C'est donc épuisé et plein d'amertume, que j'entame ma sixième année de médecine, sans certitude concernant mon avenir, mis à part celui d'un agenda de ministre qui vient s'ajouter à de pesantes études.

Les espoirs d'hier, défaites d'aujourd'hui

Alors que les politiques fédérales se félicitent d'avoir enfin bouclé dans les grandes lignes l'épineux dossier Inami qui gangrène depuis des années le paysage des soins de santé belge, les représentants étudiants comptent leurs victimes.

Car ce sont bien des années de lutte étudiante qui se sont vues balayées dernièrement par le gouvernement fédéral qui d'un revers de main a coupé court à toute perspective d'avenir.

En effet, la donne a bien changé depuis 2014.

Là où des accords avaient été mis sur la table pour sécuriser l'ensemble des étudiants, il n'y a désormais plus aucune certitude nous concernant et "la question des Inami reviendra chaque année sur la table" comme l'a si bien rappelé notre ministre de la santé qui n'a pas hésité à revenir sur ses belles paroles électoralistes.

En plus de ne pas savoir de quoi demain sera fait, nous avons appris quel sort funeste attend les futures promotions, elles qui à cause d'une volonté de remboursement d'une hypothétique dette d'INAMI devront se confronter à une sélection drastique pendant 7 années durant lesquelles leur faible nombre peinera à atteindre les quotas minimaux de médecins généralistes, pire encore, certaines facultés dépossédées de leurs étudiants pourraient mettre la clef sur la porte.

Mais le plus rageant dans tout ça, c'est que nous, étudiants en médecine, n'avons jamais été réellement consultés, écoutés par le monde politique, maintenus à l'écart, et ce jusqu'aux plateaux tv où le gratin débattait de notre avenir en l'absence de toute opposition de terrain.

C'est donc vainement que nous nous égosillons avec d'autres acteurs de terrain à rappeler que la pénurie pointe déjà le bout de son nez, qu'il faut agir maintenant ! Mais non, on continue de s'interroger sur comment sélectionner le plus inhumainement les étudiants tout en important toujours plus de médecins étrangers, du surréalisme à la belge. On crie, on se débat, noyés des mains de nos politiques et personne ne fait rien, nous, étudiants, sommes désormais les otages d'un gouvernement flamingo-flamand qui peut à tout moment décider de notre sort et qui semble planifier dans l'ombre ce qui s'apparente à une future scission de la sécurité sociale.

Scientia vincere tenebras, triste retour à la réalité

La science vaincra les ténèbres, adage ulbien qui nous anime tous et que nous avons vainement tenté de transposer au brûlant dossier Inami en y apportant une réflexion scientifique.

Depuis le début des problèmes, des experts ont tenté de s'élever contre l'obscurantisme politique, que ce soit la commission de planification, qui s'est attelée avec rigueur à l'élaboration d'un modèle dynamique des besoins de la population en médecins ou bien par l'intermédiaire d'étudiants et professeurs, qui ont démontré, articles scientifiques à l'appui, toute l'absurdité de la situation dans laquelle s'enfonce le pays, appuyés par le conseil d'état, une de nos plus hautes instances juridiques. Hélas, il faut croire que cette fois les ténèbres auront eu raison de la science et notre travail d'investigation s'est vu rejeté en bloc par des esprits étriqués, guidés par une idéologie communautariste dont les concepts rigides ont pourtant maintes fois été démontés par de nombreux articles de haute volée publiés dans des revues prestigieuses.

Flamands ou wallons, même combat mais pas à armes égales

En effet, toutes les décisions prises par le fédéral dernièrement entraineront un renouvellement de 150% des médecins flamands contre moins de 30% pour les wallons, 43% si toute sélection était levée, rappelons-le !

A cela s'ajoute une volonté de lisser négativement les étudiants wallons pendant que les "bons" élèves flamands auront droit à un lissage positif.

Deux poids deux mesures qui nous font douter de plus en plus de la légitimité d'un gouvernement qui n'a de fédéral plus que le nom et dont les mesures risquent de mettre à genoux une des meilleure médecine du monde.

Et pourtant, les modèles parlent d'eux mêmes, nous courons tous vers un scandale sanitaire qui affectera l'entièreté du pays.

Et pourtant, personne ne semble prendre la mesure de son impact sur notre société.

Unis sous une même bannière

Mais là où le monde politique, déchiré par le corporatisme ne cesse de se rejeter la faute entre gauche/droite, Nord-Sud, les associations étudiantes, bien qu'acculées au pied du mur, ont réussi à s'articuler autour de positions fortes qu'elles défendront "au finish".

Néanmoins, il est cette fois temps que la société civile prenne conscience que la santé est un enjeu primordial et que nous ne devons pas laisser notre gouvernement fédéral l'enterrer sous couvert de modèles économiques et idéologiques douteux.

Il ne s'agit pas du combat des étudiants en médecine, il s'agit du combat des citoyens belges qui s'ils veulent conserver une médecine de qualité et accessible à tous devront lever le poing aux côtés de leurs futurs praticiens.

La devise de la Belgique n'est-elle pas "l'union fait la force" ?

C'est donc épuisé et plein d'amertume, que j'entame ma sixième année de médecine, sans certitude concernant mon avenir, mis à part celui d'un agenda de ministre qui vient s'ajouter à de pesantes études.Alors que les politiques fédérales se félicitent d'avoir enfin bouclé dans les grandes lignes l'épineux dossier Inami qui gangrène depuis des années le paysage des soins de santé belge, les représentants étudiants comptent leurs victimes.Car ce sont bien des années de lutte étudiante qui se sont vues balayées dernièrement par le gouvernement fédéral qui d'un revers de main a coupé court à toute perspective d'avenir.En effet, la donne a bien changé depuis 2014.Là où des accords avaient été mis sur la table pour sécuriser l'ensemble des étudiants, il n'y a désormais plus aucune certitude nous concernant et "la question des Inami reviendra chaque année sur la table" comme l'a si bien rappelé notre ministre de la santé qui n'a pas hésité à revenir sur ses belles paroles électoralistes.En plus de ne pas savoir de quoi demain sera fait, nous avons appris quel sort funeste attend les futures promotions, elles qui à cause d'une volonté de remboursement d'une hypothétique dette d'INAMI devront se confronter à une sélection drastique pendant 7 années durant lesquelles leur faible nombre peinera à atteindre les quotas minimaux de médecins généralistes, pire encore, certaines facultés dépossédées de leurs étudiants pourraient mettre la clef sur la porte.Mais le plus rageant dans tout ça, c'est que nous, étudiants en médecine, n'avons jamais été réellement consultés, écoutés par le monde politique, maintenus à l'écart, et ce jusqu'aux plateaux tv où le gratin débattait de notre avenir en l'absence de toute opposition de terrain.C'est donc vainement que nous nous égosillons avec d'autres acteurs de terrain à rappeler que la pénurie pointe déjà le bout de son nez, qu'il faut agir maintenant ! Mais non, on continue de s'interroger sur comment sélectionner le plus inhumainement les étudiants tout en important toujours plus de médecins étrangers, du surréalisme à la belge. On crie, on se débat, noyés des mains de nos politiques et personne ne fait rien, nous, étudiants, sommes désormais les otages d'un gouvernement flamingo-flamand qui peut à tout moment décider de notre sort et qui semble planifier dans l'ombre ce qui s'apparente à une future scission de la sécurité sociale.La science vaincra les ténèbres, adage ulbien qui nous anime tous et que nous avons vainement tenté de transposer au brûlant dossier Inami en y apportant une réflexion scientifique.Depuis le début des problèmes, des experts ont tenté de s'élever contre l'obscurantisme politique, que ce soit la commission de planification, qui s'est attelée avec rigueur à l'élaboration d'un modèle dynamique des besoins de la population en médecins ou bien par l'intermédiaire d'étudiants et professeurs, qui ont démontré, articles scientifiques à l'appui, toute l'absurdité de la situation dans laquelle s'enfonce le pays, appuyés par le conseil d'état, une de nos plus hautes instances juridiques. Hélas, il faut croire que cette fois les ténèbres auront eu raison de la science et notre travail d'investigation s'est vu rejeté en bloc par des esprits étriqués, guidés par une idéologie communautariste dont les concepts rigides ont pourtant maintes fois été démontés par de nombreux articles de haute volée publiés dans des revues prestigieuses.En effet, toutes les décisions prises par le fédéral dernièrement entraineront un renouvellement de 150% des médecins flamands contre moins de 30% pour les wallons, 43% si toute sélection était levée, rappelons-le !A cela s'ajoute une volonté de lisser négativement les étudiants wallons pendant que les "bons" élèves flamands auront droit à un lissage positif.Deux poids deux mesures qui nous font douter de plus en plus de la légitimité d'un gouvernement qui n'a de fédéral plus que le nom et dont les mesures risquent de mettre à genoux une des meilleure médecine du monde.Et pourtant, les modèles parlent d'eux mêmes, nous courons tous vers un scandale sanitaire qui affectera l'entièreté du pays.Et pourtant, personne ne semble prendre la mesure de son impact sur notre société.Unis sous une même bannièreMais là où le monde politique, déchiré par le corporatisme ne cesse de se rejeter la faute entre gauche/droite, Nord-Sud, les associations étudiantes, bien qu'acculées au pied du mur, ont réussi à s'articuler autour de positions fortes qu'elles défendront "au finish".Néanmoins, il est cette fois temps que la société civile prenne conscience que la santé est un enjeu primordial et que nous ne devons pas laisser notre gouvernement fédéral l'enterrer sous couvert de modèles économiques et idéologiques douteux.Il ne s'agit pas du combat des étudiants en médecine, il s'agit du combat des citoyens belges qui s'ils veulent conserver une médecine de qualité et accessible à tous devront lever le poing aux côtés de leurs futurs praticiens.La devise de la Belgique n'est-elle pas "l'union fait la force" ?