellent les psychiatres et psychologues auteurs de l'analyse critique.Enfin, la Ligue affirme que parmi les rédacteurs du Guide figurent, à sa connaissance, " très peu de véritables spécialistes de l'enfance et de la jeune adolescence ". La rédaction du Guide " semble avoir été confiée majoritairement à des travailleurs des services de planning familial ; et de surcroît, s'en sont emparés de facto, ceux qui étaient prosélytes des théories du genre (...) Il n'est évidemment dit nulle part dans le guide que les hypothèses qui la fondent ne sont aucunement validées par la communauté scientifique (...) Le guide comporte à ce propos un énorme paradoxe : il n'arrête pas d'inviter chaque jeune à être lucide et à combattre mille influences sociales, religieuses, culturelles, familiales censées être néfastes... Mais jamais il n'invite à avoir un esprit critique à propos de ce que lui-même énonce. "