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L'avis rendu le 23 janvier dernier en commission Santé publique de la Chambre par le président de la commission paritaire en vue de la reconnaissance des quatre médecines non-conventionnelles pose question au Comité interuniversitaire des étudiants en médecine (Cium) et au Vlaams Geneeskundig Studentenoverleg (VGSO).Premier point qui fâche : la question de la probité scientifique de ces médecines. " La médecine non conventionnelle ne fonctionne -par sa propre définition- pas mieux qu'un placébo (cf. le rapport KCE). Or, dans chaque profession médicale et paramédicale, on est censé de procurer une base scientifique solide pour le diagnostic et le traitement. " Ce qui fâche particulièrement les étudiants est l'accès à l'imagerie médicale pour parfaire un diagnostic. " L'absence d'un diagnostic correct et d'un traitement approprié met souvent le patient en danger. D'autant plus, l'autorisation d'utiliser l'imagerie médicale pour des personnes sans formation adéquate concernant son emploi, constitue un risque considérable quand le patient est exposé à la radiation. Si l'on ne dispose pas du savoir médical et de l'expérience, on ne pourra pas soigneusement peser les avantages sur le plan diagnostique et risques de l'intervention. Nous ne pouvons donc pas [entériner] l'évolution actuelle qui met la médecine non conventionnelle au même niveau que la médecine traditionnelle et lui offre une place dans les soins de santé primaires. " Deuxième point : le possible remboursement de ces médecines alors que les budgets de la Santé publique sont déjà sous pression rend le Cium nerveux . Il partage l'avis des doyens qui s'inquiètent pour la sécurité des patients et pour l'emploi correct des moyens financiers publics. " Les doyens ont affirmé qu'ils ne souhaitent en aucune circonstance procurer une éducation dans des disciplines dont l'efficacité n'est pas prouvée scientifiquement." Car organiser former les étudiants à la médecine non-conventionnelle "pourrait à tort laisser entendre que les universités reconnaissent la valeur probante de ces médecines". Or à l'heure où on limite les remboursements de traitements scientifiquement prouvés, le Cium estime que " ces moyens doivent être réservés aux traitements dont l'efficacité est prouvée ". Enfin, la manière dont fonctionne la commission paritaire irrite les étudiants en médecine. Ils soulignent " le manque de délibération démocratique " et le fait que les représentants des Facultés, faute d'évaluation objective pendant les réunions, ont opté pour la politique de la chaise vide. " Par conséquent, tous les conseils formulés par la commission paritaire sont uniquement basés sur l'opinion des représentants de la médecine non conventionnelle. Encore plus inouïe est la proposition de Mme Onkelinx de n'écouter que les représentants de la médecine non conventionnelle à la Chambre. Cela va contre les principes fondamentaux de la démocratie, et il nous semble que cette décision est poussée unilatéralement et contre toute logique. " Les étudiants craignent un jeu politique "qui a comme seul but un remboursement de la médecine non conventionnelle à tout prix". Le Cium et le VGSO demandent " d'urgence " un débat ouvert " dans lequel toutes les parties concernées seront écoutées, dans l'intérêt de la santé de chacun ".