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Ainsi, les individus pris en compte comme "dépressifs" n'ont pas pu été sélectionnés parmi les affiliés sur base d'un diagnostic, mais sur base de données comme la consommation d'antidépresseurs pendant au moins 4 mois en 2011, et le fait d'avoir suivi une psychothérapie auprès d'un psychiatre. Comme seules les consultations chez le psychiatre sont remboursées et donc encodées auprès de la mutuelle, l'appel à un psychologue n'a pas pu être pris en compte. Finalement, ce sont les données 2009-2013 de 26.616 individus qui ont été analysées.Malgré ces limites, les Mutualités libres en ont ressorti différentes tendances. Parmi la population étudiée, une personne sur 4 a, au cours des 5 années d'observation, effectué au moins un séjour hospitalier lié à des soins psychiatriques. Les durées en sont très variables, 10% de ces hospitalisations durant plus de 5 mois.Plus largement, 57% des personnes étudiées ont connu au moins une période d'incapacité de travail. Un tiers de celles-ci sont mêmes restées en incapacité de travail de manière continue durant les 5 années complètes d'observation (2009-2013).Par rapport à la consommation d'anti-dépresseurs et du suivi d'une psychothérapie auprès d'un psychiatre, les mutualités notent globalement que le suivi des recommandations en matière de durée du traitement est très lacunaire. De nombreux patients ne poursuivent pas suffisamment longtemps leur traitement médicamenteux pour que l'effet soit optimal, selon les recommandations en vigueur. Et il en est de même pour les séances de psychothérapie, alors que la combinaison des deux, à long terme (au moins pour la psychothérapie) semble se détacher comme la solution la plus efficace.Il s'agit sans doute d'un aspect à creuser et à travailler, pointent les Mutualités Libres. D'autant plus que le "coût" d'une personne dépressive est bien plus gonflé par un séjour hospitalier ou une incapacité de travail de longue durée que par le suivi médicamenteux ou la psychothérapie. Un renforcement et un meilleur remboursement de ce suivi (entre autres chez les psychologues, où il est inexistant) seraient donc selon l'Union Nationale des Mutualités Libres un investissement intelligent. "Une étude montre que les personnes suivies par un psychothérapeute consomment moins de médicaments, s'absentent moins du travail et séjournent moins souvent à l'hôpital! ", concluent les Mutualités Libres."Les dépenses en soins de santé d'un actif en dépression s'élèvent à 5.900 euros par an, soit le triple de la dépense moyenne des citoyens belges (1.800 euros)", note-t-elle. En comparaison, "les patients qui doivent se faire hospitaliser pour soins psychiatriques ont des dépenses annuelles moyennes en soins de santé de 14.500 euros". Et "à ces coûts, il convient d'ajouter celui des indemnités d'incapacité qui s'élève à 13.400 euros environ par an par personne. Les indemnités d'incapacité des 17% d'individus en arrêt de travail pendant 5 ans représentent une dépense totale 67.000 euros par personne".