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Luc D'Hooghe, MG bruxellois, a été pendant des années président de la Commission médicale d'Amonis (ex-Caisse de prévoyance des médecins) et a vu des dossiers de médecins en incapacité de travail passer et même pas mal de burnouts. "Les médecins sont les patients les plus mal soignés", croit-il savoir. "Ils sont persuadés qu'ils savent se soigner eux-mêmes mais ils ont rarement un médecin de famille." Cette problématique fait partie d'un problème plus vaste. "Les médecins s'assurent trop peu souvent et insuffisamment contre l'incapacité de travail". Pourtant s'ils ne peuvent pas exercer leur profession pendant une durée longue, c'est une problème immense.Certes, "après un certain âge, il serait normal tous les trois ans qu'ils subissent un check-up : risques cardiovasculaires, examen de l'intestin, des poumons... l'approche préventive propre au reste de la population", pointe le Dr D'Hooghe. "Les problèmes psychiques également pourraient entrer en ligne de compte. Je pense à ce qui mène au surmenage, au début du burnout. Je pense également à la consommation d'alcool comme réaction au stress, l'exercice physique, des astuces en matière de prise en charge personnelle du traitement de même que la consultation d'un médecin traitant..."Mais plus que cela serait selon D'Hooghe contreproductif. Aucun médecin n'a envie de règles supplémentaires. Le screening limité aux aspects psychologiques délivre un message tout à fait erroné. En plus, le check-up devrait être gratuit. "Pourquoi l'Inami ne donne-t-il pas un chèque permettant aux médecins d'être soumis à un tel examen ? Que les médecins ne soient pas performants, c'est contreproductif pour l'assurance maladie, pour les patients et pour la société en général."Les incitants ne manquent pas : points d'accréditation, un check-up en échange d'une niveau moindre de formation continue, une partie du statut social qui ne pourrait être consacré qu'à l'examen préventif...Cet examen devrait être réalisé idéalement par un médecin de référence. Les médecins du travail d'Idewe par exemple sont habitués à ce type d'examens pour des professions comparables. Les MG peuvent aussi être des référents mais après une formation. L'examen doit être standardisé et éventuellement couplé à une évaluation scientifique des résultats."En revanche, ce serait une mauvaise idée de faire faire l'examen par un médecin ami. De même, il vaut mieux que le check-up ne se fasse pas dans la commune d'exercice du médecin mais plutôt dans un cadre géographique en-dehors de la sphère d'activité. Une approche discrète et neutre est dans tous les cas indispensable."