Pour l'Absym, le financement des postes de garde de médecine générale (PMG), et a fortiori les coûts liés aux employés qui y travaillent ainsi que les charges sociales y afférentes, ne peut en aucun cas provenir du budget alloué aux honoraires de disponibilité des médecins. L'AGEF propose d'aller chercher le soutien financier des autorités locales. Une source d'inspiration pour les autres cercles de MG.
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"Le fonctionnement des postes de garde doit être financé par la communauté et non par les médecins généralistes. Il en va d'ailleurs de même pour les hôpitaux ", s'insurgent les docteurs Philippe Devos (président), Luc Herry (vice-président) et Dirk Scheveneels (vice-président)." Certains cercles de médecine générale souhaitent ouvrir leurs PMG en semaine également. Un financement s'avère donc nécessaire. Nous considérons que ce financement doit provenir de l'Inami et non d'un transfert des honoraires de disponibilité. À l'heure actuelle, les médecins généralistes de garde sont déjà sous-payés pour le travail accompli durant le week-end, les jours fériés et la nuit. Dès lors, le budget alloué à la disponibilité de ces médecins doit servir à améliorer les honoraires des actes de garde et donc les honoraires de disponibilité mêmes."L'Absym considère inacceptable de cautionner ce vol des honoraires de disponibilité.A la mi-juin, le GBO avait réclamé une modulation des honoraires de disponibilité selon les pénibilité et rentabilité de la plage horaire, l'élaboration d'un mécanisme garantissant un honoraire correct pour tous les MG de garde sur tout le territoire, et l'approbation rapide, à titre exceptionnel et temporaire, des projets de garde de semaine déjà déposés à l'Inami.Le Dr Michel Meuris, président de l'Association des médecins de l'Est francophone de Belgique souligne que ce débat est vraiment d'actualité ces jours-ci dans son cercle car l'AGEF a un projet de coordination de la garde de semaine qu'il espère amener à terme l'année prochaine. "Il y a urgence dans certains secteurs de notre cercle et nous voulons pouvoir y remédier le plus efficacement et le plus rapidement possible. Ce projet de coordination de la garde en semaine demande un budget de 175.000 euros afin de créer deux postes de logisticiens pour couvrir l'ensemble du territoire et ses 240.000 habitants." Pour le Dr Meuris, il faut défendre l'idée que le budget nécessaire soit payé par l'inami et que l'économie des honoraires de disponibilité faite par la coordination des gardes et la diminution des médecins gardistes engendrée soit répartie vers les médecins qui effectuent la garde. "Cela correspond chez nous à environ 180.000 d'euros d'honoraires de disponibilité répartis dans plus de dix rôles de garde de semaine", explique le président. "Nous pourrions ainsi rémunérer à sa juste valeur ces médecins "disponibles" pour la population toute la nuit malgré leur travail quotidien et leur offrir un minimum salarial d'au moins 450 euros, en plus de leurs honoraires.""Devant l'urgence de la mise en place d'une coordination de la garde de semaine, nous allons solliciter d'autres pouvoirs publics tels que les communes (70 centimes d'euros par habitants suffiraient à pourvoir à ce budget) et la province afin de les sensibiliser et de réunir cette somme", annonce le Dr Meuris. "Certaines communes se sont d'ailleurs déjà prononcées favorablement. Ce n'est pas une fin en soi mais une demande qui doit sensibiliser nos politiciens de la base - et qui pour la plupart sont actifs dans les partis qui vont se partager les pouvoirs - pour être répercutée vers les sommets de notre gouvernance fédérale !" Une stratégie à défendre par les autres cercles ?