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Le nombre de personnes atteintes d'une maladie rénale chronique augmente de manière inquiétante : en 2024, on estime que 1,1 million de Belges présentent des signes d'atteinte rénale. "Si rien n'est fait, on estime qu'il s'agira de la cinquième cause de mortalité d'ici à 2040", souligne un communiqué du GNFB (Groupement des néphrologues francophones de Belgique) et de la NBVN (Nederlandstalige belgische vereniging voor nefrologie), qui plaident pour le remboursement du dépistage de l'albumine dans les urines.Le problème s'accompagnant rarement de douleurs dans la région des reins ou de symptômes à la miction, la maladie peut demeurer longtemps non diagnostiquée et ce, avec des conséquences potentiellement dramatiques. " Si la maladie rénale chronique n'est pas prise en charge à un stade précoce, les reins vont de moins en moins bien assumer leur fonction, entraînant progressivement des problèmes cardiovasculaires, une insuffisance rénale chronique, voire une prise en dialyse ", souligne le Dr Jean-Marc Desmet, néphrologue à l'hôpital Jolimont et président du GNFB. " C'est précisément pour éviter de telles situations que nous nous associons - GNFB et NBVN - en cette Journée mondiale du rein pour sensibiliser la population à l'importance d'un bon fonctionnement des reins. En effet, beaucoup de gens sont conscients de l'importance d'essayer de garder un taux de cholestérol dans les normes, mais ne savent pas que la présence d'albumine dans les urines peut être tout aussi délétère qu'un taux de cholestérol trop élevé ", poursuit le Dr Desmet." Une atteinte rénale peut être constatée précocement à l'aide d'un simple test urinaire", rappelle la Dre Elien Mahieu, chef du service de néphrologie à l'AZ Glorieux et administratrice de la NBVN. " Or le problème est que le test urinaire qui dépiste la présence de l'albumine dans les urines est réalisé beaucoup trop peu. Aujourd'hui, à peine 4% des patients qui présentent des facteurs de risque tels qu'une hypertension artérielle sont dépistés. Il s'en suit qu'un nombre important de patients passent donc entre les mailles du filet et ne peuvent bénéficier d'un traitement efficient et d'un accompagnement adéquat, avec toutes les conséquences que cela peut avoir. "Le GNFB et la NBVN appellent dès lors au remboursement de ce test : " A ce jour, seules les personnes diabétiques ont droit à un remboursement. Concrètement, nous plaidons en faveur d'un élargissement du remboursement annuel aux personnes souffrant d'une maladie cardiovasculaire connue, d'hypertension artérielle ou ayant des antécédents familiaux de problèmes rénaux et en faveur d'un remboursement de cette analyse tous les cinq ans pour toute personne de plus de 45 ans ", soutient Elien Mahieu.