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71% des lecteurs sont en faveur d'une évaluation de la loi, selon l'enquête en ligne sur l'euthanasie menée par le journal du Médecin et Artsenrkant. De plus, les médecins sont circonspects quant au fonctionnement et à la composition de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie (CFCEE). Ils sont 47% à estimer qu'il est nécessaire de revoir le fonctionnement et la composition de la CFCEE, 22% à douter et seulement 31% à considérer que ce n'est pas nécessaire.Est-ce que la réglementation actuelle sur l'euthanasie devrait être élargie aux personnes atteintes de démence ? Le corps médical est divisé sur la question. 46% des médecins sont en faveur de l'élargissement et 43% sont contre. Sur la même thématique, 56% des médecins jugent que la législation actuelle sur l'euthanasie ne doit pas être réduite et que les patients non-terminaux présentant des souffrances psychologiques ne devraient pas être exclus. À noter que les différences entre francophones et néerlandophones sont minimes pour ces deux dernières questions.Enfin, nous avons demandé si la sédation palliative et sa déclaration devaient être réglementées. Bien que près d'un médecin sur trois pense qu'un cadre législatif est nécessaire, une grande majorité (63%) a répondu par la négative.Il y a une différence de culture évidente entre francophones et néerlandophones par rapport à la pratique de l'euthanasie. Si le poids de la population flamande joue évidemment un rôle (deux tiers de néerlandophones pour un tiers de francophones, à peu près), il n'explique pas à lui seul la différence de considération par rapport à la problématique. Différents éléments peuvent expliquer les nuances de sensibilité. D'abord, le procès se déroule en Flandre et est logiquement davantage commenté au nord de la frontière linguistique. Ensuite, l'euthanasie est d'abord apparue aux Pays-Bas, premier pays au monde à avoir légalisé la matière. Ce qui peut expliquer pourquoi la pratique est plus installée dans les moeurs au nord du pays. Enfin, la place qu'occupe l'euthanasie dans l'espace politique est quasi nulle en francophonie, alors que le débat est bien vivant en Flandre.On note donc sans surprise une différence dans la volonté d'évaluer la loi. Seulement 62% des médecins francophones sont en faveur contre 75% côté néerlandophone. Autre exemple : 88% des médecins francophones estiment qu'à l'avenir les médecins seront disposés à donner un avis ou à réaliser une euthanasie lors d'une demande pour des souffrances somatiques en phase terminale. Ils sont à peine 78% en Flandre.