Les Italiens confinés se pressent aux fenêtres pour applaudir les personnels de santé. Chacun sait que ces derniers sont au premier rang d'un combat farouche contre un adversaire démesuré et inconnu. A l'envi, on loue leur dévouement et leur engagement au bord de l'épuisement. Et on n'ajoute pas les risques.

Le Dr Philippe Devos, président de l'Absym , s'en est chargé dans un message aux médecins, rappelant que certains vont mourir, mais que la médecine a décidé d'assumer pleinement sa vocation. Il fait appel à ce vieux mot français qui n'est plus guère utilisé même s'il est peut-être encore dans le dictionnaire, mais qui évoque le caractère sacré.

Il n'est pas sûr que cela ait remonté le moral des praticiens. Certains auront peut-être été choqués voire indignés parce que leur vocation était d'empêcher de mourir, pas de mourir. On a tellement répété depuis des années que la médecine était un métier comme les autres. On a dit et redit que les hôpitaux étaient des entreprises comme les autres, à la recherche d'efficience, à tout prix, et d'une qualité sur papier. Le flux tendu et des moyens adéquats pour des services remplis à 80 ou 90% encadrant les prix ignorait l'hypothèse d'une épidémie caractérisée par une croissance exponentielle et un désarroi des pouvoirs tout aussi exponentiel.

Une protection sociale pour les médecins victimes du coronavirus l

Les soignants sont les combattants engagés pour toute la collectivité. Mais les médecins sont dans une situation particulière parce qu'ils sont en majorité des indépendants, sans statut protecteur, sans réserve. Ils défendent l'intérêt général à leurs propres risques et péril. Les soldats blessés ou tués au feu et leurs enfants bénéficient de soins, de pensions et un minimum de sécurité matérielle que la reconnaissance de la nation leur doit. Les médecins sont dans leur énorme majorité des indépendants, avec un statut dérisoire en cas de maladie ou d'isolement ou de décès et d'arrêts de travail. La moindre des choses est que la Nation les protège, eux et leurs familles ,des éventuels effets dévastateurs de leur sacrifice qu'ils soient atteints ou privés de revenus par les circonstances.

Mais la Nation s'en fout. On vote des centaines de millions pour indemniser les indépendants confinés, les commerces fermés, les restaurants et cafés vidés et même les salariés bloqués. La moindre des choses serait que la Nation apporte aux médecins le réconfort d'une absence de souci matériel. Des consultations normales sont fermées, des interventions supprimées avec les revenus qui en découlent.Pour une certaine période à renouveler mois par mois, on pourrait espérer le versement d'un forfait, à l'égal d'une prime de danger donné aux militaires français en opération et qu'ils surnomment par pudeur le salaire de la peur. Et en cas d'arrêt de travail, il faudra prévoir des indemnités supplémentaires immédiates. Les médecins ne sont pas des salariés et n'ont donc pas de couverture accidents du travail sauf quelques universitaires jouissant des privilèges de fonctionnaires. C'est grâce à cela que la médecine belge est une des moins chères dans les pays industriels. Mais maintenant, il faut les soutenir. Cela ne supprimera ni le danger ni l'épuisement mais enlèvera peut-être un peu de l'inquiétude pour l'avenir des leurs s'il leur arrive quelque chose. On pourrait les indemniser comme s'ils avaient été réquisitionnés et leur donner un statut temporaire en cumul comme les médecins qui étaient rappelés à l'époque du service militaire. Et il faut faire vite si on veut leur faire comprendre qu'on est tous derrière eux et avec eux. L'État et la Sécurité sociale doivent montrer qu'ils cessent de considérer les médecins, au moins tant que le péril n'est pas écarté, comme des charges pesant sur la croissance des entreprises, mais la condition du fonctionnement régulier de la vie du pays..

Comme Churchill disait en 1940 des pilotes de la bataille d'Angleterre : " Jamais autant de gens n'ont eu une telle dette envers si peu. "

Les syndicats médicaux peuvent peut-être associer cette préoccupations à leurs exhortations.

Les Italiens confinés se pressent aux fenêtres pour applaudir les personnels de santé. Chacun sait que ces derniers sont au premier rang d'un combat farouche contre un adversaire démesuré et inconnu. A l'envi, on loue leur dévouement et leur engagement au bord de l'épuisement. Et on n'ajoute pas les risques.Le Dr Philippe Devos, président de l'Absym , s'en est chargé dans un message aux médecins, rappelant que certains vont mourir, mais que la médecine a décidé d'assumer pleinement sa vocation. Il fait appel à ce vieux mot français qui n'est plus guère utilisé même s'il est peut-être encore dans le dictionnaire, mais qui évoque le caractère sacré.Il n'est pas sûr que cela ait remonté le moral des praticiens. Certains auront peut-être été choqués voire indignés parce que leur vocation était d'empêcher de mourir, pas de mourir. On a tellement répété depuis des années que la médecine était un métier comme les autres. On a dit et redit que les hôpitaux étaient des entreprises comme les autres, à la recherche d'efficience, à tout prix, et d'une qualité sur papier. Le flux tendu et des moyens adéquats pour des services remplis à 80 ou 90% encadrant les prix ignorait l'hypothèse d'une épidémie caractérisée par une croissance exponentielle et un désarroi des pouvoirs tout aussi exponentiel.Les soignants sont les combattants engagés pour toute la collectivité. Mais les médecins sont dans une situation particulière parce qu'ils sont en majorité des indépendants, sans statut protecteur, sans réserve. Ils défendent l'intérêt général à leurs propres risques et péril. Les soldats blessés ou tués au feu et leurs enfants bénéficient de soins, de pensions et un minimum de sécurité matérielle que la reconnaissance de la nation leur doit. Les médecins sont dans leur énorme majorité des indépendants, avec un statut dérisoire en cas de maladie ou d'isolement ou de décès et d'arrêts de travail. La moindre des choses est que la Nation les protège, eux et leurs familles ,des éventuels effets dévastateurs de leur sacrifice qu'ils soient atteints ou privés de revenus par les circonstances.Mais la Nation s'en fout. On vote des centaines de millions pour indemniser les indépendants confinés, les commerces fermés, les restaurants et cafés vidés et même les salariés bloqués. La moindre des choses serait que la Nation apporte aux médecins le réconfort d'une absence de souci matériel. Des consultations normales sont fermées, des interventions supprimées avec les revenus qui en découlent.Pour une certaine période à renouveler mois par mois, on pourrait espérer le versement d'un forfait, à l'égal d'une prime de danger donné aux militaires français en opération et qu'ils surnomment par pudeur le salaire de la peur. Et en cas d'arrêt de travail, il faudra prévoir des indemnités supplémentaires immédiates. Les médecins ne sont pas des salariés et n'ont donc pas de couverture accidents du travail sauf quelques universitaires jouissant des privilèges de fonctionnaires. C'est grâce à cela que la médecine belge est une des moins chères dans les pays industriels. Mais maintenant, il faut les soutenir. Cela ne supprimera ni le danger ni l'épuisement mais enlèvera peut-être un peu de l'inquiétude pour l'avenir des leurs s'il leur arrive quelque chose. On pourrait les indemniser comme s'ils avaient été réquisitionnés et leur donner un statut temporaire en cumul comme les médecins qui étaient rappelés à l'époque du service militaire. Et il faut faire vite si on veut leur faire comprendre qu'on est tous derrière eux et avec eux. L'État et la Sécurité sociale doivent montrer qu'ils cessent de considérer les médecins, au moins tant que le péril n'est pas écarté, comme des charges pesant sur la croissance des entreprises, mais la condition du fonctionnement régulier de la vie du pays..Comme Churchill disait en 1940 des pilotes de la bataille d'Angleterre : " Jamais autant de gens n'ont eu une telle dette envers si peu. "Les syndicats médicaux peuvent peut-être associer cette préoccupations à leurs exhortations.