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Il y a tout juste quatre semaines, les hôpitaux lançaient, via leurs fédérations Gibbis, Santhea, Unessa, Zorgnet-Icuro) un appel commun pour réclamer des mesures drastiques de prévention au Premier ministre et aux ministres-présidents. "À ce moment, les hôpitaux ont vu arriver un véritable tsunami de patients Covid. Quatre semaines se sont entre-temps écoulées. L'effondrement de notre système de santé tout entier a pu être évité sur le fil mais malheureusement, les soins de santé non-Covid, les patients et le personnel en payent parfois le prix fort. Dès lors, les hôpitaux demandent avec insistance au Comité de concertation de poursuivre les efforts entamés. Le chemin à parcourir pour revenir à la normale est encore long et fastidieux ", préviennent les fédérations.Elles dressent un bilan de la situation actuelle dans les hôpitaux :- Le pic de patients Covid a été atteint le 3 novembre. Les hôpitaux belges comptaient alors 7.485 patients (par rapport au pic de la première vague avec 5.759 patients).- Le pic d'occupation aux soins intensifs a, quant à lui, été atteint le 9 novembre avec 1.474 patients (par rapport à 1.285 patients lors de la première vague).- Le 25 novembre, on dénombrait au total 4.570 patients Covid hospitalisés, dont 1.071 en soins intensifs. Le nombre d'hospitalisations quotidiennes s'élève actuellement à 270 personnes en moyenne.- Chaque jour, plus de 150 personnes meurent des suites du virus." L'évolution est donc positive et la tendance à la baisse se poursuit. Près de 500 patients se trouvaient toujours aux soins intensifs, un mois après que le pic de la première vague ait été atteint, le tout dans un contexte de confinement complet. Il y a clairement beaucoup plus de patients atteints lors de cette deuxième vague. De ce fait, les efforts fournis devront être maintenus plus longtemps. Avec une baisse des contaminations au même rythme, il faudra que l'année 2021 soit bien entamée pour que le nombre de patients aux soins intensifs soit à nouveau gérable ", analysent les experts des fédérations.Et de souligner que la pression sur les hôpitaux reste très élevée. "Dans le même temps, la population semble avoir déjà laissé derrière elle ses craintes les plus élevées. Or, les hôpitaux fonctionnent encore et toujours en mode de crise. Les soins non-Covid ont progressivement été arrêtés depuis la deuxième moitié du mois d'octobre. Les services qui accueillaient des patients non-Covid ont aujourd'hui été transformés en services spécial Covid. Les opérations et autres actes médicaux non urgents ont été reportés et les patients attendent. Or, pour certains d'entre eux, des soins non urgents il y a quatre semaines " remis à plus tard ", le sont devenus à présent. Il est plus qu'évident que les soins de santé payeront le prix fort de ce " report ". Ce n'est que quand la pression continuera à baisser, que les hôpitaux pourront entamer le " rattrapage " de ces reports à plein régime. Une tâche lourde qui devra à nouveau être assumée par le personnel. "Les fédérations prédisent que les hôpitaux devront faire face à un travail titanesque dans les mois qui viennent. " Avec l'ouverture des écoles et l'hiver à nos portes, il n'est absolument pas judicieux de relâcher nos efforts. Notre système de soins de santé, et notre personnel soignant, surtout, ne sont tout simplement pas en capacité d'y faire face. La valorisation financière dont ils bénéficient a certainement été plus qu'appréciée mais ce n'est qu'en tenant bon dans nos efforts que nous pourrons aider au mieux nos professionnels de la santé et les autres patients en attente de soins. N'oublions pas non plus le personnel de première ligne ni des structures d'hébergement et de soins. Tous les professionnels de la santé ont particulièrement souffert. "Les hôpitaux belges demandent au Comité de concertation de ne pas plier et de poursuivre les efforts entamés. Ou comme le dit Steven Van Gucht (virologue, " head of viral diseases " à Sciensano) : " Nous faisons du bon boulot pour l'instant. Il faut à présent tenir bon. " "Tout autre choix se traduira par des conséquences lourdes pour les hôpitaux et un risque accru pour la santé de nos concitoyens. "