I.M.Dans l'équilibre dans les postes de décision, nous avons toujours un problème : nous avons une pondération trop importante de femmes notamment le nursing. Il faut toujours remonter dans l'histoire de la santé c'est un domaine occupé par les soeurs (les congrégations). Lorsque j'ai pris la direction de l'hôpital Saint-Joseph de Saint-Vith, un collègue néerlandophone me dit : " Le retour des femmes ". J'étais perplexe mais il l'avait dit pour cette raison. Quand j'étais jeune homme, les salles d'hôpitaux étaient pleines de religieuses, voulait-il dire. Alors que j'estimais être une pionnière... Mais aujourd'hui, les universités diplôment de plus en plus de femmes. Mais nous avons davantage d'hommes. Le directeur médical est un homme chez nous. Ça a toujours été le cas...

C'est dû à une élection ?

Non. La direction médicale est choisie par le conseil d'administration. Les membres du conseil médical sont par contre élus. Et nous n'avons qu'une seule femme...

Pourquoi ?

C'est une question d'élections. La direction du nursing est la 2e femme depuis que je suis DG. Avant elle, il y avait deux hommes et avant c'étaient des religieuses.

Vous envisagez une politique de quotas pour rééquilibrer les choses ?

Non. Tout est basé sur les compétences avant tout.

Et encourager les femmes à prendre des responsabilités ?

Nous encourageons hommes et femmes à accepter ce type de poste. Pas les femmes en particulier.

Qu'est-ce qui freinent les femmes ?

Je pense que c'est une certaine timidité. C'est plus naturel pour un homme de faire carrière. Pour une femme, " carrière " sonne encore quelque fois comme " mauvaise mère ", " mauvaise épouse ", " domicile sale, non soigné ". Ce n'est pas associé à l'homme. Stimuler les gens à prendre leurs responsabilités.... Pour moi, pouvoir c'est surtout " pouvoir faire ", quelque chose qui se mérite. " pouvoir être " également.

Mais n'y a-t-il pas un problème de temps tout simplement pour les femmes qui sont aussi des mères ?

Absolument ! J'ai été DG à l'âge de 28 ans. Il n'y avait pas de femme DG à l'époque. Maintenant, je pense que c'est surtout une question d'organisation. Pour les hommes, cela se limite souvent à " l'épouse n'a qu'à "...

Les hommes ont une épouse mais les femmes n'ont pas d'épouse...

C'est une vision assez fataliste mais les femmes qui prennent des responsabilités sont souvent très organisées, très efficaces. La rationalité en matière de gestion du temps est une des forces des femmes si vous me permettez de penser de manière catégorielle. Je pense que la bonne gestion du temps est un don plutôt féminin, bien maîtrisé par les femmes.

Les hôpitaux comme le vôtre pourraient-ils faire des aménagements d'horaires ? Vous avez une politique en ce sens ? Imaginons une jeune mère directrice médicale qui raterait une réunion...

Cela ne poserait pas de problème. C'est un drame si on vient mal préparée à une réunion ! Si on s'absente, à condition de prévenir et de s'organiser, ce n'est pas un problème. C'est un des privilèges du pouvoir d'aménager son horaire, contrairement à un ouvrier à la chaîne. La chaîne donne le rythme.

Votre directeur médical est un homme. Cela pourrait être une femme ?

Il n'y a jamais eu de femme candidates. Mais il n'y a pas eu beaucoup de candidats tout court. Car la loi sur les hôpitaux fait de cette fonction quelque chose de très exigeant : beaucoup d'inconvénients et finalement assez peu de pouvoir. C'est l'arbitre sans sifflet ! C'est le poste le plus exposé dans les hôpitaux... La description de fonction est opaque et il suscite la jalousie des autres médecins et ils le vivent comme n'étant pas des leurs, car il semble défendre la direction de l'hôpital et pas leurs intérêts. Mais tous les candidats étaient des hommes malgré tout.

Même à la tête des départements infirmiers, on retrouve énormément d'hommes (près de 40% dans notre sondage). N'est-ce pas incroyable vu que c'est un métier occupé par des femmes en majorité. Timidité et rapport au pouvoir également ? Chez vous, l'adjoint à la Direction infirmière est un homme...

L'homme est aussi la denrée rare. Il est considéré comme plus précieux. C'est une pure hypothèse. Mais la richesse d'une équipe c'est sa diversité : mélange de " timides-penseurs ", de fonceurs, etc. Il est donc toujours précieux d'avoir des hommes dans les équipes infirmières pour apaiser les tensions. On est obligé de reconnaître que certains comportements sont propres à un genre particulier. Sans être sexiste, c'est un constat... Les hommes sont différents dans leur réaction basique que les femmes. C'est enrichissant d'avoir quelqu'un qui réfléchit et réagit autrement. Mais cela reste une hypothèse plus qu'une étude. En psychiatrie, en radio,... j'ai plusieurs hommes chefs. Ils sont surreprésentés.

I.M.Dans l'équilibre dans les postes de décision, nous avons toujours un problème : nous avons une pondération trop importante de femmes notamment le nursing. Il faut toujours remonter dans l'histoire de la santé c'est un domaine occupé par les soeurs (les congrégations). Lorsque j'ai pris la direction de l'hôpital Saint-Joseph de Saint-Vith, un collègue néerlandophone me dit : " Le retour des femmes ". J'étais perplexe mais il l'avait dit pour cette raison. Quand j'étais jeune homme, les salles d'hôpitaux étaient pleines de religieuses, voulait-il dire. Alors que j'estimais être une pionnière... Mais aujourd'hui, les universités diplôment de plus en plus de femmes. Mais nous avons davantage d'hommes. Le directeur médical est un homme chez nous. Ça a toujours été le cas...C'est dû à une élection ?Non. La direction médicale est choisie par le conseil d'administration. Les membres du conseil médical sont par contre élus. Et nous n'avons qu'une seule femme...Pourquoi ?C'est une question d'élections. La direction du nursing est la 2e femme depuis que je suis DG. Avant elle, il y avait deux hommes et avant c'étaient des religieuses.Vous envisagez une politique de quotas pour rééquilibrer les choses ?Non. Tout est basé sur les compétences avant tout.Et encourager les femmes à prendre des responsabilités ?Nous encourageons hommes et femmes à accepter ce type de poste. Pas les femmes en particulier.Qu'est-ce qui freinent les femmes ?Je pense que c'est une certaine timidité. C'est plus naturel pour un homme de faire carrière. Pour une femme, " carrière " sonne encore quelque fois comme " mauvaise mère ", " mauvaise épouse ", " domicile sale, non soigné ". Ce n'est pas associé à l'homme. Stimuler les gens à prendre leurs responsabilités.... Pour moi, pouvoir c'est surtout " pouvoir faire ", quelque chose qui se mérite. " pouvoir être " également.Mais n'y a-t-il pas un problème de temps tout simplement pour les femmes qui sont aussi des mères ?Absolument ! J'ai été DG à l'âge de 28 ans. Il n'y avait pas de femme DG à l'époque. Maintenant, je pense que c'est surtout une question d'organisation. Pour les hommes, cela se limite souvent à " l'épouse n'a qu'à "...Les hommes ont une épouse mais les femmes n'ont pas d'épouse...C'est une vision assez fataliste mais les femmes qui prennent des responsabilités sont souvent très organisées, très efficaces. La rationalité en matière de gestion du temps est une des forces des femmes si vous me permettez de penser de manière catégorielle. Je pense que la bonne gestion du temps est un don plutôt féminin, bien maîtrisé par les femmes.Les hôpitaux comme le vôtre pourraient-ils faire des aménagements d'horaires ? Vous avez une politique en ce sens ? Imaginons une jeune mère directrice médicale qui raterait une réunion...Cela ne poserait pas de problème. C'est un drame si on vient mal préparée à une réunion ! Si on s'absente, à condition de prévenir et de s'organiser, ce n'est pas un problème. C'est un des privilèges du pouvoir d'aménager son horaire, contrairement à un ouvrier à la chaîne. La chaîne donne le rythme.Votre directeur médical est un homme. Cela pourrait être une femme ?Il n'y a jamais eu de femme candidates. Mais il n'y a pas eu beaucoup de candidats tout court. Car la loi sur les hôpitaux fait de cette fonction quelque chose de très exigeant : beaucoup d'inconvénients et finalement assez peu de pouvoir. C'est l'arbitre sans sifflet ! C'est le poste le plus exposé dans les hôpitaux... La description de fonction est opaque et il suscite la jalousie des autres médecins et ils le vivent comme n'étant pas des leurs, car il semble défendre la direction de l'hôpital et pas leurs intérêts. Mais tous les candidats étaient des hommes malgré tout.Même à la tête des départements infirmiers, on retrouve énormément d'hommes (près de 40% dans notre sondage). N'est-ce pas incroyable vu que c'est un métier occupé par des femmes en majorité. Timidité et rapport au pouvoir également ? Chez vous, l'adjoint à la Direction infirmière est un homme...L'homme est aussi la denrée rare. Il est considéré comme plus précieux. C'est une pure hypothèse. Mais la richesse d'une équipe c'est sa diversité : mélange de " timides-penseurs ", de fonceurs, etc. Il est donc toujours précieux d'avoir des hommes dans les équipes infirmières pour apaiser les tensions. On est obligé de reconnaître que certains comportements sont propres à un genre particulier. Sans être sexiste, c'est un constat... Les hommes sont différents dans leur réaction basique que les femmes. C'est enrichissant d'avoir quelqu'un qui réfléchit et réagit autrement. Mais cela reste une hypothèse plus qu'une étude. En psychiatrie, en radio,... j'ai plusieurs hommes chefs. Ils sont surreprésentés.