Fumée blanche au conseil des ministres. Les étudiants en médecine qui terminent leurs études cette année recevront tous une attestation et pourront donc entamer leur stage dans la spécialisation idoine y compris en médecine générale. "Des attestions seront également octroyées aux étudiants qui obtiendront leur diplôme en 2018, 2019 et 2020, et ce, s'il s'avère que les examens d'entrée sont bel et bien efficaces", précise toutefois la ministre De Block.
Pour les étudiants qui démarrent leur cursus en septembre 2017 (après avoir réussi l'examen d'entrée organisé le 8 septembre prochain) et qui termineront en 2023, la ministre suit l'avis de la commission de planification (CP). Le quota 2023 a été évalué à 1.445 nouveaux médecins : 607 en Communauté française et 838 en Communauté flamande. "Cela correspond à 215 médecins de plus qu'en 2020. Pour calculer ces quotas de 2023, la Commission de planification a tenu compte d'une série de paramètres, dont le nombre de médecins qui ne traitent aucun patient et qui ne facturent aucune prestation à l'assurance maladie (l'Inami)."
A partir de 2024, la CP délivrera un quota fédéral pour le pays. La répartition par communauté linguistique est dépolitisée puisque calculée par la Cour des Comptes en fonction de la population.
Un lissage négatif compensera pendant plusieurs années les numéros Inami attribués aux 1.531 médecins francophones en "surnombre" jusqu'à rééquilibrage total. Ainsi, à partir de 2024, les francophones n'auront plus droit qu'à 505 numéros par an.
En cas de sous-nombre, la ministre n'exclut pas un lissage positif.
Ce consensus est le fruit, dit Maggie De Block, d'une large concertation avec le Fédéral, les communautés, les doyens, des experts, etc.
Le problème des attestations accordées en surnombre et qui mettait les étudiants dans l'incertitude, conclut confiante Maggie De Block, "est désormais résolu et les étudiants ne seront pas victimes d'une situation dont ils ne sont pas coupables. Pour le futur, nous avons pris des mesures afin d'éviter que ce genre de situations ne se reproduisent plus."
On croise les doigts.
Le groupe cdH dénonce une fausse bonne solution
Le cdH a trois principales critiques :
1/Puisque le gouvernement fédéral laisse entendre qu'il réexaminera la situation chaque année, il "maintient une épée de Damoclès sur les étudiants francophones, à l'inverse des néerlandophones également concernés par un surplus même s'il est moindre que du côté francophone".
2/La commission de planification est déchargée de la répartition nord-sud au profit de la cour des comptes. Le cdH craint que la clé soit dés lors moins scientifique.
3/Pour les années 2024, 2025 et 2026 (années de sortie des étudiants qui commenceront leurs études en 2018, 2019 et 2020), le lissage négatif offrira 102 numéros Inami en moins chaque année. Pas de quoi lutter contre les pénuries.
Conclusion : "Le MR cède une nouvelle fois au diktat des partis flamands de la majorité."