Les patrons des universités francophones s'inquiètent des possibilités de restrictions au niveau de l'attribution des numéros Inami prévues dans un projet de loi déposé par le ministre de la Santé. Ils proposent un examen d'entrée à session unique. Ce que rejette la Fédération des étudiants francophones.
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"Le ministre fédéral de la santé Frank Vandenbroucke a introduit un projet de loi relatif à diverses dispositions en matière de santé. Ces dispositions ont été adoptées en commission de la Chambre le 8 décembre 2021. Les possibilités de restrictions dans l'attribution des numéros Inami telles que prévues dans le projet de loi inquiètent fortement les recteurs et rectrices. En particulier dans la mesure où ces restrictions toucheraient de futurs médecins déjà en cours d'études, et ce malgré l'existence d'un examen d'entrée aux études de médecine", communique le Conseil des recteurs et des rectrices ( CRef), qui demande à l'ensemble des parlementaires fédéraux et des entités fédérées d'être particulièrement attentifs à cette situation.Le CRef rappelle qu'il a pris ses responsabilités en matière de contrôle de l'accès aux études de médecine en défendant unanimement, avec l'ensemble des doyens et doyennes des facultés de médecine, l'organisation d' un examen d'entrée à session unique.La Fédération des étudiants francophones (FEF) s'oppose à la demande du CRef de limiter l'examen d'entrée en médecine à une seule session, et rappelle sa désapprobation de toute forme de sélection dans l'enseignement supérieur. "Le contingentement des numéros Inami est un système incohérent, déconnecté des besoins concrets de la population, qui a pour unique raison d'exister la volonté de réduire les dépenses de sécurité sociale, en se basant une théorie infondée. La pénurie de médecins est quant à elle un phénomène bien visible, prouvé, qui touche à la fois la médecine générale et plusieurs spécialisations. Nous nous trouvons dans une situation irrationnelle où nous limitons la formation de nouveaux praticiens, alors que la demande en soins de santé augmente", réagit la FEF. La fédération étudiante rappelle qu'un récent rapport de l'Ares démontre toute l'importance de garder un examen avec deux sessions. "Lors de la dernière édition, ce sont 6.274 personnes qui ont présenté l'examen d'entrée avec un taux de réussite de seulement 8,9% lors de la première session (soit 483 lauréats). La deuxième session avait alors permis d'atteindre un niveau de lauréat plus important, mais toujours trop faible. De manière générale, 73,9% des candidats améliore leurs résultats lorsqu'ils présentent l'examen une seconde fois, et peu d'étudiants peuvent se permettre d'attendre un an entre le passage de deux épreuves. Plutôt que de limiter l'accès à une formation et de facto à une profession dont la Belgique manque cruellement, la FEF appelle les acteurs de l'enseignement supérieur à ne pas céder à la pression exercée par le fédéral. Face aux pénuries et aux enjeux majeurs de santé publique auxquels nous sommes confrontés, toutes les vocations se présentant dans nos facultés de médecine doivent être accueillies et encouragées."