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Le journal De Tijd vient de publier son analyse annuelle des comptes 2022 des hôpitaux flamands. Les résultats sont stupéfiants : la moitié des hôpitaux flamands ont terminé l'année dans le rouge. L'inflation, avec les coûts salariaux en forte hausse et l'énergie plus chère, les tuent. Et l'année 2023 s'annonce plus dramatique encore car les coûts énergétiques pèseront encore plus lourd sur les hôpitaux que l'année précédente."Par rapport à 2021, le résultat global des hôpitaux généraux flamands pour 2022 baisse de 191 millions. D'un bénéfice d'environ 154 millions, on passe à une perte de près de 37 millions. C'est sans précédent. Même pendant les années d'austérité, la baisse n'a jamais été aussi importante", note Zorgnet-Icuro. À l'époque, les hôpitaux - moyennant d'importantes mesures de maîtrise des coûts - parvenaient encore à maintenir les comptes à peu près au même niveau. C'est la première fois que le secteur est globalement dans le rouge. L'analyse annuelle Maha de Belfius nous apprend également que les marges bénéficiaires se sont déjà réduites comme peau de chagrin ces dernières années. Pour 2021, le résultat actuel n'atteint même pas le seuil de 1% du chiffre d'affaires total.Principaux responsables, l'inflation et les prix de l'énergie. " Il y a eu non seulement six indexations salariales, mais aussi une forte augmentation du coût des matériaux, des équipements et des services, par exemple la blanchisserie et le linge de maison ", ajoute l'organisation. L'augmentation des coûts de l'énergie a entraîné un surcoût de 67 millions d'euros en 2022 par rapport à 2021. Les hôpitaux qui construisent ou rénovent subissent en plus l'augmentation exubérante des coûts de construction. En effet, le gouvernement flamand ne prévoit pas de mécanisme d'indexation permettant de suivre l'augmentation réelle des coûts de construction.Il est d'ores et déjà certain que les résultats de 2023 plongeront davantage les hôpitaux dans le rouge. Une enquête de Zorgnet-Icuro, en début de mois, révélait que les hôpitaux verront leurs dépenses énergétiques de 2023 doubler par rapport à 2022. Pour cette année, ce sont 138 millions d'euros de dépenses énergétiques supplémentaires. Si cette augmentation est si forte cette année, c'est parce que de nombreux hôpitaux avaient encore, en 2022, des contrats d'énergie fixes qui arrivent à échéance cette année. Ceux qui ont encore pu clôturer 2022 de manière positive ne pourront peut-être pas le faire cette année. Ils seront dès lors obligés de puiser dans leurs réserves." On peut puiser dans sa tirelire une ou deux fois au maximum, mais tout le monde sait qu'on ne peut pas continuer à couvrir des déficits structurels de cette manière ", explique Margot Cloet, administrateur délégué de Zorgnet. " De plus, les hôpitaux réduisent systématiquement leurs investissements depuis plusieurs années. Cette situation est préoccupante. Sur la compensation fédérale de 80 millions pour l'augmentation des coûts énergétiques, 39 millions vont aux hôpitaux flamands, alors qu'en réalité les coûts supplémentaires s'élèvent à 162 millions. Nous demandons au gouvernement fédéral de faire un effort supplémentaire pour compenser réellement l'augmentation des coûts, ainsi qu'une réduction structurelle de la TVA de 21% à 6% pour le gaz naturel et l'électricité. Au gouvernement flamand, nous demandons que les subventions à l'infrastructure soient liées à l'indice de la construction. "Les résultats financiers montrent une fois de plus à quel point les équilibres sont précaires dans un système de financement hospitalier déséquilibré, où tout est lié. Des mesures fragmentaires et des coûts inattendus - comme la crise de l'énergie - créent rapidement des tensions financières sans précédent.