Le nombre d'agressions envers le personnel hospitalier a augmenté de 24% en dix ans, a-t-on appris en fin d'année 2019 : 380 cas ont été recensés en 2000, 554 cas en 2008 et 687 en 2018 soit 2 plaintes par jour.

Le député socialiste Patrick Prévot s'est demandé ce que fait le gouvernement en affaires courantes.

Ce chiffre pourrait cependant n'être que le sommet de l'iceberg.

C'est pourquoi la ministre de la Santé publique Maggie De Block a estimé que ce chiffre ne correspondait pas forcément à la réalité.

Côté mesures, elle rappelle que " dès 2005, des moyens financiers ont été mis à disposition des hôpitaux pour le financement d'agents de sécurité. Cette initiative soutenue conjointement par le SPF Santé publique et le SPF Intérieur est née à l'époque dans le contexte du Pacte de solidarité entre les générations qui consacrait un chapitre spécifique à la création d'emplois pour les jeunes dans le secteur non marchand. Actuellement, environ 18 millions d'euros y sont consacrés. Par ailleurs, depuis 2011, l'octroi d'un complément fonctionnel aux responsables des équipes infirmières est assorti d'une obligation de formation continue à raison de minimum huit heures par an. Ces formations sont validées par le SPF Santé publique et doivent porter sur des aspects concrets et relatifs à la gestion des équipes ".

Malheureusement, l'encadrement du personnel n'est pas la seule solution puisque des patients se présentent aux urgences notamment sous l'effet de l'alcool ou de la drogue, souligne Maggie De Block.

Pour le député Prévot, cependant le sous-financement des soins de santé est patent et il tenait à l'éclairer par le problème des agressions.

Désinfectants contaminés dans les hôpitaux : les autorités lentes à la détente ?

La violence n'est pas le seul problème discuté à la Chambre. La lenteur de la réaction des autorités dans l'affaire des désinfectants contaminés a également fait réagir notamment le Dr Catherine Fonck. Pour rappel : des lots de désinfectants avaient été rappelés en urgence par l'entreprise lilloise Anios, suite à la présence d'une bactérie dans les produits. La bactérie détectée par le fabricant peut causer des infections chez les patients hospitalisés et constituer une réelle menace pour les personnes affaiblies, immunodéprimées ou souffrant de maladies pulmonaires chroniques.

Catherine Fonck : " Si, à ce stade, je ne peux pas affirmer que l'AFMPS a réagi avec lenteur, force est de constater qu'une série de questions se posent quant à la chronologie des évènements: la détection, l'arrêt de la production, la communication entre la France et la Belgique, la communication par les autorités belges aux institutions concernées, le type de communication, l'arrivée sur le terrain et, surtout, la décision de suspendre l'utilisation de ce produit. Après l'alerte de l'autorité sanitaire française, il a donc fallu 96 heures pour que l'information figure sur le site internet de ladite Agence. "

Maggie De Block défend son administration : " Dès que l'AFMPS a eu connaissance de cette information, des renseignements ont été recueillis simultanément auprès de l'ANSM et du fabricant. Lorsque l'AFMPS a reçu la confirmation que la Belgique était concernée par ce rappel de produits, une lettre a été envoyée via e-mail aux réseaux des points de contact matériovigilance des hôpitaux belges, afin de leur demander de mettre en quarantaine les désinfectants Surfa'safe et Opaster Anios. Vu que des désinfectants sont utilisés dans un grand nombre d'hôpitaux belges mais également dans des services de soins de santé hors hôpitaux, l'AFMPS a aussi publié rapidement une communication sur son site internet et diffusé l'information via les réseaux sociaux. "

Il faut raison garder car " si les désinfectants Surfa'safe peuvent contenir le microorganisme environnemental opportuniste Burkholderia cepacia, cette bactérie représente un risque faible pour les personnes en bonne santé ; elle peut causer des infections chez les personnes au système immunitaire faible. Surfa'safe est un désinfectant de la classe 2 B. Il est disponible en tant que biocide qui a fait l'objet d'un enregistrement préalable auprès du SPF Santé publique et en tant que dispositif médical ayant obtenu un marquage CE par un organisme notifié. "

Fort heureusement, cette affaire n'a pas eu d'impact sanitaire mais la réaction des autorités belges est, aux yeux de Catherine Fonck, trop lente. De plus, les acteurs " individuels " (médecins, dentistes, kinés) ainsi que les petites structures n'ont pas été averties dûment.

Une leçon pour des risques sanitaires à venir ?

Le nombre d'agressions envers le personnel hospitalier a augmenté de 24% en dix ans, a-t-on appris en fin d'année 2019 : 380 cas ont été recensés en 2000, 554 cas en 2008 et 687 en 2018 soit 2 plaintes par jour.Le député socialiste Patrick Prévot s'est demandé ce que fait le gouvernement en affaires courantes.Ce chiffre pourrait cependant n'être que le sommet de l'iceberg.C'est pourquoi la ministre de la Santé publique Maggie De Block a estimé que ce chiffre ne correspondait pas forcément à la réalité.Côté mesures, elle rappelle que " dès 2005, des moyens financiers ont été mis à disposition des hôpitaux pour le financement d'agents de sécurité. Cette initiative soutenue conjointement par le SPF Santé publique et le SPF Intérieur est née à l'époque dans le contexte du Pacte de solidarité entre les générations qui consacrait un chapitre spécifique à la création d'emplois pour les jeunes dans le secteur non marchand. Actuellement, environ 18 millions d'euros y sont consacrés. Par ailleurs, depuis 2011, l'octroi d'un complément fonctionnel aux responsables des équipes infirmières est assorti d'une obligation de formation continue à raison de minimum huit heures par an. Ces formations sont validées par le SPF Santé publique et doivent porter sur des aspects concrets et relatifs à la gestion des équipes ".Malheureusement, l'encadrement du personnel n'est pas la seule solution puisque des patients se présentent aux urgences notamment sous l'effet de l'alcool ou de la drogue, souligne Maggie De Block.Pour le député Prévot, cependant le sous-financement des soins de santé est patent et il tenait à l'éclairer par le problème des agressions.