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Les chiens sont bien plus que de simples animaux domestiques. Les personnes âgées peuvent en témoigner, elles qui voient souvent leur état général s'améliorer en présence de ces animaux. Les aveugles, certains malentendants et handicapés ne pourraient se passer d'eux.Mais leur principal atout est incontestablement leur formidable odorat, tellement plus développé que celui de l'homme. Cette capacité olfactive a déjà été largement utilisée dans diverses applications humaines, comme la détection de séismes, d'explosifs, de fuites de gaz, de drogues, ou encore de personnes disparues.Le flair du chien est un outil qui intéresse aussi de plus en plus le secteur médical. De nombreux professionnels de la santé considèrent qu'il existe des odeurs spécifiques à certaines bactéries infectieuses, seulement détectables par les chiens.L'odorat canin est tellement performant qu'il permet de détecter des maladies chez les humains, entre autres certaines tumeurs à des stades précoces. En captant les particules odorantes que libèrent les cellules cancéreuses, notamment dans l'urine, l'haleine ou sur la peau, il est en effet capable de distinguer ces cellules de celles qui sont saines. Un procédé similaire à la façon dont les chiens policiers recherchent les substances illicites.L'idée que les chiens puissent flairer un cancer n'est toutefois pas nouvelle. Bien des personnes se sont déjà rendu compte que leur chien aboyait avec insistance en reniflant frénétiquement certaines parties de leur corps qui se sont révélées par la suite être atteintes d'une tumeur. Elles sont prises de plus en plus au sérieux et c'est ainsi que des études scientifiques sur ce thème ont émergé dans différents laboratoires à travers le monde.La dernière recherche en date ne fait que confirmer la faculté olfactive stupéfiante des chiens. A l'issue d'une phase-test, menée sur une cohorte de 130 femmes volontaires, les initiateurs du projet Kdog à l'Institut Curie de Paris viennent d'annoncer une " efficacité à 100 % ".Pendant six mois, Thor et Nikios, deux bergers malinois, ont été formés par un professionnel cynophile afin de repérer, par le seul odorat, les composés volatils permettant une détection précoce du cancer du sein. La méthode est simple. Une lingette " sueur ", ayant été posée le soir sur le sein d'une patiente malade et retirée après sa nuit de sommeil, est placée dans un cône à proximité d'une autre lingette saine. Les chiens y mettent le nez et quand ils repèrent quelque chose, ils s'arrêtent. Une mission qu'ils ont donc remplie à la perfection. Selon l'Institut Curie, il n'y a en effet pas de doute possible sur le marquage du cancer ou pas.Très positifs, les résultats des six premiers mois de ce dispositif simple et non-invasif confirment la pertinence de mener à bien une étude clinique à plus grande échelle. Cette étude associera quatre chiens dont deux de race différente, se déroulera sur une période de trois ans entre 2018 et 2021 et s'appuiera sur une sélection de 1 000 femmes.Et si l'expérience est couronnée de succès, l'Institut Curie espère étendre cette méthode de dépistage à tous les types de cancer, notamment celui de l'ovaire, et surtout en faire bénéficier les pays en voie de développement où les outils de dépistage peuvent faire défaut.L'équipe qui a réalisé ces tests a néanmoins tenu à préciser qu'un diagnostic canin devra toujours être confirmé par les techniques conventionnelles. Elle considère qu'il s'agit d'une alternative qui permettra un jour de dépister de façon précoce une tumeur avant même de pouvoir la palper. D'où au final un meilleur diagnostic et une plus grande chance de guérison.