Cette étude sur les gestes barrière a été menée auprès de 844 personnes et en plusieurs phases afin de pouvoir comparer les comportements de la population sur une large période. La première collecte d'informations s'est déroulée du 1er au 11 avril, la deuxième du 22 au 30 avril et la troisième du 13 au 18 mai.

Durant ce mois et demi, on a assisté à une diminution des nouvelles contaminations (de 3.437 en moyenne par jour avec 3.167 patients dans les hôpitaux à 2.428 cas positifs et 1.857 hospitalisations en fin d'étude). En parallèle, la vaccination a fait un bond en avant, avec 36% et 13% de la population ayant reçu, à la mi-mai, respectivement une dose et deux doses de vaccin. À cela est en outre venu s'ajouter un assouplissement important des mesures, tel que la réouverture des terrasses le 8 mai.

Selon l'étude, le respect des règles relatives aux gestes barrière (port du masque, distance physique et sociale et lavage/désinfection des mains) diminue à travers le temps, en particulier en ce qui concerne la distanciation physique et la limitation des contacts sociaux. Ce qui, d'après l'équipe de recherche, témoigne probablement d'un besoin naturel de contacts réels.

Plus les gens ont conscience des risques et conséquences d'une infection, ou sont inquiets de tomber malade, plus ils appliquent les règles

Les femmes sont, en outre, plus rigoureuses dans l'application des règles que les hommes interrogés, tandis que les jeunes (18-35 ans) et les personnes disposant d'un niveau d'éducation plus élevé négligent davantage le respect de la distance physique et sociale par rapport aux autres groupes.

Plus les gens ont conscience des risques et conséquences d'une infection, ou sont inquiets de tomber malade, plus ils appliquent les règles, apparaît-il encore.

Les scientifiques de l'UCLouvain ont aussi constaté qu'une confiance très faible dans les experts et les médias entraîne un suivi nettement plus faible des comportements sanitaires et que l'influence de l'entourage a un impact direct sur le suivi des règles.

Pour Niko Speybroeck, épidémiologiste à l'UCLouvain, "si le nombre de contacts augmente, c'est sûr, la circulation du virus va elle aussi augmenter", met-il en garde. La circulation du virus est en effet influencée par trois paramètres: le nombre de contacts, les risques de transmission par contact (risques diminués grâce aux gestes barrières) et l'immunité de la population.

Si la circulation du virus devait à nouveau augmenter, cela pourrait entraîner une hausse des hospitalisations des jeunes, qui ne sont pas encore vaccinés actuellement, et donc des cas de Covid longue durée, que l'on observe chez de plus en plus de jeunes infectés, prévient le chercheur louvaniste.

Enfin, l'apparition de nouveaux variants pourrait déclencher une troisième vague si l'immunité collective (70% de personnes vaccinées) n'est pas atteinte. "Il est essentiel de continuer à être vigilant si nous voulons pouvoir viser un déconfinement total, sans gestes barrières, d'ici la fin de l'année 2021", conclut Niko Speybroeck.

Belga

Cette étude sur les gestes barrière a été menée auprès de 844 personnes et en plusieurs phases afin de pouvoir comparer les comportements de la population sur une large période. La première collecte d'informations s'est déroulée du 1er au 11 avril, la deuxième du 22 au 30 avril et la troisième du 13 au 18 mai. Durant ce mois et demi, on a assisté à une diminution des nouvelles contaminations (de 3.437 en moyenne par jour avec 3.167 patients dans les hôpitaux à 2.428 cas positifs et 1.857 hospitalisations en fin d'étude). En parallèle, la vaccination a fait un bond en avant, avec 36% et 13% de la population ayant reçu, à la mi-mai, respectivement une dose et deux doses de vaccin. À cela est en outre venu s'ajouter un assouplissement important des mesures, tel que la réouverture des terrasses le 8 mai. Selon l'étude, le respect des règles relatives aux gestes barrière (port du masque, distance physique et sociale et lavage/désinfection des mains) diminue à travers le temps, en particulier en ce qui concerne la distanciation physique et la limitation des contacts sociaux. Ce qui, d'après l'équipe de recherche, témoigne probablement d'un besoin naturel de contacts réels. Les femmes sont, en outre, plus rigoureuses dans l'application des règles que les hommes interrogés, tandis que les jeunes (18-35 ans) et les personnes disposant d'un niveau d'éducation plus élevé négligent davantage le respect de la distance physique et sociale par rapport aux autres groupes. Plus les gens ont conscience des risques et conséquences d'une infection, ou sont inquiets de tomber malade, plus ils appliquent les règles, apparaît-il encore. Les scientifiques de l'UCLouvain ont aussi constaté qu'une confiance très faible dans les experts et les médias entraîne un suivi nettement plus faible des comportements sanitaires et que l'influence de l'entourage a un impact direct sur le suivi des règles. Pour Niko Speybroeck, épidémiologiste à l'UCLouvain, "si le nombre de contacts augmente, c'est sûr, la circulation du virus va elle aussi augmenter", met-il en garde. La circulation du virus est en effet influencée par trois paramètres: le nombre de contacts, les risques de transmission par contact (risques diminués grâce aux gestes barrières) et l'immunité de la population. Si la circulation du virus devait à nouveau augmenter, cela pourrait entraîner une hausse des hospitalisations des jeunes, qui ne sont pas encore vaccinés actuellement, et donc des cas de Covid longue durée, que l'on observe chez de plus en plus de jeunes infectés, prévient le chercheur louvaniste. Enfin, l'apparition de nouveaux variants pourrait déclencher une troisième vague si l'immunité collective (70% de personnes vaccinées) n'est pas atteinte. "Il est essentiel de continuer à être vigilant si nous voulons pouvoir viser un déconfinement total, sans gestes barrières, d'ici la fin de l'année 2021", conclut Niko Speybroeck.Belga