Dans les provinces du Hainaut et d'Anvers, des projets pilotes de 'tests du streptocoque A' sont actuellement en cours dans les pharmacies. Les associations locales de pharmaciens (Uphoc et Kava) veulent savoir si ces tests sont réalisables en pharmacie. L'Absym rejette résolument cette nouvelle tentative d'érosion des tâches du médecin généraliste.
Ces projets pilotes sont une initiative de l'Union pharmaceutique du Hainaut occidental et central (Uphoc) et de l'Association des pharmaciens d'Anvers (Kava), en collaboration avec les Universités de Mons et d'Anvers. Dans ces deux régions, une trentaine de pharmacies y participent. Les projets pilotes ont débuté plus tôt ce mois-ci, pour une période de trois mois. Il n'y a pas eu de consultation préalable des médecins généralistes.
Dans la région d'Anvers, les médecins généralistes ont reçu, concernant leurs patients impliqués dans le projet, une lettre de Kava qui stipulait : " Le ... (date), le patient ci-dessus s'est présenté à la pharmacie avec un mal de gorge, après quoi un autotest a été effectué dans la pharmacie, sous la supervision d'un pharmacien qualifié. (...) Avec cette étude de faisabilité, nous voulons déterminer dans quelle mesure il est possible de mesurer le dépistage du streptocoque A dans une pharmacie. "
Non evidence-based
" KAVA est consciente que l'autotest ne correspond pas aux mêmes normes qu'un examen dans un laboratoire clinique et qu'un examen clinique est en outre très important ", indique encore la lettre.
Si le résultat est positif, le patient est dirigé vers son médecin généraliste, qui peut alors vérifier si des antibiotiques sont nécessaires. Si le résultat ne peut être interprété, le patient est aussi redirigé vers son médecin généraliste. Par contre, si le résultat de l'autotest est négatif, le pharmacien propose un traitement symptomatique local et du paracétamol.
Les médecins généralistes émettent beaucoup de doutes vis-à-vis d'un test dont l'absence de valeur ajoutée avait été confirmée il y a dix ans déjà. La Commission belge de coordination de la politique antibiotique (Bapcoc) avait déjà décidé en 2014 de ne pas recommander de résultats cliniques ou d'autotests pour le traitement des maux de gorge. L'Absym qualifie ce genre de projets de " piètre tentative de faire de la médecine ".
" Libérer du temps pour le médecin généraliste "
Mais ce n'est pas tout. Dans le protocole de tests que l'on trouve sur le site de Kava, on lit que le but scientifique de l'étude pilote est double :
- Limiter la prescription inutile d'antibiotiques ;
- Libérer du temps aux médecins généralistes pour qu'ils puissent se consacrer à des problèmes médicaux plus complexes et urgents.
Ce n'est pas la première fois que les pharmaciens tentent de fragmenter l'éventail des tâches du médecin généraliste et de saper son rôle de coordination sous prétexte de lui libérer du temps. Pour l'Absym, ce projet est une énième tentative de mettre à mal la profession de médecin généraliste. Les pharmaciens ne sont pas formés pour prendre en charge ce genre de soins.
Au sein du groupe de travail Kafka, l'Absym participe activement à la réduction des charges administratives. Mais dans ce cas, il n'y a pas de coopération constructive du tout. Au contraire, les projets pilotes de Kava et de l'Uphoc sont en violation de la loi sur l'exercice des professions des soins de santé (LPSS) qui stipule que nul ne peut exercer la médecine s'il n'est pas titulaire du diplôme légal de docteur en médecine, chirurgie et accouchement ou du grade académique de médecin.
Dr Jos Vanhoof
Dr Johan Blanckaert
Ces projets pilotes sont une initiative de l'Union pharmaceutique du Hainaut occidental et central (Uphoc) et de l'Association des pharmaciens d'Anvers (Kava), en collaboration avec les Universités de Mons et d'Anvers. Dans ces deux régions, une trentaine de pharmacies y participent. Les projets pilotes ont débuté plus tôt ce mois-ci, pour une période de trois mois. Il n'y a pas eu de consultation préalable des médecins généralistes. Dans la région d'Anvers, les médecins généralistes ont reçu, concernant leurs patients impliqués dans le projet, une lettre de Kava qui stipulait : " Le ... (date), le patient ci-dessus s'est présenté à la pharmacie avec un mal de gorge, après quoi un autotest a été effectué dans la pharmacie, sous la supervision d'un pharmacien qualifié. (...) Avec cette étude de faisabilité, nous voulons déterminer dans quelle mesure il est possible de mesurer le dépistage du streptocoque A dans une pharmacie. "" KAVA est consciente que l'autotest ne correspond pas aux mêmes normes qu'un examen dans un laboratoire clinique et qu'un examen clinique est en outre très important ", indique encore la lettre. Si le résultat est positif, le patient est dirigé vers son médecin généraliste, qui peut alors vérifier si des antibiotiques sont nécessaires. Si le résultat ne peut être interprété, le patient est aussi redirigé vers son médecin généraliste. Par contre, si le résultat de l'autotest est négatif, le pharmacien propose un traitement symptomatique local et du paracétamol.Les médecins généralistes émettent beaucoup de doutes vis-à-vis d'un test dont l'absence de valeur ajoutée avait été confirmée il y a dix ans déjà. La Commission belge de coordination de la politique antibiotique (Bapcoc) avait déjà décidé en 2014 de ne pas recommander de résultats cliniques ou d'autotests pour le traitement des maux de gorge. L'Absym qualifie ce genre de projets de " piètre tentative de faire de la médecine ".Mais ce n'est pas tout. Dans le protocole de tests que l'on trouve sur le site de Kava, on lit que le but scientifique de l'étude pilote est double :- Limiter la prescription inutile d'antibiotiques ;- Libérer du temps aux médecins généralistes pour qu'ils puissent se consacrer à des problèmes médicaux plus complexes et urgents. Ce n'est pas la première fois que les pharmaciens tentent de fragmenter l'éventail des tâches du médecin généraliste et de saper son rôle de coordination sous prétexte de lui libérer du temps. Pour l'Absym, ce projet est une énième tentative de mettre à mal la profession de médecin généraliste. Les pharmaciens ne sont pas formés pour prendre en charge ce genre de soins.Au sein du groupe de travail Kafka, l'Absym participe activement à la réduction des charges administratives. Mais dans ce cas, il n'y a pas de coopération constructive du tout. Au contraire, les projets pilotes de Kava et de l'Uphoc sont en violation de la loi sur l'exercice des professions des soins de santé (LPSS) qui stipule que nul ne peut exercer la médecine s'il n'est pas titulaire du diplôme légal de docteur en médecine, chirurgie et accouchement ou du grade académique de médecin.Dr Jos VanhoofDr Johan Blanckaert